grande différence dans fa direction entre l’homme
& le ünge ; Ton voit que dans celui-ci depuis
fon origine jufqu’ à l’os fphenoïde , il fe dirige
prefque horizontalement, & dans l’homme il
monte prefque perpendiculairement j de-là vient
que la forte intérieure du cervelet , qui dans
l ’homme eft fi profonde & fi cpnfidérable , &
qui contribue tant à augmenter la capacité de
toute la boîte offeufe , eft dans les finges très-
étroite & très-refterrée.
Du grand trou occipital.
Le grand trou occipital qui 'donne paffage à
la moelle allongée aux veines vertébrales &
de l’épine , de même qu’aux autres vertébrales
& épineufes, & aux nerfs récurrents , offre dans
les linges une conformation particulière 5 il eft
fur-tout remarquable par fa polition & par fa
direction.
1«. Sa fo rm e.
Dans les linges, elle eft bien un peu rhom-
boidale , mais , en la comparant avec celle qu’ il
a dans l ’homme , on voit qu’ il eft un peu pli^s
long & plus étroit, ce qui lui donne une forme
ovale*
2o. Sa fituation.
Dans les linges, ainfî que dans tous les autres
quadrupèdes , ce trou eft litué beaucoup
plus fur le derrière de la tête que dans l’homme
qui doit marcher debout , & qui pour cette raifon
l ’a placé beaucoup plus antérieurement 5 ce trou
eft communément litué dans ce dernier , à-peu-
près vers le milieu de la bafe du crâne ; dans
une tête d’homme, que je poflede il fe trouve
précifément litué au centre de cet efpace , de
forte qu’ il fe trouve à une diftance égale du
bord extérieur des mâchoires fupérieures & de
l ’extrémité de l’occiput , & lî l ’on élevoit une
perpendiculaire fur ce trou, elle traverferoit la tête
par fon centre ; l’on ne retrouve plus ces mêmes
proportions dans les linges quoi qu’ils fuient les
animaux qui s’en éloignent le moins. Dans un
de mes crânes de linge la diftance du bord pof-
térieur du trou occipital avec l’extrémité pof-
térieure de l’o c c jp u t ,e ft à la diftance entre le
bord antérieur du même trou & le bord antérieur
de la mâchoire fupérieure, comme 1 eft
à 4! Dans un autre linge, le premier efpace eft
renfermé trois fois dans le fécond, ou, pour m’exprimer
plus exa&ement, il a deux fois fon étendue
plus deux lignes; il réfulte del à- qu’en
fuppofant un linge debout & droit fon crâne
ne repofe point fur le milieu de /a bafe, 8c le
prolongement & le poid de la partie antérieure
le font pencher fur la poitrine ; mais on
Toit que la direction de ce trou eft encore plus
propre à néceflîter cette fituation de la tête.
Jo. S a direction.
| ; Dans l ’homme le grand troii occipital fe di-
. rige de la partie inférieure 8c poftérieure de la
tête vers la partie fupérieure & antérieure , de
forte que li une ligne F , G , partoit du bord
poftérieur de ce trou en fe prolongeant parallèlement
à fon articulation au-deffous d’une autre
ligne tracée entre le même bord poftérieur & le
bord inférieur de l ’orbite , elles formeroient en-
femble un angle à-peu-près de Dans les finges
cette ligne F , G , a une déclinaifon bien
plus grande de la bafe K , L , que l’on fup-
pofe tracée entre le bord inférieur de l’orbite &
le bord poftérieur du trou occipital; elle plonge
beaucoup plus bas , & fait une angle beaucoup
plus grand, de forte que fuivant les mefu-
res de M. Daubenton ( h iß . nat. de M . de B u f -
f o n . ) la ligne F , G , avec la ligne K , L ,
dans le finge d’Angola ou l’ourang-outang, forment
entre elles un angle de 37°. dont l’ouverture
eft ainfi de 34°. plus grande que dans
l’homme. Cette même ligne F , G , avec la ligne
K , L , dans le maki, donne un angle dé 47°- & par conféquent 10 d’ouverture de plus
que dans l’ourang-outang ou 44°. de plus que
dans l’homme. Selon les proportions que j’ai prifes
fur un homme adulte la ligne F , G , avec la
bafe K , L , dans plufieurs crânes d’hommes adultes
formoient entre elles un angle de io°. & de
7°. de plus que dans les mefures de M. Dau-
benton ; il faut attribuer la caufe de ces différences
entre nos obfervations, à la jeuneffe du
fujet fur lequel l’anatomifte français a pris fes
mefures. Dans un de mes crânes de finge , la
ligne F , G , avec la bafe K , L , ci-denus dé-
fignées* donnoit un angle de 300. & p a r conféquent
de xo°. feulement plus grande que dans
mes crânes d’homme. Dans un autre crâne de
; finge, cette même ligne F , G , faifoit avec la bafe
K , L un angle de 36°. ‘par conféquent de x6°.
