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fauge, le romarin ^ le bafîlic 8c les plantes aroma-
oâ0Ws. ti_ues^L’oei|lê£y la giroflée, la balfamine, le jafmin »
le Dalifier(i), les lis-afphodèies(2), les narciflès & la
tubercule étoient en fleur au commencement du mois
de novembre. Dans le même tems les lupins(1) »dont
on âvoit fèmé les collines , etoient fortis de terre; 8c s
ils dévoient vrailèmblablement fleurir au mois de jam
vier buvant.
t au* - On ne peut guèrès trouver ailleurs une plus grande
abondance de troupeaux. Il y à des boeufs excellens»
des moutons, des cabrits 8c des cochons : on y nourrit
des volailles de toute èlpece. Le poilFon n’y eft pas
fort commun , ôc l’on eft borne a Celui de la mer : on
y pêchoit alors beaucoup de petites foies Wde carlets
que l’on prenoit facilement a la ligne. J’ai remarque
une certaine conformité entre cette ifle 8c celle de^Téf
nerif, en ce quelle a peu de gibier 8c peu d olleaux;
Dans plulîeurs promenades que j’y ai faites a deux
lieues a la ronde, je n’ai rencontré que peu de lièvres ,
& quelques caillés répandues dans les campagnes. Il
eft vrai qu’il ne manquoit pas de merles fur le lommet
des montagnes : j’en vis même un grand nombre dont
le plumage noir étoit agréablement taché de blanc i
ils étoient par compagnies for les arboufiers, dont iis
mangeoiefnt les fruits en jafant continuellement.
Eau de four- ' Quoique l’automne fait une faifon très-agréable
dans les ifles Afores, néanmoins le ciel commençoit à
fe brouiller 8c àt menacer des pluies. L’ifle de Fayal eft
(1) Cannacorus atnplifljmo folio, flore rntjilo. Infl. pag. $67.
(z) Eilio-afpfeoflelus piihïcëtii; pàg. vftèj,
(3) Lupinus albus. Park. Motif. HiJl. Jecl. i . tab.p.fig. $.
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encore plus pluvieiiie que les autres fans doute a
ca,ufé du Pic 8c de lès propres montagnes qui détermi- P^oi>re*
nen t les nuages i à s’y arrêter. De-la naiflènt un grand
nombre de fources » qui le déclarent par-tout, même
dans plufleijrs quartiers de la v ille , oîi on les ramafle
dans,des citernes bien pavées. L’eau de ces fources, quoique
d’une grande pureté,, eft pelante ^ extrêmement
crue : elle m’a meme paru minérale 8c ferrugineufè- I
La montagne la plus éleyée de cette ille, fe trouve L’HiedeFayai
à peu près vprs jfon centre à deux Jieues 8c demie de la al v o S T
?dle^E|le vomiffiût autrefois 4g$ flammes avec des
inatieres embrafoes ^ 8c caulbit des tremblemens dé
terre aflèz fréquens. L’éruption qui le déclara en 1672
lut la derniere :■ elle.Jajfla à > .bouche du volcan un
grand baffln, qui/au rapport des habitans, a k figure
d’un parallélogramme , ceint d’un mur très-élevé, 8c
li régulier qu’on le prendrait pour un travail de l’art,
I* I on ne fçavoit parfaitement qu’il doit fbn origine
aux feux fouterrains. Les eaux des pluies ont depuis *
rempli ce baflin ,8c en ont formé une efpece de lac, ou
pour mieux dire, un réfervoir de la plus belle eau ,
qui fait aujourd’hui l’étonnement 8c l’admiration des
ïnfolaires. G’eft, fans doute, par le moyen de ce volcan
ou de plufieurs enfemble, que s’eft élevé tout le
terrein de cette ille , qui n’a pour toutes pierres que
differentes efpeces de laves, avec lefqueiles ort trouve
des pierres brulees 8c des ponces. Le grain de ces laves
eft beaucoup plus gros que celui des pierres de l’ifle de
Ténerif, dont j’ai parle au commencement de cette
relation (1).
(t) Voyez la page iz. .
A a ij