lui feul, en hiftoire naturelle, plus que tous ceux qui
l ’ont précéder ona vu naître la théorie des plantes &
celle des inlèétes* on a yû des corps- pierreux autrefois
mis au nombre des végétaux*Te métamorphoser en
animaux, & des animaüx fe reproduire par une limple
divifion des parties de leur-corps-; enfin on a vu fous
le microfcope ^ep molécules auparavant inanimées,
fe développer, prendre du mouvement, la vie même ,
& paflèr luccefîîvement par Ç||s trois maniérés ^existence:;
on n’a été témoin de çe% découvertes; que depuis
que 3Vhs de Tournefort, de Reaumur,.de Juflieu,
Trembiey, de Buffon & Needham ont paru. Les autres
parties de l’hiftoire naturelle ont été. travaillée^ par
beaucoup d’autres perfonnages illuftres ; mais il fem-?
ble qu’on ait entièrement perdu de vue les Coquillages
: d’où vient cette efpece de préférence ?
Les découvertes en hiftoire naturelle; comme dans
les autres fciences, n’ont été faites que pas Ù pas. . Les
premiers obfervateurs n’ont d’abord apperçu que ce
qu’il y av.oit de plus frappant dans les parties extérieures
des corps fournis à leurs recherches ;; ceux qui
les ont fuivis ont remarqués quelques particularités
de plus ; d’autres enfin * venus après ceux-ci, Ont
ajouté a l’examen des parties extérieures, ce qu’il y
avoit de plus fecret & de plus caché dans l’intérieur,
de ces mêmes corps. Tel a été le progrès de nos.Con-
npiflànces en hiftoire naturelle. Mais il s’en faut; bien
que toutes fes parties ayent marché d’un pas égal à
leur perfection. Celles qui montroient quelque apparence
d’utilité ont été cultivées les premières ; on s’eft
enfuite attaché a celles qüi offroient quelques‘fingularités,
ou qui flattoient agréablement les fens : c’eft
ainfi que les. coquillages ont fixé à leur; tour l’attention
des naturaliftes, par laheauté & l’agréable variété
de leurs couleurs, t::
Mais cette:même beauté qui a fait jetter les!yeux
fur les coquillages, ,eft devenue un puiflànt obftacle
aux progrès de cette fcience.. La coquille feule dépo-
fitaire dé: Cette riche parure |sa-,- fait mépriferî l’animal
auquel elleTervoit de coüverture:*.&:. eft devenue feulé
l ’objet de l’admiration de quelques naturaliftes. Epris,
comme . les xurieux , de îa beauté . frappante de fes
couleurs, ils? n’ènt pas jugé qûey-Thabitant fût digne
de leurs recherches, &. la difficulté de fe.le procurer
à chaque inftant, n’a pas .peu contribué à augmenter
leur dédain «fllsvfe; font donc bornés à l’examen.des
coquilles ,->ils: nlen; ont confidér.é que la. forme, celle
de foh ouverture , ou le nombre de lès pièces ; c’eft
d’elle feule qu’ils ont voulu tirer leurs caraéferes -primitifs
& diftinétifsrii dertlà cette fouledefyftêmes auïïi
peu fetisfaifàns les uns que. les autres. D’autres nàtu-
raliftes ont à la vérité décrit quelques animaux ; il y
en a même qui ont indiqué en gros ôc d’une maniéré
aflèz vague-la méthode qu’ilTalloit fuivre dans l’exa^
men des coquillages; mais- aucun ne s’eft propofé de
former une hiftoire fuivie ôc complette de ceux qui
habitent les terres & les côtes maritimes de l’Europe,,
ÔC perfonne depuis eux n’a tenté de l’exécuter. Enfin|
on peut dire en général que jufqu’au j ourd’huilf on n’a
confidéréles coquillages que parleur habillement ;
leur enveloppe extérieure , la coquille ; ôc non par
les animaux qui les habitent.