84 V O Ÿ A G g g
“ i 749.^ -fmésfellé' s’étendit encore, jufques dans les bois 8c les
ftovemtrv\ marjgots qui font répandus^ deux lieues a la ronde:
J’y trouvai aufli beaucoup d’arbres-n o.uveaux, 8c des
oifeaux d’une grande beauté. Mais-parmi les choies
fingulieres que j’obfervai | rien ne me frappa plus que
certaines éminences de terre-, que leur hauteur 8c leur
régularité me firent prendre de loin pour un aflemblagë
de cales de nègres-, 8c même pour un village coinfide-
rable. Ce n’étoit cependant que les nidss de certains
petits infèéfces. Ces nids font des pyramides rondes de
huit a dix pieds de hauteur, fur a peu près autant de
bafe É dont la furface eft unie, 8c d’une terre gralîè
extrêmement dure 8c bien maçonnée. L intérieur eft
un labyrinthe de petites galeries entrdâêées lès unes
dans les autres : elles répondent à’ une petite ouverture
qui donne l’habitent.
Ôn les appelle vagvague : peùt-êtrerfent-ce les
mêmes que l’on nommé poux de Dois 8c fourmis blanches
en Amérique' èc dans les Indes orientales.' Ils?'6nt
la figure des fourmis ordinaires, mais leurs membres
font moins diftingués. Leur corps qui eft d’un blanc
fale, eftaufli plus m o l, plus rempli, 8c comme huileux.
Çès animaux multiplient prodigieufrmént/Je
quand ils travaillent a fè loger ,-ils attaquent d abord
quelque trohe d’arbre mort, qu’ils ont bientôt rongé
* 8c détruit.
Obferotîont • Dans mes deux voyages pavois levé avec foin la
J c a r t e du Niger depuis fon embouchure jufqueskPp-
dor : il ne me reftoit plus qu’à connoître la latitude
de ce lieu. La différence que je troùvoîs entre mon
plan 8c celuir que donnent les cartes anciennes 8c mo-
A Ü ^ f ^ . É G ' A L. 85
dernes , me-fit. folipçonner. que cétte latitude ^’afpit
pas été bien’ dètenninéei/àll#etdit vrai qufon y eût
jamaisi-travaillé. Pour m’en aflkréçt, je fixai; avec les
précautions téquifes1 unkgrtètfron de 8 piecfe?ïï pouce
1 ; ligne de.<h-auqèur, au-deffiirà d’unerplatè-fbnfrë! réduite
^frn.niveaua,flèz*éxa<ft. J’y obfeqvai, pendant le
mois'de novembre 8c une partie de celui dedécémbre4
ÆpiJÉÉiÉè du foleil, quâ>medonnèrent,
par lé ^ fa hauteur ydfeàq^bnclus'da latitude
de P9d0f.de. 16 d. 44 m. ? boréale^Gsâfofmémént
ail jfèfelta’t. que-je communiquai pour-Iôfs^ nM. le
Monnier4- qui voulut bien e'mfaire part* k l’Académi©
des - Sddneés^g): Cette- obfervâtion étofr' de- quelque
importance , puifqu’elln corrige,ninèiérreûrtde- plus dfe,
iymihü'tesdont toutes1 les carres font Podor trop Septentrional
; 8cvqu’elle diminue de bèaûchüp là lon-
gUQur-du cours du fleuve, dont même la plûpart ,dëi
directions données jufqü’ai préfentf tbient fauffls. Ainfi-
outre l’avantage que je retirai démon -fécond voyagé,-
de Podo'fej'en- prenant, des-connoiflànces,de l’hiftoire
naturelle,du pays -, iLme procura èntofe celui dé vérifier
8c de corriger'un point de geographie^ejCTentiel
gourde, cours du Niger, dont nogs ne coripoilfons bien
encor©, qu’une petite partie.
\ En defeendant ce fleuve, lesyents d’eft me furent
aufli favorablès" qu’ils nt’avoient été contraires en mon-
tant. Je: partis de Podor le iy: décembre ,«8c j’arrivai
le: 21 k l’ifle du Sénégal»; deforte que »'je ne fus que
cinq jours dans mon retour/^ au lieu que j’en avqis
(j ) c,e^'^&ryation a cté imprimée dans le 2^ volume des Mémoire*
pïelentes a I Academie pat-divers Sçavais.,*pf&b’j , 5 î <
Décembre-.
if: Ç;
\\'Ketour cfe
Podor à,lïfle
du Sénégal.