
Suivant M. Sarrazin , les plus grands piquans
de cet animal ont trois ou quatre pouces de longueur
: ils font fîtués fur les régions du d os , des
épaules3 & des lombes jufqu’aux hanches; ils
diminuent par degrés de hauteur , en approchant
du' mufeau, & jufqu’au bout de la queue : leur
diamètre eft à-peu-près d’une demi-ligne. -
Dans l’individu que M. Daubenton a décrit,
les plus grands piquans étoient feulement longs
de deux pouces 8c demi ; leur diamètre etoit d’ une
ligne ; ils fe trouvoient fur la croupe 8c fur la
queue , 8c étoient apparens , tandis que ceux des
autres régions étoient couverts par des poils longs,
rudes 8c noirs, qui avoientfix pouces de longueur
fur les lombes ; leur pointe étoit de couleur blanche
jaunâtre : il y avoit entre ces longs poils 8c les
piquans -un duvet femblable à celui dont nous
avons parlé ci-deiTus ; ce duvet avoit quatre ou
cinq-pouces de longueur dans la région lombaire;
il étoit de couleur cendrée brune , très,-épais 8c
prefque droit : il étoit répandu fur toutes les parties
du corps, excepté les pieds 3c les mains : les
piquans manquoient fur le ventre, fous la queue,
fur les jambes, fur les bras, fur les mains 8c furies
pieds ; ces parties étoient feulement couvertes
de poils rudes comme des brofles, 8c de couleur
brune noirâtre ou noire : il y avoit quelques teintes
de bai fous la queue.
M , Sarrazin diftingue principalement les poils
de l’ urfon en deux efpèces, favoir , en poil pro*
prement dit , 8c en piquans : il ne fait aucune,
mention du duvet. Suivant cet anatomille, le plus
grand poil eft dans les régions du dos. & des lombes
, ainfi que les plus longs piquans ; il a quatre,
cinq ou fix pouces de longueur : comme il eft noir
& plus long que les piquans, il donne cette couleur
à l’ animal qui eft dans un parfait repos ; mais
lorfqu’il s’agite 8c qu’ il fe hérifle, il paroît auflï
blanc que noir ; le blanc paroît même toujours un
peu , quoique l’urfon ne fe hérifle point : cette
dernière couleur eft due aux piquans , qui font
mêlés parmi ce poil , 8c qui font entièrement
blancs, excepté près de leur pointe, qui eft noire
dans une longueur de quatre ou cinq lignes.
Ces piquans , dit M. Sarrazin, adhèrent très-
foiblement à la peau de l’animal ; leur racine a à-
peu près une demi - ligne de longueur : ils renferment
intérieurement une efpèce de moelle : lorf-
qu'on examine la pointe des grands piquans au
inicrofcope , on voit qu’il s’en élève un filet
tourné en v is , 8c près de l’origine de cette vis
on apperçoit des dentelures dont les fommets font
tournés du côté de la racine des piquans : on fent
la réfiftance de ces dentelures , lorfqu’on tient un
piquant par fa racine dans une main, 8c qu’on le
pafle entre les doigts de l’autre : la pointe de ces
piquans eft fi fine, que fi , après en avoir placé
un à plat fur la main, on frappe même très-légèrement
fur le revers de cette main, le piquant
entre dans la partie qu’il touche, 8c s’y accroche
tellement, qu’on déchire la peau dans l’épaifleuc
de deux ou trois lignes en le retirant. « C e qui
» eft très-conftant, ajoute M. Sarrazin , c’eft que
» pour peu que la pointe d’un piquant touche
» quelque corps, elle y tient plus.fortement que
35 fa racine n’adhère à la peau de î’urfon ; ainfi le
33 piquant y refte attaché.
M. Sarrazin mit un de ces animaux qu’il vouloir
diflequer, fur une table couverte d’un tapis de
toile cirée ; tous les'piquans qui touchèrent cette
to ile , s’ y accrocheront, 8c' lorfqu’on enleva l’animal,
ils y relièrent adhérens.
