méthodiques , lui lèul devoit nous fervir de réglé,
puifqu’il en eft la principale partie, celle qui donne
à cette efpece de fquelette extérieur ,1a forme, la
grandeur, la dureté, les couleurs, enfin tous les acçi-
dens que nous y admirons. Si nous examinons attentivement
ce peuple nouveau ôc entièrement oublie,
fi nous confidérons en particulier chacun des êtres qui
le compofent, nous découvrirons dans leurs moeurs,
dans leurs actions, dans leurs mouvemens & dans
leur maniéré de vivre, une infinité de choies très-
curieufes des faits intereflàns & capables de fixer ,1 attention
d’un obfèrvateur avide ÔC intelligent ; nous
appercevrons dans la ftruûure de leur corps un grand,
nombre de parties aufli fingulieres par leur forme que
par leurs ufàges : en entrant enfuite dans les details ,
nous conviendrons que cette matière demandoit a
être traitée férieufement &c non comme un jeu étant
aufïi remplie d’épines & de diflScultés qu’aucune autre
partie de fhiftoire naturelle.
C’eft d’après cet examen & ces réflexions, que j’ai
cru devoir travailler cet ouvrage fur un plan tout
différent de celui qu’ont fuivi les anciens & les modernes.
J’ai déjà dit que leurs méthodes, bien loin de
donner aucune lumière iur la connoiflànce des Coqüilr
lages, tcndoient au contraire à nous ecarter de la
vraie route qu’il faut fiiivre pour l’acquérir; & l’on
verra par l’expofé que je vais faire de mon plan, que
je ne dois rien aux uns & aux autres, puifque je n’ai,
pas emprunté la moindre de leurs idees.
D’abord je me déclare aflèz ennemi des fyffêmes ,
& je connois trop leurs défauts pour en admettre
aucun , même dans cette partie où, ouvrant une carrière
nouvelle aux amateurs de l’hiftoire naturelle,
il me ferait aufli libre que facile d’en établir. C’eft un
principe duquel je ne m’écarterai point dans les autres
parties de l’hiftoire' naturelle: du Sénégal : que j’aurai
à traiter après celle-ci. Je me contenterai de rapprocher
les objets fuivant le plus-grand nombre des degrés
de leurs rapports & de leurs reffembiances : les
defcriptions qui fervirant a établir cette reflèmblance,
feront aufli les preuves les plus folides fur lefquelles
feront appuyées les raifons que j’aurai eu de les rapprocher.
Ges objets aïnfi réunis , formeront plttfieurs
peticesr familles :que. je réunirai encore enfemble, afin
d’en faire un tout dont les parties foient unies. & liées
intimement. Je ne promets cependant .pas que l’on
trouvera par - tout, cette liaifon j! c’eft un avantage
qu’on ne peut raifbnnabLement efpérer que dans ces
ouvrages univerfels qui raflèmblent tous les objets
connus , ôc non dans ceux qui r comme celui-ci, n’offrent
que les objets particuliers à un pays : je conviens,
au contraire que tous ceux dont je traiterai ne formeront
pas une fuite edmplette, & ce n’étott point
mon but ;mais du moins ne ferons-nous point obliges
d’admettre des liaifansi. forcées., auxquelles la-nature
ne fè prête point, telles que celles que l’on» voit dans
tous les fyftêmes : les corps que nous, aurons réunis *
ne pourront être feparés ou mariés d’une maniéré
aufli bizarre , que par ignorance, ou dans des méthodes
aufli mal concertées. Si jufqu’a préfentl’on avoit tra-
vaiH'é à découvrir dans les corps leurs rapports., à en
faire de petites familles bien câxaétérifées, ce que quelh
ij