_ H t V O Y A G E
'' ï 7^'o. c’eft la plus grande coquille delà côte. L’animal qu’elle
'Mai* contient pefe quelquefois cinq ou fix livres. Les nègres
le boucanent & le confervent pour les tems de famine
, ou ils ont recours à là chair, qui eft allez fade
& coriace, mais cependant d’une grande relïource dans
un preflànt befoin. Les vis ( i ) , les tonnes-(2), & un
grand nombre de bivalves, en particulier celle que
l’on nomme la coucha mucronata , y étoient aulïi
en abondance.
Plantes q^bïï Toutes les fois que je me rendois?à la forêt de
y trouve. Krampsàne je prenois des routes différentes & détournées.
Tantôt c’etoit du côte de la mer que jê portois
mes pas, & je trouvois le jparmun (4 ) , ôc le ketmia a
feuilles de tilleul, fur les bords du marigot deK annj
le xrmenia■($)* \crimbot} le fagota 8t quelques acacïes
fur les collines. Tantôt je traverfois des campagnes
fertiles, remplies d’anones de la petite efpeeev-ês
plufieurs lianes a citron, appellées toïï par les nègres*
Leur fruit a beaucoup de rapport avec celui du manguier
de l’Inde , ôt il a la figure & le goût du citron.
Le gibier ne manquoit pas dans ces quartiers :ily av o it
beaucoup de gazelles, de cette petite efpete de biches
(6) qui ont à peine la grandeur du lièvre. Ceux-ci
CkÆ& du partoient, pour ainfi dire, de deffbus les pieds :ril ar-
tèvre à h deux fois a un nègre de ma fuite de lancer fur eux
gBàïe. .
(»y FoyeiYttifc. but. desCoquill. Umvalve&CSd; ^p l. 4. fig. j. FavaL
(fc) Ibid. Coquilk^esOpercalés. £?en. 2. plane, y. f a f.Téian.
«Huilages Bivalves:. Gm, 6.planc.%Z-.jig. 1. Koman.
: (4) Spartium fearndenr, eitri foiiis, Abribus albisvad nodos confeïtim:
ngfèeniibusr\P§<OTî cap. p, jgjp§ Ë
. -0) Éiin^nk actàeata ; flore villolb j fïuéiu îucebv Phint. gen. pag. 6«
«(6) Cervt»s;jaŸeneuSj.perpuiEiu5>,GdoeeBfis.<S'«^#)?r)fr.ï.p.7©< tab.^g,
fig, 1. iM g,
A U S É N É G A L .
là laguaïe , deux fois le ço'up porta ; & jlm ’alTura que "
jamais il ne faifoit autrement la chafle à çff animal. La Mai‘
Aguaïe eft une efpeçe' de lance de fept à huit pieds de
longueur, terminée par un fer femhlable a celui d’une
pique. C’eft: Tarin ella plus familière aux negref : ils La
jettent'à .larmain. Celui-ci la dardoit a;vec,beaucoup
de force & de jufteflè : il me donna aufli quelques le->
fons de^cer exercice qui me plaifoit beaucoup.
Mon travail e'toit partagé entre les plantes., lesani? Cognage*
maux, les. coquillages, & ceux-ci feuls m’oçcupoîent tvd?F Be<~
autant «que tout vl,evrelie. Je profitons de l’avantage
que j ’aVois' d’être dans un pays où ils abondent. Les
ïÇ^hcrs du çapj Bernard .& du cap Manuel qui font
vis-à-vis. Tille de Gopée* .m’en fournirent un grand
nombre, de .très-beaux | ;tels que les rouleaux , les
pourpres., les plus grandes elpeces d’e'toiles de merjôe
pl.ufieum>'poifens mois.,, comme les,lièvres, de mer,
les fècbes ôc lès polypes. Dans les fables de Tanfg
de. Ben., je .trouvois. quelques .vis & des holotu^
fies. Quelquefois j’entrois dans l’eau de la mer ju£*
.qu’aux genoux , pour.tirer, du fable, les coquillages
qui s’y. cachent , comme les. nérites. &. les cames ,
pendant que .les n%»es faîfoient. plu? loin la pçehe aux
pbiflons. Ils font accoutumés dans cet .eodroità. leur
Aire la chaflè a la faguate , en entrant dans l’éau ju£-
qu’à la çpinture, ôç fou vent davantage. Lorfqu’ils. ap-, au*
perçoivent le thon , le capitaine, Te furmulet, ou î^faguaie,
quelque gros paillon femblable, ils lui lancent la fà-
guaïe avec une adreffè merveilleufe, & manquent rarement
leur coup. Cette baye leur fournit encore,
beaucoup de moyens poiffons qu’ils pêchent au filet*
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