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Novembre.
Abeilles très-
incommodes.
8£ V O Y A G E
Une autre incommodité du voyage de Podor ou
de Galam, pendant le mois d’o&obre.,. ce font les ma-
ringoins & les abeilles. J’ai dit ailkmrs combien les
premiers font importuns : les abeilles le fbntiiencore
davantage. Tous les jours vers le midi, j’étois fur d’être
accueilli par un, deux, & quelquefois plufieurs efïàins
qui venoient fe rendre dans la chambre du bateau ,
attiras peut-être par l’odeur pénétrante 8c réfineufe du
goudron : elles m’obligeoient de quitter le bateau, 8c
de chercher à terrela tranquillité.
La même choie m’arriva à Podor en novembre 8c.
décembre. Il y a apparence que. c’eft pendanf iées .ittois
mois que les eflàins fortent des vieilles ruehes pour eh
former de nouvelles : On en trouve alors allez fouvent
des monceaux CQiafidérables. Jeyismn jour un toit de
cale y dont la furface de feize pieds quarrés., étoit recouverte
d’une, couche de plus de quatre -travers: de
d o ig t, d’abeilles qui s’y étoient ainfi entaflees. C’elt
une preuve non équivoque de la prodigieufe quantité
qu’il y a de ces infeéles dans le pays. Ils le logent partout
^ mais communément dans îes troties d’aEbr^ique
la vieilldïè a creüfes. Cette année & avoient fait trçiîs
ruches dans notre habitation de Podor : l’une entre les
Volets ôc la fenêtre d’une chambre au premier étages
l’autre au rez de chauffée , dans, une petite armoire
pleine de ferrailles dont ©n cmvroit tpus les jours un
battant, 8c qui étoit placée au fond d’un magafin fort
obfcur ; la troifiéme étoit fufpendue au plancher d’ùn
autre magafin , fur lê coin même de la porte. On
téuffit difficilement à chiflèr ces petits animaux > même
pendant la nuit , & par le moyen du feu : ils fçayent
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troüvef dans les Ipérièbles' ceux qui les inquiètent, & 77
. ils les puniflent par *dgs piquures très-dôufè,ureufes, ^wembf&
- M j j abeilles -ne- diffèrent de celles d’EtÉope que par Qualité de
la .petiteffe'. Leur- -miel a- cela dé fingulierh qu’il ne leur“mieI*
prend jamaisrdè confiftanCe comme le nôtres il eft toujours
liquide 8c lèmblable à umfyrop de couleur brune.
On'peut dire qii’il êft infiniment fupétieur pour
la délicateflè & lê 'goût «au meilleur miel qu’on recueille
d-aùsdés; provinces- méridionales de-la France.
• Le. terrein de Podor me parut alors bien différent Platltes de
ce cç -que je 1 avom vu dafts:men- priemifer ^Gyage* Au
lieu d’une plaint, léché 8c fiétile, je Vis Une campagne
agréable-, entrecoupée dermafais dans lesquels le ris
croiffôit naturellementg 8cfans ayokieté femé. Lé tet;
re-in plus* élevé étpit couvert «de mil : l’indigo«& lerço-
ton «y étàloient la. pins- belle verdure.- Prevue toutes
les plantes aquatiques^de-s pays chaud^p^fferent en
revue, fous mes yeux t j’obfervai là le meniarate£%^,
deux élpeces dè pontederid ( 2 ^ les jujfioea. (3,) , les
kmma ,? 8c le pmgmÇq) du Jardin de Malabar. J’y
trou##;aûffi plnfieuct gfpeces dWÿwtor, de lifèrons ,
duélhuphar, l’u'lficulake,, Vh&ttonia , les adha»
mdcL yun grand nombre dé fôuchets 8c d’autres plantes
la plupart inconnues., zi
Je ne bornai pas ma curiofité aux campagnes vol- t^ “’t
gulieres.,
^ ' ( i ) N ytnpliæa In d ic à m in o r la? vis- Rurpph, Uerb. Atjih,.ypl, 6 .p a g . i6 y .
{*]■■ Ponted-eri-af fferifeufs um-belktls. Linn, Fl. Z e j l . ' n a. '
\ (3)' Nouvelles .elpeçes, jjg -
(4 ) Pongati. S o r t. MaL vçL^, 4 7.. tab. 24.
« W fo lîta rio , ex fSÊb rum alis p ro v en ien te . Burm. Th.
§ S g $ F aë ' ^ . t a b v y $.f ig . 1 .