Novembre.
166 P V O Y A G E
l’aloe dont l’amertume ëcarte tous les autres infeéles.
Ils font encore fort déâgréables par l’odeur infede qui
fo'rt de leur corps ^Ôç eedbnt les; ennemis les plus %etr
ribles de ceux chez qui ils fe fon îTog é f car ils né portent
Puces du fable.
I
que la nuit, & voltigent de tous côtés, dans les
chambres oh ils font un bruit pareil à celui que l’on
entendroit dans une volière bien garnie d’pileaux- En?
fin le cacrelat multiplie fl prodigieufimçnty que ce
fèroit un animal pernicieux , dangereux meme , s il
n’avoit un grand nombre d’ennemis,. fi
Ceux qu’il a le plus à craindre font l’aràighee^ je
fourd : c’eft une efpèce de lézard que l’on j dit venimeux;
il en eft aufli friand que l’araignée! Tous deux
fe logent comme lui dans lesehambmsypoulr l u i i f e
une guerre continuelle qui affure la tranquillités dës
habîtans chez lelquels ils le font une fois établis*. Le
fiériffon lui frit aufli la chaffe, Celui du Sénégal me
différé de celui d’Europe que par la groffeur. Il paffe,
commë lu i, quelque tems de lafoaffr-faifpn
dire, de la frifon froide & féche, dansuneiefoeee de
fommeil léthargique , pendant lequel il s’abftienc de
nourriture , & fort rarement pour la prendre : mais
aufli fçait-il pendant les nuits d’été reparer k tems
perdu J’en ai élevé un pendant plus de trois ans dans
ma chambre ym1 il Me W o i t de grands femces eu
me délivrant des araignées , des cracrelats, des lourds »
des fourmis & autres animaux dont elle étoit infeéfee.
Lé hériffon eft un manger treSr-délicat &,.d*un grand
goût, fur-tout lorfqufon l e f rend veFs lfi^ems OU l\
commence h entrer dans fon foMmeil léthargique.
- Une autre incommodité fuMout- pendant ffover
A U' ; S Ê N, É G A L , 167 ; ^
ou læ bafïe-faifoh|jj||| font les puces, ehifrble. Onifos *
'appelle ainfi ,tparcë qu’elles fe logënt.dans les, fables Novembré^
des cales, habitâesrflls’ en fournir rempli^ M que dès ' '* ■
qu’on ÿ, amis le.pied;, il en eft aulîi-tôbcouvert; &
leur ,-pëtitefTe éft tellMque cën’ëft que par leur grand
nombre qu’on peut les appërceVoir. Leurs piquures ne :
fiant pas. bien vivefc:r.eeperrdant Iorlqu’efteérfont), allez
multipliées > elles font l ’elfe td ’un picotèment ou d’une
démangeaifon qui n’eft .guèrss fuppmtabfe.' Ce que cec
bifide a de plüs fingulrer^e’eft qu’il ne faute ne
aitntfre jamais plus; ham:* quqtoeis Lquatfîd-pchices;; en?
f o r t e q u é ' l’on à> lÿtfiiitfoMidp -éè
tenir: un demi-pied'iau^deffelde rterrer, On; eft fur de
u’avoir rien, à craindre de fa part.
I Jeacrofr que è’eft ici: le lieu y.puifque je fuis fur l’ar-* Avantages de
tfiéle du Sefoègai' de parlér aufli de quelques-uns défis
avantagés, C^uoiquedeSf chaleurs de fon climat follnt
expeflive;s y& même, telles que l’hiver Jy eftt beaucohp '' ^
plïlMchaud que l’été de la France., elles font cependant
fepportables."Orrs’y accoutume 'peil àpeuy paroeque> Les ctaf®«
l ’air eft rafraîchi tous les-jours-par des vents qiii' viën-^b°l.fuppom'
nent fucceflivement de là mer Stades terrés. On:||feut
aufli f i procurer de la fraîcheur ,x@u en s’ëxpôfrnt au
vent, ©itemfe mettant h l’ombre daMslesmaifons lorfi
qu’elles font bien-percées.*&«. que les fenêtrës.font garnies
de cbaflis de toile bien claire.
C ’èfbk ces' chaleurs qu’on eft en partie redevable de? Ses fable»
la fertilité>des terres. Les. frbles dë cette ille font auqueltr s" r°
jourd’hui des jardins d’un grand rapport.: Indépendamment
des légumesdes : fruirs du pays!ptels que
l’ofiille de Gruinée, la batate;, - l’ananas , l’orange , la