
mâchoire inférieure font très-larges & très-hautes,
principalement à l’endroit de leur contour ; elles
lailfoient entre elles une efpace vuide’ affez grand
pour contenir la poche offeufe qui eft dans la
gorge. ( M . Dau benton. )
r r . L a fa c e en. général. L’ouarine a la face
large & quarrée. ( Buffon d’après Marcgrave. h iü
t r a f . ) *
îo . L a mâchoire inférieure oupofiérieùre. Voyez
ci-deffus n°. 3 & 4.
L e s dents en général. L e nombre total des dents
eft de trente fix, comme dans les autres fapa-
jous* ( M . Daubenton. )
3 6 . L e coccyx. La queue eft très-longue. ( B u f fo
n .-)
(yj. 8c 84. L e s doigts d es mains & des p ied s en
general. 11 y a cinq doigts à chaque main 8c
a chaque pied. ( M D a u b en to n .)
F O N C T I O N D E U X I È M E .
I r r i t a b i l i t é .
Z2.C. B a r ticu la n te s rela tive s a la marche & aux
mouvemens.^ L alouate 8c Touarine marchent ordinairement
à quatre pieds. ( B u ffon & Erxleben. )
La queue eft prenante , comme dans les autres
fapajous ; l'animal s'accroche & s'attache fermement
avec cette queue à tout ce qu'il peut em-
braffer. ( ib id em .)
F O N C T I O N Q U A T R I È M E .
S e n s i b i l i t é .
S e c t i o n s e p t i è m e .
7§ f & 821. L e s y eu x en général; V ir is . L’ouarine
a les yeux noirs & brillans. ( B u ffon et apres M a r c - .
gra ve. )
S e c t i o n h u i t i è m e .
832. V o r e il le externe en général j f a fo rm e . L'ouarine
a les oreilles courtes 8c arrondies^ ( Buffon
d'après Marcgrave. ) Celles de l ’alouate font grandes.
( E rx leb en . )
S e c t i o n n e u v i è m e *
868. L e n e ç . L ’alouate reflemble à totjs les
autres fapajous , ence que les narines font ouvertes
à côté 8c non pas au-defîous du n e z ,
& parce que la clûifon des narines eft très- épaiffe.1
, ( Bu ffon . )
877 & 87p. L'épiderme & le derme ou cuir. Il
n’y a point de callofîtés fur les feffes. (B u f fo n . )
883. L e s p o ils . Dans la peau d e l’alouate que
M. Daubenton a décrite, le poil de la tê te , de
la face fupérieure ou poftérieure du c o u , celui
des quatre jambes & de la queue étoit brun
avec des teintes de roux & de couleur marron.
Le poil du refte du corps avoitune couleur rouffe
plus ou moins foncée dans différents endroits.
La peau étoit épilée fur la poitrine & fur le
ventre j il y reftoit cependant quelques poils bruns.
Les poils de la gorge 8c des côtés de la tête
avoient environ un pouce 8c demi ■ de longueur
& formoient une efpèce de barbe. ( V . D . )
x queue eft nue en deffous de fon extrémité ,
à l'endroitoù elle eft prenante. ( M M . de B u ffo n
& Daubenton. )
Dans l’ouarine les poils de tout le corps font
noirs, très-longs., luifans 8c polis. Des poils plus
longs fous le menton & fur la gorge, forment
une efpèce de barbe ronde qui eft également noire.
Cette barbe eft plus longue que celle de l'a-
louate. ( E rx leb en. ) Le poil des mains, des pieds
& de l’extrémité, de la queue çft brun. Le mâle
eft de la même couleur que la femelle. (E r x leb en , &
B u ffon d'apres Marcgrave. La queue eft nue vers le
b out, comme dans l’ alouate. ( E rx leb tn . )
884. L e s ongles. L ’alouate a les ongles aigus
& pliés en gouttière. Celui du pouce des pieds
de derrière étoit plus large 8c plus applatti que
les autres. (M M . Dau benton & Erx leb en. )
F O N C T I O N C I N Q U I È M E .
R e s p i r a t i o n .
8 8 9 ,8 90 , 89r , 893 , 898 , 901 , 901 8c 906.
L e laryn x en général s le s cartilages thyroïde-, cr i-
coïde , l'ép ig lo tte , la g lo jte , l'ouverture thyro-épi-
glottique , le fa c thyroïdien , la trachée-artère. L'a-
louate a dans la gorge une efpèce de tambour
offeux, dans la cavité duquel le fon de la voix
groflit, fe multiplie & forme des hurlemens par
écho j aufli a-t on diftingué ce fapajou de tous
les autres par le nom de hurleur. 11 y a au ca-
. binet du roi un foetus defféchéM'alouate , dans
lequel l’inftrument du grand b ru it, c'eft-à-dire
ce tambour offeux , eft déjà très-fenfible. ( B u f fo
n . ) J'ai reconnu, dit M. Daubenton , que
la poche offeufe de ce jeune alouate étoit
formée par une lame , affez dure pour faire croire
qu’elle fe feroit ôflifiée dans l'adulte.
On voit aufli au cabinet du roi la poche
offeufe d'un alouate adulte. Cette partie eft trèsgroffe
groffe, elle a environ huit pouces de circonférence.
Elle.ëft creufe & ouverte par un trou, qui a près
d’un pouce de longueur,fur la largeur d'un demi-
pouce & plus. Cette poche eft formée par une
lame offeufe fort mince. I l y a fur les parois internes.
près de l'orifice de la poche , d’autres petite
lames offeufes difpofées en réfeau irrégulier.
