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qu’on y falle attention fi l’on veut avoir quelque certitude
dans, cette fcience y ôc il feroit.à fpuhaiter que
lés naturaliftes qui nous ont preeédes, n’euflènt pas empruntes
tant de termes d’arts ÔC de fcienèes pour nommer
les objets qu’ils ont décrits : un coup d’oeil jette
fur les Dictionnaires les eut empêché d’en faire ufage,
en leur apprenant qu’ils avoient déjà été employés
avant eux pour défigner des choies d’une natuïë fort
differente : c’efl le moyen dont je me fuisièrvi , & que
je puis indiquer comme le plus fur pour éviter cet
abus qui n’eft aujourd’hui que trop.multiplie. Je.fùp-
primerai donc, en nommant les Coquillages, tous les
termes qui ont double emploiÿ parce qu’ils mettent
par-tout de la çônfufion : tels font les noms de guerre
qui font propres à des animaux très-connus , comme
le tigre, la taupe , la bécaffè , la perdrix , la tortue y
la chenille, &c. tels font ceux qüi ne cônviennent\
qu’aux végétaux ,'çomme la figue , la poire , la chir-
coréé*, la laitue, le radis j la peltire d’oignon ,. ôccv
tels font encore les termes d’arts 6c de fciencèsycommè
le treillis, le râteau, le télefcope, la: gédgrapHè ;ôc
tant d ’autres. J’agirai de même à, l’égard des noms.
adjeClifs, tels que la tuilée ,1a chambrée, la tanee, ôte.
je leur fubftitUerai un terme neuf j qui.n?aùra eu juf-
qu’ici aucune fignification.
On lent afièz de quelle utilité il feroit que les principes
que je .propofe fur l’ufagei.ôc l’impofition : des
noms j fuflèot mis .efeesécuâon ! de:' concert par tous -
les naturaliftesf tant pour abréger; la nomenclature, î
que pour foulager la mémoire. Quelles obligations?
n’aurions-nQiis pas. aux anciens s’ils. avoient entame.
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Cé travail? que de peinés-épârgftées^à nous ôc a nos
defeendans , -slls avoient enrichi l’hiftoire naturelle de
tant de noms dont la-poftérité fera redevable-à notre
fiécle , ôc auxquels mousfregrettons;: avec raifion que
nos1 prédéceflèurs n’ayent pas < travaille ? Cés1 noms
appropriés^ chaque objet, le défigirerôiènt farîs doute
piüs : promptement &-plü$ finement- qu’aucune’ def-
cription , comme, nousjfçaypns par e&périeike que le
nom d’une perfbnne connde':inOn$' la temèt’ mieux
dans la mémoire que tous dés fighkteméfîs’Ôc les def-
criptions que l’art ou l’éLoquened du difeours pour-
roient nous en-faim;
J ’ai fuivi l’ordre qui m’a paru lé plu's'Naturel pour
les defcriptipn'Si je- veux dire qu’au lieu dé faire unë
hiftoire de mes obfervations fur chaque Coquillage,
j’ai diVifé madefeription endeuxparties, dont lapre-’
miere regarde la coquille, ôc la fécondé l’animàl, en
lés diftmguaflt par un titre que j’ai p o r t é e mà-rgè':-
j’ai diftingué pareillement les autres articles que j’ai
eu à traiter, tels que la tê te , la bouche, les yeux, ôte.
deforte qu’en regardant a la marge on vôït par les titrés
particuliers ce dont il eft queftion dans chaque
article. Cette diftribüti'on m’a paru d’aütànt plus commode
, qu’elle donne beaucoup pltts d?ordre aux matières,
qu’elle épargne bien des répétitions’inutiles' Ôc
enrtuyeufès ; au leéteur impatient d.éj iinftïnife , ÔC
qu’elle le difpenfe de lire une defeription entière pour
un feul objet qu’il lui importe de connoitre. Elle a en-
coreun avan tage, en ce qu’elle permet de voir d’unv Coup
d’oeil les différences- ou les reflèmblances de pîüfieürs
objets, ôc de faire la comparaifon de certaines parties