iSSHSF d’eft des plus chauds qu’on eût encore fenti dans la
Novemtoe. . mais les chaleurs que-je fouffris en.les traverbrXlT.
deft lànt n etoieht rien en comparaifon de celles , qui pi at-
tendoient fur le. chemin- de la Chaux.
Difficulté de „ J’avois une bonne lieue à faire pour m’y rendre. Je
ScoevenB. fis route d’abord dans une plaine fabloneufe &;difficile
, où entr’autres arbres épineux & qui fe plarfent
dans les terres les plus arides , je rencontrai celui que
les oualofès appellent nîotoutt : il porte beaucoup de
cette gomme refine connue fous .le nom de bdclliuju
& lès branches fervent de fokiou, c’eft-a-dire, de chre-
dent aux femmes du pays. Quoique le foleil. ne. fût-
pas encore au milieu de fa carriere , ilavepr déjà mis lek
fables en feu : mes fouliers furent bientôt fendus &
brûlés par leur ardeur. Dans tout autre téms j’aurôis
arrofé ces fables brûlans de mes fueurs ; mais le vent
défi; étoit de fa nature fi fec, que malgré la:grande
chaleur de 1 air & du foleil, la peau étoit defféehée
avant que la fueur eût le tems de fe déclarer au dehors.
Des picotemens cuifàns fe répandoient fur tout le
corps j & fouvent le fang :^ouvroit ^ au traverstdes
pores de la peau;, un paflàge que la fueur n’àvoit pû y
trouver. *La couleur noire de mes nègresldôMt eham*'
, gée dh un rouge cuivré * une foif ardente , compagne
inféparable de la grande féehereflè, leur iâifoit montrer
la langue pour refpîrer plus facilement : elle me pref-
{bit bien autant qu’eux ; & je puis dire que ce n’elt pas
le moindre tourment dans des plaines arides ôù l’on
ne trouve pas une feule goûte'd’eau. C’eût été, làns
doute , une grande confolation pour nous , - altérés
comme nous fêtions, ÔC prefque rôtis parle foleil : mais
les habitans de ce pays n’ont pas l’ufàge, comme dans 17^5 f .
•bien d’autres pays beaucoup moins chauds , d’entrete- Novemb?e'
mr* degj-réfeï^’lrsîjd’çau^jju: toutes les rosies pour le
foulagement des ‘voyageurs* ,
Après fUne heure de marche dans ces. fables au foleil
le plus-ardent, j’entrai dans une prairie auffi féché, &
toute remplie de Joncs épais , de* trois à quatre pied^
de hauteur, qui mettaient ma patience-,a l ’épreuye. Le
peu d’eau que j’y trouvai é|qit faumatte , croupie &
(gatifrpar les Crabes. Jamafs je n’avois tant vû de ’ces Ie^ra^’ra?“*
anithaux, que j’en découvris dans ce. quartier-là. Les font "'monfr
uns»et©ient rouges->, d autres etoient cendres tirans lur
l e ‘hoiray^'des; mordaps fi prodigieux qu’ils aur
roierit pû facilement m’embralîer la jambe fans la ferrer.
Enfin cette,-forêt de joncs continuels, car. cp fut
iniquement ce que je trouvai dans-l’elpace d’une demi-
Jieue, me conduifit jufqu’au banc de la Chaux. ■
, - rJ’é,t,Qis allez fatigué pour me repolèr : je m’y arrêtai fms
quelque tems-, 8c j;e dînai fous les arbres, avec-!quelques
provifions & un melon-d’eaü que j’aymsîpris à
Galel. L’ufage dp ce fruit éft extrêmement làin, fur-
.tout après.'le repas, j’en ai mangé fouvent pour mon
deflèrt plus de cinq à fix livres làns en être inçommodé
^•;jfiircÊat^>-qioique;;j’euîïç-<ïéjâ bien dîné. Etant affis
fouaces arbres, j’eptendi3 les perruches.£&|§§ perroquets
fur ma tête, ôt je voyois tomber à iiies pieds; les graj-
nés décades & de gommiers; qu’ils épluehoient en
mangeant. Cependant mes nègres que les chaleurs du
foleil & du fable avoient beaucoup incommodés; * le tes crapaux
trottèrent le iront avec des crapaux v iv an t popt ils depouriami-
frouverent encore quelques-ups .fqus lés. btoulîàilles : gnune'
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