plus grandes que dans mes crânes humains, 8c
de 60. plus confidérable que dans le crâne de
finge précédent.
Ici je dois obferver que cette ligne tirée du
bord poftérieur du grand trou occipital, parallèlement
à fon articulation, & que je défigne par
F , G , avec M . Daubenton , fe trouve toujours
dans l’homme au niveau du bord inférieur de
i arcade zigomatique ; dans les finges au contraire
elle fe prolonge toujours beaucoup plus
bas. L’on voit ainfi évidemment par l’examen
détaillé de la fituation & de la direction du grand
trou occipital que la nature a deftiné la tête de
l’homme à être couchés horizontalement fur un
tronc perpendiculaire , ainfi que cela eft né-
ceffaire pour qu’ il puiffe marcher debout & porter
fes yeux foit en haut foit autour de foi*
ainfi que le dit un poète.
Nonne v id es komtnum ut celjos ad fid e r a v u ltu s j
Suftuler it D eu s ac Jublimia fin x e r it ora.
Cum pecudes\olucrumque genus ,formafque ferarum
Segnem atque obcoenam pajfim ftrav ijfet in a lv um .
D ’après les mêmes obfervations, Ion pourra
fe convaincre que la dire&ion de la tête des fin-
ces & encore mieux des autres quadrupèdes ,
fft conformée pour refter dans une fituation
penchée & inclinée de la partie fupérieure 8c
poftérieure , vers la partie antérieure 8c intérieure
; c’eft dans les mêmes vues qu ils ont la
face plus étendue & plus prolongée. Cette ref-
femblance entre le finge & les quadrupèdes dans
{articulation de la tête avec le tronc, paroit indiquer
très-clairement qu’ ils font, ainfi queux,
deftinés à avoir la vue tournée en bas & à marcher
à quatre pieds , 8c que ce n'eff. qu’avec effort
qu’ils tiennent la tête droite lorfqu ils ont
îe corps dans une fituation verticale.
mamillaîre, à caufe de fa reftemblance avec un mamelon
L’os occipital a dans le finge les mêmes con- J
nexions que dans l’homme-, à favoir avec des
pariétaux par le moyen de la future lambdoide,
mais il forme' un angle beaucoup plus obtus
que dans ce dernier, dans lequel il forme prefque
un angle droit. Il s unit avec la parue
maftoïde par la future maftoïde > laquelle^ eft un
peu dentelée , 8c ou fe trouvent places dans
fu n de mes finges les trqus maftoïdes par lef-
quels paffent un des émilîarium de fanétorinus ,
qui va fe perdre dans un finus de la dure-mère.
La partie pierreufe du temporal fe réunit enfuite
avec l ’occipiral par la future pierreufe, qui dans
les finges eft beaucoup plus reflerrée; cette future
donne partage , comme dans l’homme , au trou
déchiré. Il y eft d’une grofleur égale des deux
cô té s , au lieu que dans le crâne humain il eft
un peu plus grand du côté gauche que du côté
droit : l ’on voit à côté de ce trou la foflette
.jugulaire, fo jfa ju g u la r is , dans laquelle le fang fe
ramafle avant de parcourir la grande jugulaire ;,
enfin l’occipital a des connexions avec le fphé-
noïde pat fon b ord , ou plutôt par fa face antérieure.
