1 »7.5,0: . étonné d’un changement fi fubit dans l’air, qui eft râ-
Fevrieï. rement: chargé de nuages dans cétte fàifon j mais oh
reconnut bientôt que la caufè en étoit due à un nuage
de fàuterelles. Il étoit élevé d’environ vingt ou trente
toiles au-defïiis de la terre , & couvroit un efpace de
plufieurs lieues de paysy'ôù il répandait comme une
pluie de fàuterelles qui y paifïbient en fe repofànt,
puis reprenoient leur vol. Ce nuage étoit apporté par
un vent d’efl aflèz fort : il fut toute la matinée à palier
fur les environs ; & ôn jugea quede même vent les
précipita dans la mer. Elles portèrent la défolàtion
par-tout où elles paflèrent : après avoir confômmé. lès
herbages, les fruits , & . les feuilles des arbres, elles
attaquèrent jufques à*leursbourgeon^I|i leurs écorces ;
les rofèaux mêmes des couvertures des cafés ; tout feés
qu’ils étoient, ne furent point épargnés renfin elles
cauferent tous les ravages qu’on peut attendre dhin
animal aufïi -vorace. J’en pris un grand nombre que
l’on voit- encoré dans mon cabinet : ellès étoient en-«
tierement brunes, de la grofîeur &; longueur du dçigt*
& armées de deux mâchoires dentées comme une fcie
& capables d’une grande force. Elles avaient des ailes
beaucoup plus longues que celles detoutës les fàuterelles
que. jecconnois;: ëétoit fans- doute a leur gràn-t
deur qu’elles dévoient cette facilité à voler ôc à fe
fbutenir dans l’air,
Peuples <pi On ne fè perfuaderoit pas facilement qu’un infecte
fauterelfés. hideux comme l’efl la fauterelle, pût fervir de nourriture
à l’homme. C’efl cependant *un fait certain que
plufieurs nations; de ce pays la mangent. Elles donnent
îpêniç différentes façons a ce mfts fingulier, ;Lç§ prie§
K
les pilent & en font une bouillie avec le lait fies autres
les font rôtir Amplement fur lés charbons, & les trouvent
excellentes: On ræmeut guères difputër;:fun les
goûts ; mais j’auroisn laide • volontiers aux hé& iilde
Gambie tous >les nuages1 de fàuterelles pour le , plus
miferable de leiirs poiflons.„
7 -Une chofe qui m’a toujours étonné, c’efhla:prompd
titudeiprodigieufe avec laquelle la fève des arbres rér-
pare dans ce pa^s-la les pertes qu/il^ bnt baites|: &;je
n’ai--jamais été, plus! fur pris, que iorfquedefcendant à
terre: quatre jours, après ve terrible.paflàge de,faute*-
rèllèsi, je v^s lès ârbre^mve'rts de nouvelles feuilles.s-
ils ne paroifïbient pas avoir beaucoup foiiffertMLes
•herbes,jporteEerit un peu plus longitemsi les 'marqHà^j
de la defolation j:niais peu de jours fuffirent pour .faire
oublier, tout de. mal que les fàuterellesraf ôient. faibu'n
,. Les peuples qui habitent le. pays de Gambie font
Mandiriguê's ou Sofés, pour" m’exprimer comme .eux;
Ilsmé vivent & ne s’habillent pas.différemment d #
aubes- iioirsH mais leurs cafés font mieux bâties|: peut-
être doivent-ils le goût de leur architecture aux Pcuv
tmgms q u f font^établis autrefois.. Leurs'<murailles
fQnt de -terre.grade bien pébie..,ifort liante *<&'qui
prend en fâchant beaucoup de,foliditér -Lç dôme qui
te-couvre èfl de paille , &défcend jufques à un autre
...petit mur de hauteur d’ap p u iq u i fait autour, de,la
'Calç^une- petite igâlerie où bon eft à couvert des rayons
U ^eu av°h pris au Village peu de. tems
§ § ■ arrivée :Ues.. murs,des càfes. q.ubavdient
-If liitéis^et^nt en partie d’un bèab J»iiffe3Wipa&- m vnnûêlpzr U violence g | fçU, ; il* f^bloient de
P
.Février,
ÂéHvité cjela
fève dans les
1 plantes, ƒ*
Nation dès
Mandingues.
Leurs cafés.