La facilité avec laquelle les piquans de l’ ürfon
fe détachent de fa peau, & la ft.ruéture particulière
de leur pointe , font caufé que les animaux
qui l’attaquent, n’en font pas quittes àaufli-
bon marché qu’on le penferoit ; ils reftént chargés
des piquans qui les ont percés; chaque jour
ces piquans pénètrent plus profondément dans
leurs chairs, de forte qu’ils deviennent lânguif-
fans , 8c qu’ ils meurent quelquefois. Le remède eft
d’arracher promptement ces piquans; les chafifeurs
ne manquent pas d’ôter ceux qui paroiffent attachés
à leurs chiens. M. Sarrazin dit qu’il a été
confulté par plufieurs perfonnes qui étoient très-
malades , parce qu’elles n’avoient pas fu retirer
allez tôt des piquans dont elles avoient été percées
( i ).
Dans les jeunes lirions, les piquans font à proportion
plus grands , plus apparens, 8c les poils
plus courts 8c plus rares que dans les adultes ou
les vieux. ( B u j fo n ).
884. L e s ongles. Ils font très - forts , courbés ,
cranchans 8c très - aigus. ( M . Sar ra\ in ).
F O N C T I O N S I X I È M E .
D i g e s t i o n .
S e c t i o n p r e m i è r e .
944. L e s lèvres. La fupérieure n’eft point fendue.
( Bu ffon , ç. x i l . pl. LV . — M M . S ar rasin &
R éa um u r , acad. r. desfe. 172-7» pag. ƒ 39- n. 12).
(1) Encre plufieurs obfervations de ce genre, M. Sarrazin en cite une qui mérite d’être distinguée. Un chaiTcur tua d’un coup
de fufil un jeune ours -, il le chargea fur les épaules j cet ours apparemment avoit combattu quelque urfonj des piquans étoienc
reliés embatralTés dans fon poil ; un de ces piquans perça la chemife ôc la peau du chalîeur , au-de/Tus de l’épaule ; il fentit la
piqûre, mais il ne penfa pas ajTez à la caufe d’où elle venoit. Le piquant pénccra 8c fie un long chemin dans les chairs. Après
cinq années, pendant lefquelles cet homme fut da ns un état continuel de langueur, il apperçue la pointe du piquant à la
parue antérieure de fon corps ; il la faille 8c il iç ira le piquant par degrés, pepuis ce jour fa famé commença à fe rétablir 8c
il fe porta très- bien dans la fuite.
S e c t io n s
Sections cinquième b’t Sixième.
988 , 9.96,997 g 998 &T 999. U oefop h a g c \ f a f i -
tuation ; 1‘ eflomac , fa fo rm e , Ja grandeur Ô’c.
Leftomac reflemble en quelque forte à.celui de
l’ondatra. (V o y e z l’ article de cet animal) Il con
tenoit à-peu-près une livre & .demie d’eau; il a dans
cet état , dix. pouces de circonférence dans fa
plus grande largeur.
L’oefophage S’insère dans l’eftomac beaucoup
plus piès de la partie antérieure de cet organe 8c
du côté gauche , que de la poftérieure & du côté
droit. ( M . S a r r a s in ) .
S e c t i o n s e p t i è m e .
IOI2. Le canal in te fiin a l en général. Les in-
teftins n’ont rien de particulier : leur longueur eft
de dix-fepe pieds. ( ib id em )..
S E .Ç T I O N HUITIÈME.
1032 L e grand épiploon. L’ urfon eft dépourvu
de cet organe. ( Ibidem)v
S e c t i o n n e u v i è m e .
IO46, 1047, 105? & I o f 4* L e f o 'e en général]
f a pofition , fies d iv ifion s , fies lobes & fo n conduit
excréteur ; la véficule du fie l. Le foie eft fi rué
dans l’hypochondre droit, & en partie dans l’hy-
pochondre gauche : il eft divifé en fix lobes ,
quatre grands & deux petits.
On ne trouve point de véficule du fiel : le
conduit hépatique s’ouvre dans le duodénum.