§. V I. D e s os temporaux.
Les os temporaux ( ojfa temporum ) qui forment
les deux parties latérales & inférieures de la bafe
du crâne", font dans le premier âge , divifés dans
les finges en trois parties , qui font la partie écail-
leufe , la partie pierreufe & le tympan qui
s’ efface dans la fuite , & qui forme le conduit
auditif. Cette réparation qui a lieu naturellement
dans l’enfance , & la néceflité de donner une
defeription exa&e , m’ ont fait divifer l’os tem-
,poral en partie écailleufe 8c en rocher. Il exifte
encore une partie d.e cet os qui ne fe montre pas
dans le foetus , à laquelle on a donné le nom de
; nous croyons néceflaire d’en donner Une'
defeription féparée.
1 ° . Obfervations fu r la fu r fa c e fupér ieure.
i Q. La partie écailleufe a reçu fon nom de fa
reftemblance avec une écaille de poiffon , & de
fon articulation écailleufe ; cette partie ne formé
point dans les finges une écaille aufti arrondie
que dans l ’homme, le bord fuperieur prefente ünë
ligne beaucoup plus étrqite que dans ce dernier}
de plus cette partie a très-peu de largeur dans
les finges, & fur-tout dans une efpèce dont j’at
le fquélette fous les yeux , fa largeur piife de H
bafe de l’apophyfe zigomatique , à fa connexion
avec le pariétal, eft à la largeur totale de ce,dernier
os comme un eft à cinq f , au lieu que dans
l’homme fa largeur n’eft contenue que deux
fois ^ dans celle du pariétal. J
Dans la région inférieure de la furface extérieure
de la partie écailleufe, l’on rencontre 1 apo-
phyfe zigomatique ; elle eft applatie vers fa bafe,
& pofée de biais de haut^ en bas , enfuite elle
fe prolonge' fur un plan à-peu pres horizontal
paralellement à la face , dans la dire&ion de
l’os jugal avec lequel elle fe réunit par fon extrémité
laquelle eft dentelée & taillée en biais ,
& elle forme avec lui F arc zigomatique.
L’apophyfe zigomatique eft beaucoup plus
prolongée , & en même temps plus ; ecartee
de la face dans les finges que dans l ’homme.
Cette différence éft plus ou moins confiderable
dans les différentes efpèces , & cette^ obferva-
tion que j’ai faite fur tous mes fquélettes de
finges , a été également rapportée par M. de
Buffon, fur le magot , le mandril , le p a ta $ ,&
& fert encore à rapprocher les finges de la clarté
des auadrupèdes. 7 .
Vers la partie inférieure 8c prefque anterieure
de la bafe de l’apophyfe zigomatique, l’on ap-
perçoit une éminence lifle appellée le tubercule
articulaire 5 au-deflous 3e laquelle eft une cavité
connue fous le nom de cavité glenoïde ou articulaire
; cet enfoncement fert à l’articulation de la
mâchoire inférieure. Derrière la cavité glenoide
il defeend de l’apophyfe zigomatique , une grofle
protubérance qui fe trouve placée verticalement
devant le conduit auditif externe ; cette éminence
par fon étendue & fes ufages , mérité une defeription
particulière. La longueur de cette apo-
phyfe eft .communément dans les finges de \ de
pouce 8c quelques lignes, & fa plus grande
largeur à peu-près i de pouce ; elle s’éfile un peu
vers fon fommet qui eft arrondi. Elle a deux
bords , l ’un intérieur & l’autre extérieur ; celui*
ci eft un peu plus large & plus inégajque l’autre. On
peut aufti remarquer deux faces , l’une antérieure
fur laquelle repofe la face .poftérieure du fommet
1 des apophyfes condyloïdes de la mâchoire infé-
M m 2