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& enfin je. découvris cinq de cés animaux, dont trois
fe vautroient couchés dans leur fouil à la maniéré des
edcliOiDs, & le quatrième érejit debout avec fon petit,
mangeant les extrêmitès:des brancHës d’une'acacie qu’il
venoit de’ rompre. Je qugeai par comparaifon de’ la
hauteur de l’arbre contre lequel ètoit cet éléphant,
qu’il; ay oit au moins : onze idu douze pieds y depuis la
plante- des pieds jufqu’à la crouper Ses’ défehïes "for-
toieht de la longueur de près de trois-pieds. Quoique
ma préfence ne les eût pas.énju&pje penfai qu’il.eto.it
à propos de me retirer, UEii: pourfuivant ma route, je
rencontrai des : imprefïîons bien marquées de leurs pas
qùe je mefurai : ils àyoient près d'un pied & demi de
diamètre. Leur fiente qui r efïèmbloità celle du cheval,
formoit des boules de fept h hhlt pouces d’épaiÆur.-
Je yifitaile lendemain avec Un plaifir infiniléê bélles
campagnes ; qui font eri deçà de BokoL: Je pafiai d’abord
fbusrdes arbreb remplis de finges verds, dont les
gambades étoient fort divertiffontes; Je me trouvai
enfuite dans une plaine très-abondante en gibier * &
où je fis unechafïèmerveilleufe.De là j’entrai dans un
petit bofqùet planté; aùprès d’un marais qui attirait
des compagnies de pintades. Pendant que. j’étois aux
aguets dans.cet endroit,q,apperçus un de ces énormes
iàngliers particuliers à l’Afrique y & dont je.nefçache
pas. qu aucun naturalise ait/encore, parlé. ; II. venoit
têbebaiflee fiir m oi, & m’aufoit infailliblement atteint
fi je ne Peufle y pour ainfi dire , averti de détourner fes
pas’ , par: quelque bruit que ije |fis eh le couchant en
joufev Ilétoit noir comrfie les fangliers:d’Europjer, mais
d’aîné'taille infiniment rpltis haute J'Ha voit ’quatre
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grandes défèhfês ^-dont les, deux fupérieures étoierîht i 7\'ÿ.
recourbées ien demi-cercle veir-s de fro nt f opsf lles imi- Novemhl*
tolentles cofnés que portent d’autres animaux;
Plusî j’apprdcheigrde Podoh^plus^étoli' exp,ôfé y iJ& S É
parce que les bords du Niger font plus - défertsPfur- ■ gÿpsige de
tout celui qui regarde^ le 'fejptentribn.. .Cependant-ni Podor*
les dangers que je<douroisdé la part des bêtes^éroi-e^,
ni lêêfeiguesi-dela chaflè dans;dëmboi^bien défendus
pàr1 leurs'épine'stç nilesdhaleurs étoufïànfes du vent
d’eft > quitm'obligeoient- d’aller à éHaqueinflant aux
eani iu fieuvfipour éteindre ma loi» ardente ^’ tout W
eela{ ne. m’effrayoir point | rien'n’étoit capable d’ab- -
battre.mon courâgej: -unefantémery eilleufé me -fou-
tenait-commuant de peinesde périls.,- &I<fe fatigues
auxquelles beaucoup auroient fuccombés. gjj
...Le 7 ^novembre i l m’a rrivaot^'ii^turexencéif 7.
filus critiqué & plus effrayante que celles qué
éprouvéesqnfqu’alors. Comme je me promenois alter-
nàtïvemenit-tantôt fur l’un, tantôt fur l’autre bord du
fleup% je gaffai ce jour-là fur le bord feptentrional.
Je marçhlipj en chaflànt dans une’ terre défèrte , qui
n’ayoit jamais été défrichée , toute couverte de bois
auffi anciens*, que le pays , & dont l’épaiflèurLeule y
indépendamment des bêtes' férocesvquîi sly* retirent^,
aütôin dûrmhnfpirer de la frayeur.. Malgré les dangers
8c< lés incommodités infeparables de.cette chaflè, ma
curiofite me portoit à pénétrer dans les lieux les plus
épais de ces bois y les animaux les . plantes & ieseoi-
féaux que je. reneohtrois^à chaque pas. m’y invitaient*
Le. nègre; que j’avois ipris ;pour m’accorapagqer ne me
luivoit que de fort loin. Il étoit midi y &c je finiffois à