jy 5.0;
.Février.
Hirondelles
d'Europe,
Cabinet d’ob-
feryatbns. ;
Fertilité du
FU«-
loin avoir été enduits d’une couche d’émail très-
luHànt.
La café où je logeois étoit vafte 3c commode, mais
auffi fombre qu’un foûterrein, même en plein midi,
parce qu’elle n’avoit d’autres ouvertures que deux portes
percées à fes extrémités. Je dois faire obferver ici,
de crainte de l’oublier, qu’un grand nombre de nos
hirondelles d’Europe venoients’y rendre tous lesfoirs,
& y pafloient la nuit perchées fur les chevrons de la
couverture : car, comme je l’ai fait remarquer ailleurs |
elles ne nichent pas dans ces paysy elles n’y font qu’hiverner.
Mon objet en me rendant à Gamhie étant d’y faire
les obfervations d’hiftoire 'naturelle, il me falloir né-
ceflàirement un endroit allez éclaire' pour travailler';
mais voûtes les cafés du village e'toient trop fombres.
J’imaginai de profiter d’un tamarinier qui fè trouvoit
au milieu du jardin attenant à ma café , 3c planté de
beaux orangers, dé citroniers j de papayers 3c d’autres
arbres fruitiers. Je fis faire une enceinte de paille fous
fon épais feuillage , qui me procuroit avec une ombre
'3 c une fraîcheur agréable, letendre ramage des oifeaux.
C’étoit un vrai cabinet de naturalise, &. je doute qu'ôii
en ait encore vu de fi champêtre. Quant à moi, fà mémoire
m’eft infiniment chere par les cônnoiflànces qu’il
m’a procurées d’une multitude de plantes nouvelles 3c
fort curieulès que produit ce pays , fans contredit un
des plus beaux de l’Afrique.
Les terres y font grades É profondes, d’une reflburce
3c d’une fécondité étonnante : elles produifent d’elles-
anemes 3c prefquedans culture tout ce qui eft néceflàire
à la v ie , grains, fruits, légumes & racines. Dans les 5 0.
lieux les plus élevés.& un oeufecs* on voit l’acajou,
des papayers de deux elpeces, des goyaviers, des
orangers 3c des citroniers a’une grande beauté',:j’en ai
mefuré quelques-uns qui; avoient plus de vingt-einq
pieds de hauteur, 3c uii pied 3 c demi de ^iamctre alü
tronc. Les racines de maniolc, d’igname ,. & debatate
multiplient confidérablement dans les lieux découverts.
Les terres noires 3c humides font occupées, par
des forets de bananiers au pied defquels croifïènt le
poivre 3c le gingembre. Tout y vient en; perfection Ôc
d’une excellente qualité. On y fait aufïi beaucoup de
yin de palmier délicieux.
. Le poivre de cet endroit n’eft pas le même que celui
de 1 Inde. C e fl une baye ronde, de la groiîèpr d’un
grain de chenevis , qui acquiert par la maturité';.une
çouleur rouge ,& une faveur alfez douce. Elle con-
tient une femence de la forme 3c groffeur de la graine
du-;chou, allez dure, 3c d’un,goût de poiv^aro-
matique qui pique agréablement la langue; Ce fruit
lait par petites grappes filf un arbriflèku de trois à
quatre pieds de hauteur, dont les branches,j©nples 3ç
deliees font garnies de feuilles ovales, pointues par le»
extrémités, alfez gradés, 3c femblables à celles du
trpêne, N > < ■.. *1 \
Le ris eft prefque le féul grain qui fbit cultive' h Caituredu
Gambie dans les terres inondées par les pluies de la.ns*
haute-fàifon. Les nègres coupent toutes ces terres par
de petites levées qui retiennent les eaux de; maniéré -
que leur Mefk toujours haign4.0n avoir feit lærécdltel
bten long-tems avant mon arrivée,, êtiesrifSbtts'lnci
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