' '«Si* eft diftanté d’environùsë lie u e ;N ë « v io t t s ï’i^
™ JÉfèehe fur nèÉrëdrokey & M e au Bois fur la gauebi&
Toutes deux étoient Bordées de mangliers qui don-
rioïent à notre navigation tout l’agrëment d une promenade
dans une belle & large avenue d’arbreS. Les
Mangiiers, mangliers(i) ont quelque choie de trop fingulier pou if
&gSeiort les paffer fous fifence. Ces arbres, dont les plus grands
n’ont communément que cinquante pieds de hauteur y
ne croiflènt quedans l’eau ,& fur le bord des rivières où
l’eau delà mer remonte deux fois par jour. Ils eonfervent
toute l’année la fraîcheur de leurs feuilles ,commë:
prefque tous les autres arbres de ce pays (massue qui
les rend plus remarquables, ce font dé longues râèines
qui fortent de leurs branches les plus baflèsy:6t tdm-
bent de haut en bas pour s’approcher du fond de leaudc
pénétrer cfeins la terre. Elles'refïèmblent alors à autant
d’arcades de cinq à dix pieds de hauteur ; qui fervent à
fupporter le corps de l’arbre, & V l’avancer meme de
jour en jour dans le lit du fleuve. Ces arcades font fi
ferrées & fi entrelacées les unes dans les autres | quelles
font commeune terrafïè naturelle & k jour, elevee fur
l’eau avec tant de fblidité, qu'oitpourroit y ’marcher
fi les branches trop fournies de feuilles n’y mettoient
empêchement.
Nous fîmes ainfi trois lieues dans les mangliers,
après quoi , depuis le marigot de Kiala, jufqu’à celui
de Torkhod, à quatre lieues & demi de l’îfte du Sénégal
, nous ne vîmes fur les deux bords du fleuve
que des joncs ou tofeaux de dix k quinze pieds de
"fXifMâiig& aqoatica , fbiiis fabrotittidis & pun&atiil Pbïnu Sis»
IraM W,
hauteur (.1 Torkhod eft m village fttué a la gâuchë 1749.'
du Niger, fur une colline de fable rouge, au pied de
laquelle paffe le marigot qui porte fon nom.. C’eft le
pu voir dans notre rqute
depuis f ’ifte du Sénégal* Les mangliers nous âV©a#n£
&tê la vue des autres qMïfbnt répandus dans les terrésbaffes
que le Niger inonde. La fituation ayantageufe pifeéÆV«
de Torkhod, la couleur rouge de là colline, la beauté toS ? da
des arbres dont elle eft couverte, & la prairie fur lâr
quelle il domine, préfentent une perfpeâtive fort, riante,
Des pêcheurs de l’endroit nous apportèrent des ma*-
choirans (2), des anguilles & d’autres podffons qu’ils
avoient pêchés dans leur petite rivieEe. Nous ën achél-
tâmes^ plus de cinq douzaines, qui ne-nous revinrent
pas a trois deniers h piece ; puis nous- continuâmes
notre route , rencontrant encore quelques mangliers
fur la rive droite du fleuve, jufqùk une lieue près d’un
village appellé Maka , où ces arbres fe termïnoient. ;#J
Nous arrivâmes le même jour avant la nuit k l ’e f Arrive àref-
cale des Maringoins, lieu où dev.oit fe faire la traite^ ^ S Ma*
Il en eft de cette efcale, qui eft là première rqu’on
trouve; en remontant le Niger, comme du tropique
pour les navigateurs en mer ; les françpis .qui y piaffent
pour la première fois ^s'obligent à faire une gracieur
feé. 4#* laptOÈS (3)à je lep: fis donc délivrer la gratf
M.Gram'çn da%lQ» bicorne toaventofum maximum^fpicis numeroT
Sloati.
/ •bfarâlierfbus ,-bagrb'ëojRiÿ iAzitafi^ï1Wàhgrï
(ij< Myftus eirrljis j lqngi^miîS,, tpipnâ dprïi ■ fesaia^i rrigmgwWj.
C *fi»noy. Miijl Ichth. p . 3 5. n. 84.
- (3) On appelle de ce norn lés nègres qui font jiu femcê'de là Coibi'
jpagnjÇ, ’ - ■ o . ° - . •
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