rM¥î~ deSor qui donne fon nom à cette ifle. Pouf y arrivers
Ma1' il me fallut paflèr deux marigots ; rce-font çi^s riviereâ *
dont tout le pays eft tellement coupé, qu’on ne peut
fairer deux' pas fans trouver-, %n. chemin barré. J’avois
Paffase de un expédient lorfqu’êllesj n’étoient pas trop profon-
deux mari- des j c’étoit de me . faire porter par mesnègres. Je m’en
Ipçvis en cette qcÈ^fion ; Pün d’eux më prêta fos,épaulas,,
ôc comme fes habits ne l’êmbarraffoient p$§ | p fut
bientôt dans l’eau jufqu’à la poitrine ,-•& me paflà dans
un, inflant, &• commé §n: courant, le pfèmlër marigot
qui ayait plu^-de:)îargeûr que la%ine.aù Pont-Royal.
Voilà quelle fut ma monture ( qu’on me paflè pe terme)
; c’eft la plus fure pour ces fortes de-1r a jefs, pârcè
que ces geiis-là font.accoutumés ràc cbeminei: dans ces
plaines d’eau , cçanmf d^rÊqhk&die
en connoiflènt toutes .les routfs^ : aufïîje -;3pen avoii
point d’autredorfqu’ils’agHToit de traverfer une riviere
ou un étang de moyenne profondeur ; je ne le réjfe?
ferai plus. \
Mes pieds; malgré mon attention, avoient trempé
dans Peau ; mais ils: ne furent pas long-tems à fe lécher.
Chaleur ex- J’avois à marcher fuir des fables qu’on auroit tort d’ap-
peller autrement que des làbles brûlans, puifqu’on y
éproüvoit dans les tems les plus ordinaires, une chaleur
de 60 degrés ôc rtiêmfe davantage, comme je l’ai
reconnu depuis , par des oblèrvations que j’ai fuivies
fcrupuleufèment au thermomètre de M. de Reaumur.
On peut faire peflài de fe procurer une pareille chaleur
aux pieds , dansun tems oà celle de Pair libre fora de
22 degrés à l’ombre, comme il étoit alors fur Pille
du Sénégal le 10 mai, dans un jour des plus froids de
l’hiver du pays:: on jugera facilement quelle doit être 17-49.
la fonfibilité d’un Européen tranlporté d’un» climat
tempéré, au climat le plusehaud&de PUnivers. ‘Mes ^fedecet-
fouliers .^ycjaco®iiilfoient^|!bfeo^ëieHl8 ;■ piiis » -
boient en poudre : les pieds même de mes nêgreSsEfe-
vafloient ; & la feule réflexion de la chaleur du fable
me faffbk lever toute la peau duivifàge; m5y pàm-
foit Une cuiffon qui duroit quelquefois ■ cinq ou lix
jours; Tels étaient les effets les plus ordinaires: de la
grande chaleur que j’avois à éprouver quand je me
prômenois dânsjes: termes adu -Sénégal : effets qui aligna
entoièht à proportion que la chaleur au dieu de 22
^degrés;, moritoit au 34? 'à l’ombre , cfefl>à-dire , dans
Pair le plus froid. À ces incommbdit%igii faut joindre Iiîcoihbjo<ü-
celle du fable mouvant ,qui , 'Outre qu’il fatigue beau-tes es a eSk
coup parce qu’on y garance jufqu’à la :^dieville\dlu
pied , remplit les fouliers d’un poids, tout-à-fait: gênant.
Ce fut alors que je reconnus futilité de cette
peau épaiflè de plus d’un travers de doigt ; que(la nature
a placée fous les pieds des nègres, qui ,en leur fèr-
vant dé défenfè contre la dureté des corps étrangers:*
I f S diipenfe de Pufage des fouliers . Je m’acmutumoils
cependant peu à peu à ces genres de fatigues p car il
ri’eft rien dont on ne vienne à bout avec de la bonne
volonté , Ôt-Où point ne me manquoit pas.
Après les alternatives d’un paflàge:-au .travers des
bois d’épines, des rivières * & des febies ardens, .j’ariwGoèwmenr
rivai, chaflànt St;?herbbfifànt, au village de Sor. J’y e °r'
trouvai le GôuVérnëuf que de^0$èg&sxeonnoiièMi
fouspe nom de Borom-cLek, g’eft-à-dire , Maître du
village? Ç’étoit un vénérable: vieillard dfonyiran cin?*
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