Â7 4 i 1 connôît ni printéms ni automne. Quand, je pairie .d’fait
y er | j], ne faut pas s’imaginer qu’on voie des glaces,
; des neiges you de la grêle : ce font de. Ces chofes qu’on
ne connoît pas au Sénégal, 8e dont il n’eft même pas
poflible de faire naître la moindre idée aux naturels
du pays, de qùelque comparaifon que l’on'iè ferre;
t ’hiver du L ’hiver du Sénégal eft feulement un-tems moins chaud
Sénégal plus . - fl 19 / ■ ' 1
chaud que ré- que le relte de i annee , quoiqu il loirrroujours -plus
tede k Fran- €haucJ, que les grands étés de France:; dans lefquels il
eft aflèz rare qu’on voie tomber des/neiges ou de la
grêle.
« Je reviens aux eaux du Niger dont j’ai; parlé, 8c qui
ont donné lieu a cette petite digréfîibn. Elihs^foflï Talées
pendant la moitié^ de l’année vers' l’iflé’du^Seïïé-»-
gal. Comme le pays eft fort bas, qu’on:n’y . Voit ni
rochers ni aucune forte de pierres ; mais -feulement des
fables mouvans, il ne s’y trouve pour la même raifbn
aucune fource d’eau : on eft obligédélcrenfér alors
0 ’ des p uitsq ui k la vérité ne donnent pas beaucoup de
peine, car on trouve l’eau a trois 8c quatre pieds | >8C‘
fbuvent a deux pieds de profondeur; mais elle eft toujours
fàumâtre, c eft-k-dire, qu’elle eohfèrve un petit
goût de fèl communiqué aux terres par la proximité
de la mer.
s Août. - • Le 8 août nous étions a ce jour oh le foleil pâflànt
a midi perpendiculairement fur nos têtes , réuniffoit
l’ombre de nos corps fous nos pieds. C’étôit: pour la
féconde fors que je voyois ce phénomène depuis mort
arrivée au Sénégal : il m’avoit paru. pour la première
fois le quatrième jour du mois de mai; 8c jeaevois le
revoir toutes les années k peu près en pareils tems. La
chaleur qu’il OCcâfi'onrroit k fqn retour dû tropique dit
cancer-vers. l’équateur y^oit/beaucoup plus grande Aoûfi‘
que relié! que wti premier paflàgê avoit excitée : car Ce^aSn.de
le thermomètre 'marqhoit;:prur: 1er nuits du: mois de
mai 22 degrés^ 8c 26 à 28 pour le johr ; au Heu que
les nu|tS/(faoâ^t^hnotent 26 dmScles jours 5 x d . 1;
- > JLi' q&oût & les jonfs fuivans ^ë'ine 'prômeriai aux
environsde Tille dp Sénégal y 8c je retournait l’ifiêdé'
Dufàgédexcanof sdur opééhs
me paroifiànr trop incommode à baüfe de lëiir pefàn-
teurypour traverîèr journellement le fleuve f je jugeai
à:propOS/derriië:fervirîpar la fuite d’une.iefpeg$ dê pa-;
not nègre^que Éffl français appellent -pirQgiïe. G'és;'pe-J Canots
litsîèâtiniieHs foÉÙidaitsrtout d’une pièce-,-8c d’un tro tte^
d’arbre creufé;8^foit léger. Ils ont depuis dix jufqu’k
trente pieds de longueur ; fur unkrdêUX queds dé lar-
geur 8c de>orofondeur y8c- font terminés 'en pointé pàr
lés deux bouts. Le mien étoit dessus grands. Lorft
que j’ÿî fus:entré *,Jmes? deuxmègres fe placèrent' aux
deux extrémités* l’un à la poupe 8c l’autre k 1a proue.
Potomoi je me mis au milieu, ou je n’âvbis :d’autre
fîégêî qu’un: barreau de traverfe doht Ks:dèux bouts
fichés' dans les flancs de la-pirogue, fervoiënt âufli k
les tenir écartés toujours a la même diftance. Mes nè^
grés avoientéhaixm une pagaie alla main : ce font de
petites palettes de bois, faites en croiflànt, 8c attachées
au bout d’un bâton dont ils fe fervent pour
ramer. Celui qui étoit k la proue fe tenoit debout,
8c plongéoit fa pagaïe dans l’eau en la pouflànt derrière
lui, pendant que l’autre affis gouvernoit avec la
benne, Quand nous fumes arriyes k l’autre bord du