i 7 5 4. demi-lieue de Sor ou de Sor-baba. Je tuai des colibris f
jmn. Jes pjyerds , des perdrix, des alouettes 8c quelques
oyes. Il eft ordinaire à ces trois derniers oifeaux de
percher fur les arbres; choie qui ne leur arrive*guères
Oye. en France. L’oye dé ce pays, que les nègres appellent
hitt, n’a rien qui flatté dans la couleur de Ion plumage
; mais on remarque fur la tête une boflè aflèz
groflè, couronnée de plufieurs caroncules qui lui fervent
d’ornement. Ses épaulés à l’endroit où fe fait l’in-
flexion de l’aile , font auflî armées d’une corne fem-r
blable h une épine, de près d’un pouce de longueur«
Elle s’en lèrt fort adroitement contre les oilèaux de
proye qui voudraient l’attaquer.
Ma chafle fut augmentée de beaucoup par une déreouverte
que je fis en côtoyant le marigot voiïin de
Sor-baba. Des traces fraîchement imprimées fur le
fable, Scxjue je reconnus facilement pour être du crocodile
, piquèrent ma curiofité : je voulois, en les fui-
vant, aller à la rencontre de cet animal ; mais'après
l ’avoir cherché vainement, j’arrivai à un endroit distant
de cent cinquante pas du marigot, qu lé fable
paroifloit avoir été gratte. Mes nègres jugèrent que ce
pourroit être le lieu ou ce crocodile vendit de faire
Tonte du cto- & ponte, & ils ne fe trompèrent pas; après avoir
creufé environ un demi-pied, ils trouvèrent une trentaine
d’oeufs , qu’ils emportèrent comptant en faire
grand-chere. Ils n’étoient guères plus gros qûe' des
oeufs d’o y e , & répandoient une petite odeur de mule
qui auroit fans doute beaucoup plu aux perfonnes qui
aiment cette odeur.
Il y avoit plus de trois ans que j’étois dans le pays
fans avoir encore pu contenter l’envie que j’avois de
voir le quartier de la Chaux. G’eft un lieu auquel on **•*■
a donné ce nom à catifè de la chaux qu’on y fait avee
des coquilles qui y font en grande abondance. Comme
il eft fur le bord d’une petite riviere qui communique
avecrde Niger, on ÿ. va facilement par eau en partant
de Pille du Sénégal. Je m’y rendis le s è du mois d’aoutf 20 Août,
fur un bateau qui alloit prendre de la chaux. Il y
dans ce canton, comme .dans les plus beaux pays du Chau*-
monde, de grandes plaines, d’agréables vallées, d’ex--
çellens pâturages en tout tems pour le gros & le menu
bétail:, & dès petites rivières dont les bords font couverts
de imangliers êé d’autres arbres toujours vercfev
|La principale de cestrivières porte le nom de marigot
de la Chaux ; Elle eft grande de fort poiffonneufe : elle
abonde fur-tout en groflès anguilles, en carpets & en
machôirans. Ce dernier poiflon eft fort bon & extrê- Po'ffon ap-
mement gras ?,mais il faut s’en méfier lorfqu’il eft en- fS* machoi~
core en vie ; car il eft armé fur les deux nageoires des
cdtéi | & fur celle du dos , d’un dard extrêmement
pointu avec lequel il porte des coups dangereux à
ceux qui fe mettent en devoir de le prendre. Ees bief»
fures en font venimeufes &fè guériflènt difficilement.
En mettant pied à terre fur le bord méridional de ®anc ct*-
ce marigot, je me trouvai fur un banc de coquilles , 3umes* ‘
dans lequel on avoit creufe un grand nombre dé fours
h chaux aflèz près du rivage. Quoique dépourvu de
terre, ce banc étoit couvert d’un bois très-épais : on y
voyoit même quelques pains-de-finge de plus de trois
pieds de diamètre. Je le fuivis en marchant toujours
Jèp les coquilles jufqu’au village appelle Montel, qui
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