Ils les ouvrent en deux , & le:s étendent au foleil pou#
les faire lécher , St les* vendre aux maures", qui leu#
apportent en échange lë mil qui manqué chez eux.
Ces poilïons me procurèrent une oblè'rvation qui.
ne ié leroit peut-être pas préléntée ailleurs. Comme,
les nègres les mettent lécher fur le comble de leurs
eafes St fur les tapadeS, leur v;àe ôc leur odeur attirent'
fouyent dans le village les lions ? les tigres 8t les lôüps
qui rôdent làfts ceflé aux envkons^ malheur alors àux
enfans, aux hommes même qui fe trouvent dehd|§. Il
arriva une nuit à un lion St un loup d’entrer de compagnie
julques dans la cour de la cale oh j’étois couché
: ils s’élevèrent to u r à tour en pofant leurs pieds
de devant fur le comble, comme il me fut facile de lea
entendre j & ris emportèrent leur provifîon. Qn s’af-
liira le lendemain par les impreffions de leurs pieds
bien marquées dans le fable, qu’ils étotent venus en-
femble , 8t on reconnut l’endroit d’où: ils avaient
enlevé deux poiflons ; fans doute que chacun avoic
pris le lien. Ce vol étoit modefte pour deux animaux
aufîi carnafliers, mais leur choix n’étoit pas tombé fur
les plus petits. Jignore qu’on ait encore fait cette remarque,
que le loup fraye avec le lion : cependant ce
fait n’eft pas un cas extraordinaire ; on en a des preuves1
journalières dans ces quartiers -, on y entend prefque
tous les loirs le loup mugir à côté du liom J’ai étd
témoin cent fois de la même choie dans tous mes;
voyages fur le Niger, St je fçai h n’en pouvoir dou-r
ter, que le loup le trouve fouvertt avec le lion, làns
avoir rien a craindre de là part/ Ce n’efl pas que la
taille du loup d’Afrique , qui eli beaucoup fupérieure
a celle du-loup d'Europe, faflè quelque hnptelïîoftfur
le lion 1 c.’e£kfèülemenc parce queîfa* chair|pp le tente
in aucune-maniéré : ôdee/qui me Confirme dans cette
Opinion', c’elh quepM n’ai jàmaistvû qu®é|fe| deux-lionS
qu’on élévoit auc milieu dmv-fllage du^én4§ai^aÿent
attaqué les chiens squ’ondtaur expsfoit oj* qu’ils-xedst '
çohtiplent lorlqu’ikfsMtoient déêbainéafâu ligSU qu’ilë’
tombaient fur de premier .cheval où fur, leprërnié#
enfant ,'qui'îfe trouyoit dans leur chemin.-h--'
Quelques jours après cette vifite du. lion--avec le Han£a&(jrf
lo u p , o n eu t celle d’unctigreife qui vint dans la:mêmq'ü^ I |
calèdveclbn petit“, ^:enléVâ paxeilleniëntdèiix?p©if-
fons. Je neveux que v ^ d e u x événemerfèjpour prëu-5 hméferna
v,es de la pareflè St de l’indifférence^des nègres, fur le^des' '^ es*
torts qq&* leur font ces animaux , St fur les dangers
auxquels ills font eux-mêmes continuellement expo-
lés ^ Quand on leur demande pourquoi il$ nefë don-
npnt pas la;peine de leur faire la ehaflè, ou de retire# '
leur poilïon ji du moins pendant.la nuit t-ifôi^qéngepl'
tqnt de répondre y qu’il faut que tout le monde vjve»
St que ce feroit une plus grande fujétion po'ùr éux de-
renfermer tous les foirs Ge poilfon, qùededçgêcher. Il
eft vrai que la pêcheelt dans cet.endroit d’üne fadlit©
qu’on ne.pëut exprimer.
I Leurs terres font en friche prefqùé pâr-rtout, foie f
parce que les làbles font trop ingrats*, ou qu’étant ac-*> |
coutumes au métier de pêcheurs qui leur coûte; moins
de peiné, ils -les négligent& lé repolènt fur les maures
du foin.de leur fournir leur neq|l]§ifj^ Ceux-ci y
étoient alors ,.St. avaient | amené* leurs bagagesSt leurs
denrees > non fur des boeufs St des chameaux, comme