II y a aufli à l’extérieur près du même orifice
deux apophyfes & des.facettes articulaires. C e t
organe doit donner beaucoup de force à la voix;
en effet l'animal qui en eft pourvu fe fait entendre
de très-loin. M. Barrere dit ( FJfai fu r L'hifloire
naturelle de la France éq u in o x ia le.p a g . 158. ) que
l’alouate fait ce bruit effroyable par le moyen de
l ’os hyoïde qui eft d’une ftruéture fingulière. 11
n’y a guère de rapport entre la poche offeufe
dont il eft queftion & un os hyoïde., pour la forme
; cependant il exifte une cayité dans Iabafe
de l'os hyoïde du coaita 3 cette cavité , quoique
peu étendue, fuffit pour faire foupçonner qu'il
peut s'en trouver de plus grandes dans d’autres
efpèces de fapajous» ( M. Daubenton. )
On conferve dans plufieurs cabinets cette poche
ifolée, fous le nom de larynx ou de gofier
du finge rouge de Cayenne.Il paroît cependant qu’ elle
étoit encore rare il y a environ douze ans ( en
1777 ) en Hollande, puifque le célèbre M. Camper,
qui étoit alors à Paris » en vit avec étonnement
deux dans mon cabinet • je le priai d’en
accepter une. Depuis ce tems il m’écrivit qu’il
aroit fait des recherches fur cet organe, fans'
me rien dire de plus ; j'en ai fait de mon cô te ,
que j’ai confignées dans un mémoire publié parmi
ceux de l’académie royale des fciences.
J'ai reçu de Cayenne un gofier d’alouate en
très-bon état, avec la langue , le pharynx, une
partie de l'oefophage, tout le larynx 8c la poche
même que l’on connoît depuis quelque tems,
mais dont la pofition , les connexions & les
rapports étoient abfolument ignorés.
Je confidéreraid’abord la poche même, indépendamment
de fes adhérences 5 j’examinerai en-
fuite. le larynx de l’alouate à l’extérieur, & je
finirai en décrivant ce qu'une coupe longitudinale
m'a offert de plus remarquable. Pour faciliter
l'intelligence de mes deferiptions, j’ai fait
deffmer cet organe fous différens afpeél & en grandeur
naturelle. On en peut voir les figures dans
les mémoires de l’académie royale des fciences ,
année 1779. .
La poche offeufe eft irrégulièrement pyramidale
j fa pointe eft moufle & arrondie} fa face
fupérieure préfente deux légères dépreflïons fur
les côtés , avec quelques-filions vafculaires & un
efpace d ro it, allongé 8c fitué horizontalement'
dans le milieu : la face inférieure eft moins égale
que la première j elle forme une convexité affez
confidérable, & on y remarque un grand nombre
de pores dont elle eft criblée. La face poftérieure
eft percée par une ouverture affez am-
S y ft . anatotn. des A n im a u x , T om , I I .
pie , arrondie en b a s& terminée fupérîeurement
par un fegment offeux échancré des deux côtés :
au-deffus de cette ouverture eft une plaque offeufe
aux deux extrémités de laquelle font deux
petites facettes , dont l’ufage fera indiqué plus
bas*
L’orifice , qui eft plus étroit que le fond,
conduit à la cavité de la poche 5 elle reflemble
à ce qu’on appelle en général du nom de ft'nus en
anatomie. Quelques lames minces & étroites s’é lèvent
de ces parois. Elle eft placée entre les
deux branches de la mâchoire inférieure, de
manière que fa pointe eft fituée en devant, fon
échancrure en arrière, & fa grande face arrondie
en bas. J’en conferve quelques-unes qui font
plus étroites 8c plus allongées que celle dont j’ ai
fait le deflin.
Le larynx de] l’alouate, confidéré avec fes
annexes 8c à l’extérieur, préfente Jes objets fui-
vans.
La glotte a une étendue confidérable ; fes lèvres
font Taillantes, 8c elle eft furmomée antérieurement
par une épiglotte large & qu’ un frein
retient, ainfi que dans d’homme & dans les quadrupèdes.
Le chaton poftérieur du cricoïde eft très-éle-
vé 5. la pofition antérieure de ce cartilage n’a
rien de particulier, non-plus que la trachée-
artère.
Le cartilage thyroïde eft beaucoup plus grand
qu’il ne l’eft ordinairement dans les quadrupèdes
de cette taille 5 la faillie qu'il fait eft très-marquée
î en arrière il fe recourbe j fes deux faces latérales
font fort étendues 8c un peu excavées ;
je décrirai fur-tout avec attention. i° . Deux liga-
mens placés en deffus î 20. Un conduit qui communique
avec la poche offeufe.---- Le cartilage
thyroïde eft furmonté dans l'alouate , comme
dans les autres quadrupèdes, par deux cornes
auxquelles s'infèrent deux ligamens q u i, en fe
plaçant des deux côtés du pharynx & d e là bafe
de la langue , 8c en fe portant de haut en bas
8c de devant en arrière, àboutiffent aux deux
petites facettes que j'ai décrites vers le haut &
fur les côtés de la région poftérieure de la
poche j ils font plus étroits dans leur milieu
qu’à leurs extrémités 5 ils paroiffent être defti-
nés à foutenir cette cavité & à affurer fes rapports
avec le. larynx.
' Entre la poche offeufe & le cartilage thyroïde
on trouve un conduit affez confidérable , de forme
ronde, plus large dans fes extrémités que dans
fon milieu , d'un tiffu membraneux, ferré , 8c
qui s'infère en devant autour de l'orifice de la
poche, 8c en arrière entre les deux ailes du
cartilage thyroïde, de forte qu'il femble que ce
foit une fécondé trachée-artère qui mène à une
cavité analogue aux finus de la glotte.
Après avoir confidéré 8c décrit le larynx de
l’alouate à l’extérieur , je l’ai diyifé fuivart Ta