chaffer. Ce lieu étoit Fort boMe , .& rempli de linges
verds , que je n’apperçus que paries branches qu’ils
eaflbient au haut des arbres, d’où elles fomboient fur
moi; car ils étaient d’ailleurs fort filentieux g & fi le- ;
gêrs dans leurs gambades qu’il eut été difficile de les
entendre. Je n’allai pas plus loin , &c j’en tuai d’abord
un , deux & même trois , fans que les autres parurent
a Août.
L’Auteur eft
frappé d’un
coup de fé-
leil.
bien effrayés ; cependant lorfque la plûpart
fe fentirent blefles , ils -commencèrent à ié mettre a
l’abri, les uns en fè cachant derrière les groffes branches
, les autres en defcendant à terre; d’autres enfin r
& c’étoit le plus grand nombre , ‘s-élan çoient de la
pointe d’un arbre fur la cime d’un autre. Rien n’étoit
plus divertiflànt, lorfqu’ils fautbïpnt plufieufS enfem-
ble fur la même branche, que de la voir plier, & laifièr
tomber les derniers tandis que les premiers gagnaient
pays j de que les awtcès' refilaient encore fuJjaenduseén
l’air. Pendant ce petit manège je continuais toujours ù
tirer deffus, & j’en tuai jufqu’au nombre de vingt-^rois
en moins d’une heure, &: dans un efpace de vingt tob
Jès j fans qu'aucun d’eux eut jette un feul cri, quoiqu’ils
fe fùffent plufieurs fois raffeffiblés par compagnies peh
fourcillant, grinçant des dents, & faïfant mine de
vouloir m’attaquer.
Mes premiers foins en arrivant à Podor. avoient été
de raffembler le plus de plantes qu’il étoit poffible *
pour le jardin du Roi ; & je fus fort heureux d’avoir
recueilli & mis dans deux grandes caillés troiS -côrls
pieds d’arbres différens avant de quitter ce comptoir :
car pendant les dernierës courfés que je fis a mon retour
le 2 du mois d’août, aux environs-de Bohol, je
fu§ ffàppé dfm èQPp de foleil, accompagné d’une fié- 17 5 %
vre ardente, de fefpece de celles qui enlèvent la plu- u !
part des,, Européens en moins de deux jpurs. Ge fut
âinfi qujj; ce voyage m® fui plus, funeft%que quatre an-
pigés. âe: fatigues;,; pendant lefqudlles j | 1 n’avois pas
elfiryé la; ritpindre: maladie. Quoique j’eufiè refié lès
premiers jour sjàns aucun feçpuir^aMù'l.d’^friver
Ù l ’ifie du Sénégal , je foutins fa force de la maladie
pendant un mojsj-ÔÉ après,;une rechûte qui m’avpitmis,
à deux doigts-de ma perte^ je me- trouvai enfin hors,
d’afiàire. Ma jeunelïè , jointe, à une conflitution qui
n’a voit été altérée par aucune débauehej encpreplus
Jès fpins généreux du plus tendre de§ amis(i ), me fàu-
verent laide.
De tous; lès vaifieaux venus à la çpte, il n’en- refloit
plus qu’un, par lequel je devais .retourner en France.
Je m’y embarquai convalefcent, après avoir pafie la 6u^5^mW;
barre pour la;fixiéine fois* & je partis de la rade du pour mS«-
Sépégal le- 6 de fèptembre, Les .vents contraires quinerenFr3Bce-
régnent dang eette faifpn, nenous v romettoientpas
une courtenavigation : çèmme ils fpuffioient du nord
& du p ord-efi ^ ils ne nous g permirent * pas d§ nous
élever vers le nord : nous, fumes obligés de porter tou-
joùrs à l’oueft. En faifànt cette route nous trouvâmes,
à dix lieues du cap Verd, une mer fort blanche : nous
filâmes cent braffès davantage de fonde fans trouver
le fond 1 après quoi,la mer reprenant fà couleur
ordinaire , nous crûmes avoir pafie fur un baut-fond de
fable bfanc pque lés cartes hollandpifes font de quatre-
vingt brafifesliîci
M p l M. Ahdfiot que j’ai déjà cité à-la page u ÿ -y o .- *♦Z
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