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que dix ; dans la plupart on en trouve quatorze ou dix-huit. Le phoque jjj
l’unau lortent de ces limites, l’un ayant vingt & l’autre vingt-quatre de ce!
côtes.
On ne cônnoît point de quadrupèdes qui aient moins de huit cotes vertéJ
braies ( i). Dans le plus grand nombre on en trouve dix , & plufieurs en onfl
douze ou quatorze. Le cheval en a vingt, l’éléphant vingt-fix, & le lamantin!
en a vingt-huit. f
On compte vingt-quatre côtes dans le fquelette de l’homme. On en trouva
le même nombre dans celui de plufieurs quadrupèdes ; mais , dans quelques!
uns de ces animaux , la diftribution de ces vingt-quatre côtes diffère de CeJl!
des côtes de l’homme. Dans le magot, dans le mandrill, dans le inococo!
ce nombre eft compofé de feize côtes fterno-vertébrales, & de huit verte!
braies ; & dans la mone, il l’eft de dix-huit côtes fferno-vertébrales, & dt
fix vertébrales. Dans le gibbon, dans le talapoin, dans le polatouche , d a j
le lièvre & dans le dromadaire, le nombre des côtes fterno-vertébrales dl
le même que dans l’homme ; ce qui fait bien voir que l ’identité de plufieuil
caraâères n’eft pas toujours une preuve d’analogie entre lés individus iauxl
quels ils appartiennent, & que dans l’hiftoire des animaux , on doit être très!
réfervé pour ne pas tirer des réfultats faux de quelque reffemblance trou!
peufe.
En général la poitrine des quadrupèdes étant plus étroite que celle dl
l’homme , doit être plus longue , puifqu’elle a les mêmes vifcères à contenir!
& il falloir que les côtes qui en forment l’enceinte fuffent aulîi plus • nom!
breufes.
Linné a d it , dans plufieurs endroits de fes ouvrages , que fon premier def!
fein avoir été d’étendre à tous les animaux'la méthode fexuelle qu’il a em!
ployée pour les plantes, & qu’il n’a été détourné de ce projet que par II
crainte de bleffer la modelhe de fes leêleurs.'Sans rechercher fi cette craint!
étoit fondée, j’affurerai qu’il auroit facilement trouvé dans ce plan de diftril
bution fyftématique des caractères dont il auroit pu faire ufage : j’affureral
que fous ce rapport, comme fous tant d’autres, l’homme diffère de tous lefl
êtres ; que le défaut de fcrotum, & la préfence d’un os dans la verge , et
éloignent le finge'pour le rapprocher des quadrupèdes ; que la forme du pré!
puce & de la proftate -, que la privation de véficules féminales; que lefl
diverfes proportions de l’efpace membraneux de l’urètre ; que la difpofitioil
des cornes utérines, qui n’exiftent point dans la femelle du pitheque, dontlfl
matrice n’a qu’une feule cavité, comme celle de la femme; que l’étroitefffl
de ces mêmes cornes dans quelques autres finges, & leur grande étendu®
dans la plupart des quadrupèdes ; que la longueur, la direftion du vagin dans!
quelques genres, tels que la taupe , dont les foetus ne franchiffent point, à lui
manière ordinaire , le détroit formé par les os pubis ; que la foupleffe & bj 1
mobilité de leur fymp'nife dans quelques efpèces ; que les contours des
vaiffeaux fpermatiques, & les divers renflemens des ovaires, font autant de
iaraétères anatomiques qui doivent tenir une place diftinguee dans nos travaux.
Comme ces différences font relatives à la reproduction des animaux ,
elles forment une des parties les plus importantes de leur hiftoire.
f Le porte-mufc, la gazelle, l’hyæne, & plufieurs autres, font remarquables
par une liqueur d’une odeur très-forte, que contient un refervoir particu 1er.
a II n’y a pas jufqu’aux mamelons qui pourroient fervir de bafe à une diftribution
méthodique des quadrupèdes. Dans les uns les mamelles font placées
fur la poitrine ; dans les autres elles fe trouvent fur la région abdominale oc
dans la plupart elles s’étendent à ces deux régions. Dans la première dalle
feroient .compris, i°. les quadrupèdes qui n’ont que deux mamelons thora-
chiques, comme les finges, l’éléphant & les quadrupèdes à ailesmembra-
nieufes ; 2°. ceux qui, comme le vari, ont quatre mamelons places fur la poitrine.
A la fécondé clafle fe rapporteroient les quadrupèdes, qui, comme la
jtiment, n’ont que deux mamelons abdominaux, ou qui en ont quatre , comme
la vache & les ruminans en général. La troifieme claffe feroit nombreufe ;
des combinaifons très-variées (1) en détermineroient les genres & les efpeces .
on confidéreroit fur-tout la poche de l'opojfum qu accompagne une expanfion
ofteufe, dont le mâle n’eft pas privé (2) , & oh des mamelons, rangés par
paires, doivent allaiter, je ne dirai pas les petits, mais les embryons deces
apimaux ; & l’on verroit avec quelle confiance & quelle uniformité les différences
de ces organes font d’accord avec celles qui conftituent les divifions
fondamentales dont j’ai parlé ci-devant.
»Enfin, après avoir fournis à l’examen les caractères anatomiques des genres
& des efpèces, on recherchera en quoi diffèrent les uns des autres les indi-
vMus qui forment les variétés des races ; car il y a des animaux , qui réduits
k D’état de domefticité & répandus fur les diverfes parties du globe, y portent
l’empreinte des différens fols & des ufages auxquels on les a affujettis : tels
font le cheval, le dromadaire & le taureau, que l’homme a domptés pour
les affocier à fes travaux : tels font le bouc & le bélier , qu’il a tirés du fond
dés forêts pour s’emparer de leur toifon & fe nourrir de leur chair : tel eft:
aulîi l’homme lui-même, par-tout en guerre avec fes femblables, par-tout
oppreffeur de fa race, efclave.& tyran de fa propre efpèce. L’anatomifte dira
q|els font, parmi tant de modifications diverfes, les principaux changemens
qui ont affefté les organes.
jLes Tableaux fuivans donneront une idée des réfultats que peut fournir
1 examen comparé de chacune des parties dont nous avons confideré ci-deffus
les rapports.
J flO M. Daubenton a trouvé dans quelques-uns des mamelons impairs, fans doute lorfquun de ces
firganes ne s’étoit pofnt développé.
I* ^ ^ l'ont les ojja marfupialia de TyIon«
(1) J’appelle ainfi les fautes côtes. m z