175 a." eft a plus de demi-lieue de ffeyers le midi, & Je re-
AbBt* tournai par. un autre chemin afin d’en reconnoître la
largeur. Entre plufieurs choies qui me firent plaifir
dans cette promenade, celle qui* m’en procura davantage,
fut de voir la maniéré dont .un de mes negres
tua un crocodile de fept pieds de long. Il l’avoit ap-
perçu endormi dans les broufïàilles au pied d’Urxârbre,
Chaffe au fur le bord d’une riviere. Il sfen approcha affex douce-
trocddiie. ment pour ne le pas éveiller, & lui porta fort adroite?
ment un coup de couteau dans le côté du col, au defaut
des os de la tête & des écailles, & le perça £&peu
de choie près , de part en part. L’animal bielle à mort,
le repliant fur lui-même quoiqu’avec peine, frappa lçs
jambes du nègre- d’un epup de là queue , quü fut fi
violent qu’il le renverfà par terre. Celuhci là'n's. lâcher
prife, ferrelevadanslfÉnwant, & afin de n’avèmrègrdja
craindre de la gueule meurtrière du crocodile, il l’en?-
veloppa d’une pagne , pendant que .don camarade lui
retenoit là queue : je lui montai aulli fur le‘,corps pour
l’alfujétir. Alors le nègre retira fb&^titeau dèjlüi
coupa la tête qu’il fépara du tronc. Cette expédition
fut terminée en fort peu detems. Ils firent tout leur
pollible pour traîner le .corps du crocodile jufqu’au
bateau ; car il étoit trop pelant pour être rporté ornais
voyant leurs efforts inutiles, ils l’embarquerent dans
un canot pour le remettre à bord. Cette adion de
bravoure mérita à mon nègre les éloges de tous les
laptots du bateau , & des habitans du voifinagej qui
connoilïbient depuis long-tems fon adreflè dans la
S chair fe .chalïè du crocodile. On fit honneur.à fon gibier, dont
****&• on mangea dès le foir même plufieurs tronçons!. Sa
chair dont je.goûtai aulli quelques morceaux:,,ne.me '
pacurpasavoir une, odeurde mufe aulli forte que l’on
dit qu’elle a d’ordinaire,, & jeq^trouvjal-fort.mangeable.
.
Le jour fuivanfe je me promenai de l’autre çtkqdu
marigot.de la Chaux , & je:nejfus^pas peu furpris d’ÿ
trouver un grand nombre dejCollines de jàb.le rouge
de plus de trente pieds .de hauteur. Les.» mMis.Çify les
déthars (a.)v.& plufieurs. aùtres arbres h
noient des marques allurées de la fertilité de ce terrein*
Jeo^oiyois kchaque pas'iur^.les^achriQèau^des carnée
léons, qui, lorfqufon des.toncboit , changement en
njpir ; leur' Couleur jfeèg. Ils: ûvoW ëî à|o'f sî beau jeucal
faire là chaffe aux fauterelles dohtda |eJ^;étoit,;>poûf
ainfi( dire,icouverte; & 1 ce- feroit une,erreur.d.eçroiré
que .cet'.animal ne mange point rhaigreuti ne doit
pas nousienvimpofèri'Tous>qeux que je Irotïviu kvoient
l ’eftomaC; rempli de papillons;,^: fur-tout de làuterel-
les., qui témoignoient qu’ils n’ayoient pas obfefv.é un
jeûne aufti rigoureux.que le penfoir ;y»lgaireïï^
naislbe n’eft-pas la feule erreur dont il aitf befoin
d’être: délàhufé. : : ,1
. Pour revenir au banc de coquilles, d’huîtres qui-.e.ou“
vren-t les campagnes de la Chaux dans une étendue de
plus de .demi-lieue yles nègres ont aufîi!.leu!rs; préji^é|î
Les uns racontent-que ce banc eft l’oùvragedes finges
du tems pâlie; & que ces. animaux plus »fréquens. alof^
dans ces quartiers:,qüÛlseh’yj fohtya:ujo.urd’hui:, man--
gerent ces huîtres : lès autiféSvvIulent que cê foienl les
dépouilles : de celles que • leurs :[pèr^. ont boucanées ,
■ (1) (if Nouvèllés efpetes à^arbres non -décrirs* -
Acf&W
Caméléons;
Sentînienâclas
'nègres fur la
formation des
bancs de coquilles.