( Ibidem').
S e c t i o n d i x i è m e .
1068. L a rate en général. Elle a environ un
pouce de longueur. ( Ibidem ).
S e c t i o n o n z i è m e . e
1076. Le pancréas en général. Il refîemble à
celui de l’ondatra. { Ib id em ) .
F O N C T I O N S E P T I È M E .
. L e s S e c r é t i o n s .
S e c t i o n d e u x i è m e .
1116. L a vejfie en général. Elle n’a rien de particulier.
C e t organe contenoit à-peu-piès quatre
onces d’eau. { I b id em ) .
F O N C T I O N H U I T I È M E .
G é n é r a t i o n .
1 1 ;c S: 1131. L e s f t x e s en g én é ra l, & la f z i fo n
des amours. Le temps du rut eft dans le mois de
S y f i, anatom, des A n im a u x , T o in . I I .
feptembre- { M M . Sar rasin & E r x le b e n ) . Les
ch.ilîeurs a (Turent que les mâles font furieux dans
cette fai fon.. ( M . Sar rasin ) .
S e c t i o n p r e m i è r e .
1132, 1134, 1 1 36, 1 1 39, 1 140, r 144, 1144-,
1146 * 1149, u y o , 1 1y i , 1154, 1163, 1171 ,
i l “ 2 & 1178. L e fe x e mafeulin en général. Les
tefticuies font firués tantôt dans l'abdomen, tantôt
hors de cette1 cavité ; on les trouve ordinairement
en partie dans les aînés, & en partie fur les
os pubis , à côté de la racine (fe la verge : ils font
renfermés chacun dans une bourfe particulière
que les mufcles obliques du bas - ventre leur
fomniflfent, 8r qui paroît tenir lieu du nïufcle
cremafter : les tefticuies font adhérens au fond de
: cetre bourfe; de forte que , lorfqu’ils rentrent
dans le ventre après la faifon du ru t, ils renver-
fent la bourfe , & l'entraînent avêc eux , comme
dans l’ondatra , & dans quelques autres efpèces
d’animaux;
Les tefticuies ont dix- huit lignes de longueur ,
huit lignes de diamètre à leur gros bout,.&*feulement
deux lignes au petit bout.
L’épididyme fort de cette dernière extrémité du
tefticule ; il monte en ferpentant le long de cet organe
, auquel il eft collé dans la longueur de fept
à huit lignes.
Le canal déférent a une ligne de longueur près’
de l’épididyme ; il pafle par l ’anneau des mufcles
; obliques du bas-ventre ; il entre dans cette cavirè,
& il s’élève confîdérablement, en formant une
forte d’écharpe longue de cinq pouces ; enfuite ce
canal s’approche du col de laveflîe: chaque canal
déférent a fon ifliie féparée dans le col de cet
organe ; ils aboutiflent à l'urètre, a côté du wra-
\mor.tanum. On trouve dans l ’extrémité de ces
vaiffeaux une lame ofleufe , mince comme du
papier , longue d’une demi - ligne, & un peu
moins large.
Les véficnles féminales reflemblent en quelque
forte aux fouets compofés de plufieurs brins de
cordes noués, qu’on appelle des martinets : elles
font fituées comme deux martinets renverfés ; les
parties qui reflemblent aux manches, font tour-’
nées du côté, de la veflie ; les branches font élevées
& étendues fur les mufcles pfoas : les petits
noeuds qu’on trouve le long de ces branches '
font des glandes du volume d’un grain de che-
nevis : les vélïcules féminales s’ouvrent dans le
veramontdnum par plufieurs petits orifices.
La verge eft attachée à la lèvre inférieure de l’os
pubis : elle avoit deux pouces de longueur, & trois
lignes de diamètre lé gland étoit long de quatre
lig n e s ;il étoit recouvert d’une peau chagrinée ■
comme dans le caftor : cet organe éroit dentelé
‘dans fa circonférence.
Le fluide féminai eft grisâtre. { I b id em ) .
I i i i