.17 4^’ mille habitans : elle a plus d’un quart de lieue de
longueur , for une largeur égalé à celle del’ifle, dont
elle occupe le centre, allez egalement diftribuée aux
deux cotes du fort qui la commande.
^Taille dès^ On peut dire que les nègres du Sénégal font les
plus beaux hommes de la Nigritie. Leur taille eft
pouf l’ordinaire au-deflus dé la médiocre, bien prife,
St fans défaut, Il eft inouï qu’on en voie de boiteux ,
de bofliis, de noués, à moins que ce- ne foit par acci-
dent. Ils font forts, robuffes $fk tempérâment
propre a la fatigue. Leurs cheveux font noirs-, frlies,
cotoneux & d’une ûneflè extrême. Ils ont les peux
noirs & bien fendus, peu de barbe-, les traits du vifoge
ÿ . ~ à f ï è z agréables, 8c la peàü du plus beau. noir. Cieur
IçoeS .pu " 1 habillement ordinaire coïififte un petit rnorcèfau de
toile qui leur paffe entre les cuifles-, St dont les deux
bouts relevés en haut St plMfesv forment uneefpeee
de caleçon qui fo ferme avec un cordon par devant :
c eft ainfi qu’ils couvrent leur nudité. Ils «ont auffiune
pagne, c’eft-àrdire, une pièce de toile de-CotOn >~de la
figure d’une grande ferviette, qu’ils pafïènt négligemment
fur l’une des deux épaules, en laifiant flotter un
bout fur leurs genoux.
Taille des. Les femmes font à peu pris de -la taille dçs born*
mes , également bien’faites. Leur peau eft d'une fineffè
St d’une douceur extrême. Elles ont les y eux noirs,
bien fendus ; la bouche St les lèvres petites, St les
traits du vifoge bien proportionnés.îl s’en‘trouve plu-r
fleurs d’une beauté parfaite. Elles ont beaucoup de
vivacité, St fur-tout un air aifë de liberté qui foit
Uw iata-plaifir. Elfes .fe fervent, pour fe couvrir, -de deux
K g r B Avril;-
pagnes, dont l’une qui foit le tour de leur ceinture,
defeend jufqu’aux genoux, St tient lieu de jupon •
Vautre leur couvre les deux épaules, & quelquefois la
tête. Cet habillement eft affez modefte pour m pays
fi chaud^ mads elles fe contentent pour l’ordinabe de
la pagne qui leur couvre les reins, St quittent l’autre
pour peu qu’elle les incommode . On jugé bien qu’elles
ne font pas foj^-tems a s'habiller ,o.u à fe déshabiller*
St que. leur toilette eft bientôt faite.
: Comme M e du Sénégal eft de la dépendance du
royaume d’Oualo, les nègres qu’on y Voit, fur-tout
les libres, font de cette nation. Ils font, généralement
parlant, d’un naturel doux , fociable St obligeant.
Ceux que la Compagnie entretenoit a mon fervice-,
étoient Oualofes, comme ils fe difent, ou parcorruD-
tron Yolofés, ; ■ ./: Ü -,
J’employai les premiers mois de mon arrive'e, non-
feulement à étudier les moeurs & le caractère des habitant,
mais encore à apprendre la langue oualofe, qui
eft la plus répandue dans le pays car- je nlgnorois*-
pas qu’el-lé me feroit d’unèf grande utilité, St même
d’une néceffité indifpenfoble, pour les recherches que**
je n*e prapo&is. Dans cette vâeje les fréquent¥i% H
me trouvois avec eux le plus fouvent qu’il m’étôit
pofïible. Enfin quand je me crus affez inftruit de leurs
ufoges, familiarité avec leurs maniérés, St en état 'de
lçavoir comment je‘ me comporterais'dans une terre
qui faifoic depuis loîig-tems l’objet de mes plus ar-*
dens defirs, jepenfei à me répandre d ç^ té St d’autre,
Lés fables mciuvans de l’ifle du Sénégal’, des chién-
•dèns, dès mangliers & quelques liferons ne fuftifoient
Caraftere des
mmë^ï Ouan
lofes.
oL’Aufeuf ap*
■prendleurkn-
Me de Sor. '