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Juin, .
Chaflë interrompue
par
les criards.
44 y= o iY ; 'A ‘G E ;
gros-yeùx.! Ils les. ont en effet d’ürie grandeur qui n’a
aucune proportion avec celle de la tête, La forme de
leur corps , & celle des pieds qui font divifésen trois
doigts ,~Jes rappfoçhënt fort 4 e. Routarde* Ils ont'la
groflèur délia poule, de le plumage d’ungris.èendré
mêlé de blanc. Leur chair eft-tendre de peut femàpglrw
Ma chaflè ne pouvoir manquer, d’être fort abondante
dans la prairie > car le gibier de toute ëfpece y eft ex-*
trêmemènt communmais elle étoit interrompue à
chaque inftant par les cris aigus, & importun'^ d’une
efpece d’oifèaux appèllés u e t t - u e t t par les-nègres-,• &
criards ou pialards par lés firançois , parce qu^dè# qüïl^
voient un homme, ils.femettent a‘crier à-totiteibrçe
Voltiger autour dé lui , ‘tdmme pourîâV^rlîfdeV
aufres oifeaiix,jqui ,-dès quîls les entendent, prennent
leur vol pour s’échapper. Çes oifeaux font le
fléau des ehaflèurs : ils font fürs-par-touooÙJlf ên-renj-5
contrent j de trouver la place vuide de gibier peu de
tems après qu’ils; y font arrivés- Ceux^i'ime/mirent
dans une impatience qui leur coûta cher j comme ils
vont toujours deux à deuxj tuahplpiieiff paires-*
parmi lefquelles il s’en trouva de deux efpeces^ Toutps
deux ne furpaffôient guèrës la groflèur du pigeOn;
mais elles étoient haut montées fur jambes, &.avtpient
le vol aflèz long. La copleur-de l’ünede c|s deux ef-
peces , "étoit un gris cendré qui fe repandoit fur le dos
& les ailes, toiit le refte defdn corps étoit blanc. L’autre
efpece avoit lés aîlêfe1£ &: une partie de la queue
noires , 6cfesVpaulesétoientarméesd’une petite.cqrne
noire, allez longue, de la forme & de la dureté d'un
ergot, qui lui 1er voit d’arme offenfiye & défenfive
pour fè battre contre'les autres oifeaux.
A U ; ;S'Ê N/Ê G A L. 45 ____
Nous Vtiods'sau huitième sjbur de notre voyage ^ iV|j&
lorfque la traite finit, & que-nous pénAlmes a retour- Jlum
ner à l’ifle du Sénégal. Lès "mauresüqui ne :s’étoient Re^ràraa
rendus à cette efcale que pour y vendre leurs bef-du 68esa1’
tiaux , ayant confbmmé-les'fourages des environs ,
s’étoient difpofés à aller cainper dans un autre en*
droit ,-/dcc.iïiê,me à, 4e. retirer, vers, des m'ontagnes; fort
éloignées'dans le nord du fleuve,. pour en; éviter les
inondations que ;,Jes; premières pluies de juin -ayoient
depuis peu annoncées. Leurs tentesîétoient’déj a pliéës"- Décampa
ils les av.oient miles avec leurs meubles & uterifiles g Ses. **
dans 'dès fàçs de cuir pafle fort proprement. Le tout
étoit; chargé fur des chameaux ' S t ‘fur des boeufs , qui
portoièiît leurs maifons, leurs meubles, leürsffemmes
& Telle eft la:vie'desjnaures;il|,më4bpt
jamais.; fixes dans ün lieu : leurs troupeaux qui, font
toutes; leuts richefles, lps. obligent de changer de quartiers,
félon que lès fàifpns & les pâturages le demandent.
. Peu. de ;téms après .mon retour à l’ifle du Sénégal,
il fe préferita une occafion d’aller à Podor V comptoir
de la Compagnie , diftant de foixante lieues ôtr envi-^
ton de çejte ifle, fur le fleuve Niger. Le bâtiment deÿoit
aller & revenir fans S’atrêtér : ^néanmoins.je m’yembarquai.
Mes nègres ne fe firent pas prier;pour me
fuivre , &;fe rangèrent avec l’équipage. On fit voile „ lÉ <*> v • ' i 1 , • 9 B I ■ -I- n ' 1 V le 3 O juin, en remontant le fleuve a peu près d-, e 1* , ouef«h g"ee nàu Peord^oary,* .
a l’eft; Les vents furent fi favorables}, qu’on arriva en
trois jours à Podor. Une navigation fi précipitée ne> Saurions
- h r . ■ / .V *1 1 r ' 1 r v ! r > • «CSfiF.feror 1« me permettant pas de deicenare a terre i j en prontan,#«; «lu ïit-.
pour relever le cours du fleuve* J'obfèryois les diffé- ëer’