I75 j. Il y a une efpece de fort prefqu’au milieu du fond
Q&ibre. port dont les murs font baignés par les eaux de la
payai, mer. La ville vient apres , & lait la meme figure que
le port. Elle eft gouvernée par un Capitan mor.(i), &
très-peuplée. Ses’ habitans font au nombre de cinq
mille, tous portugais, la plupart eccléfiaftiques, reli-»
gieux ou religieulès : jamais on n’a tant vu de coùvens
dans une feulé ville. Les églilès y font fort belles
bien entreténues. On y voit aufli beaucoup de beaux
bâtimens, entrautres la maifon des Jéfuites, qui font
les dèigneurs temporels de l’ifle.: Les jnaifons bour-
geoifès font fort propres, toutes boi£ées;& parquetées*
d’où. l’on peut juger que le bois n’y manque pais.: |
Température L’ifle de Fayal eft fous un beau ciel : l’air y eft bon,
de l’air. gc confèrve pendant l’hiver une température; fuflqtlànte
pour qu’on n’ait pas befoin de feu ; aufli l?on ne s’y
chauffe point, & l’on ne voit aucune cheminée dans
les maifons. Pendant l’été elle eft rafraîchie continuel
lement par des vents , parce qu’étant au . milieu de la
mer, elle peut en jouir de quelque;coté qu’ils vien-?
nent j & ils rendent la chaleur du jour ftipportable.
Qualités du . Le terrein n’y eft pas moins admirable que la tem-t
pérature de l’air. Comme il eft rouge & pierreux, 8$
par-là fomblable à celui de l’ifle du Pic, il ferôit aufli
fort propre à produire de bons vins j mais il eft trop
borné, & l ’on le contente d’y cultiver les chofes les
plus néceflàires. L’humidité de les mpntagnësentrer
, (i) Voici les titrçs dujQou vern eu r, tels qu’il me les- donna par-écrii; ;
Sgn°T Jerohïmode Brum da'SilyeiraPorras Fidalqo da Cafa dé jud Map,, e
Cavaleko Porfejfo na Ôrdétn dé Xyf\° CapitâeîMaièr dà OapBdhïa'das
llhas dos Ajforcs Fayal e P ico.
tient
dent là fertilité. Leurs érêfeslfont couvertes de très-
jbeaux arbres, de noybrs * focbâtaigiûers, de peupliers
m m . for-toutid’arbbufief^ qui ne quittentjamais
dieur vei^uréo C’ofti la pirodi^lufo quâhtijt^que l’on
trouvé'de ces derniers dfosrOêtmTfle, qui lui a fait don-
■ r&r de neun d&iFay&l , nom fous lequel les portugais
connbiffen.t: l’arbQufier.; La féve de çette terre eft mer-
véilleufe & travaille continuellement : elfene fe repofo
jàmaisM &' pfoduk toutes fortes de biens. Sur lesçol-
linéd îombr^aeél on cultive plufieurs racine,-:eèmnie
la batate & la colocafe, qui fervent dejnourriture aux
dordeftiques^ LêSicanfpagnes* reflemblent à''autant de
jardins;iepàrés f c unsres autres par des murailles dé
pierre;foéhe de hattt.eur d’appui : elles: font deftinées
aux bleds niais celui qu’en y recueillefoffit à 'peine
pour, la: nourriture 4esfoabitans| on y fopjplée par lé
tnaïs ,.le lupin , l.agefte'& quelques autres légumes Oui
xéufliflent. mieux for les, coteaux,,
Qn à eooQtsf dte .lesÿîè&Sà
OÙ l’on cultivé: ufognatad nombre de iftuits * des oran-
gers fefo^'citroaieis-^dfflrout^ les efpeçes, des poiriers,
des pommiers ÿ le-figuier , fo grenadier , la vigne ßc
l ’oliyieravec beaucoup d’herbages. Les pafteques * les
melons ^ jfôs,giromon% * fo? calebaflès fuçrées (b;) ôt pfo-
.fleurs,autres fru^tLideterrê'-y fout Cpmme naturels. Il
ne dépendroit quedeshabkaris dedonnef plus d’ordre
à fours jardins, & dé les orner un: peu mieux ; ear les
fleurs nOlfoui)im^riquent p^,j •Ils.ontiï pour lesibotdur-
jres, beaucoup d’oignons à fleur, le thim, la lavande »
. XO Cucurbita qtjçnga, .^iïojpàolii, Ç. B. Pin. Morif. hiß.
fecl* 5 • fis- '