J~iE public eft averti , que ce Syftême Anatomique fera terminé
par un vocabulaire qui contiendra tous tes mots d’anatomie avec des
renvois y & les divers articles de phyfiologie ; difpofition au moyen de,
laquelle ce traité offrira tous les avantages de l'ordre alphabétique ;
& pourra être confulté comme les autres Dictionnaires qui compo-
fent l'Encyclopédie méthodique.
DISCOURS
S U R
L’A N A T O M I E S IMP L E E T C O M P A R É E ,
Avec l’expojîtion du plan que j ’ai fuivi dans la rédaction
de cet ouvrage.
-L x U lle, fcience ne touche l'homme d’auffi près que l’anatomie , 8e
cependant il n’en eft aucune qui foit aufîi négligée. Les médecins ôc les
chirurgiens font les feuls qui s’en occupent, parce qu’ils en ont befoin pour
leur inftrudtion , ôc que le public les eftime d’autant plus , qu’ils l ’ont
etudiee plus long temps. Mais elle n’eft po in t, comme l’hiftoirc naturelle
& la chimie , cultivée par des amateurs qui confacrent à fon avancement
leur fortune & leurs veilles. Sans doute il répugne à l ’homme de voir d’au fît
près fon néant ; il fuit ce trifle fpectacle , ôc il confent à s’ignorer lui-
même , plutôt que de s’affliger à la vue de tant de misères. Le premier
dégoût une fois furmonté, cette étude offre cependant un champ vafte
& fécond en merveilles ; elle détruit des préjugés nombreux; elle donne
une explication fatisfaifante d’un grand nombre de phénomènes que
chaque jour reproduit ; elle rectifie les idées fauffes qu’on peut avoir prifes
fur l ’économie animale , Sc parmi les erreurs qu’elle diffipe , il n’en effc
aucune qui n expofe à quelque danger* Les philofophes devroient au moins
prendre une teinture de cette fcience, fans laquelle, lorfqu’ils auront à
parler de la nature de l’homme, de fes appétits ôc de fes befoins , ils
demeureront toujours au-deflous de leur fujet.
L’homme eft , parmi les corps vivants , celui dont l’organifation eft la
mieux connue. On a auffi difféqué les autres animaux ôc les plantes, ôc
on s eft enfin appetçu que c’eft la comparaifon des organes confidérés à
differens intervalles dans le fyftême des êtres, qui peut répandre le plus
de jour fur le mécanifme ôc fur l’ulage de leurs parties,
Gette comparaifon au refte eft très-peu avancée; on a beaucoup recueilli
ôc on a peu comparé; jamais on n’a travaillé fur un plan commun. Chacun
a décrit a fa manière, ôc dans l’ordre qui convenoit le mieux à fon fyftême
ou a fes habitudes ; quelquefois même fans aucun ordre déterminé. Il n’y
a eu jufqu’ici rien d’arrêté dans la nomenclature ; ôc parmi tant de morceaux
li diftèmhjables , quel oeil feroit allez habile pour diftinguer , fans un
long ôc pénible examen, les différences ôc les rapports ? ay/i. anai. des Animaux. Tom. II. a