Le G e r m o n d e l à m e r P a c i f iq u e .
( Thynnus pacificus, nob. )
Cômmerson a laissé- une figure et une description très-
détaillée d’un germon qu’il a vu dàns la mer Pacifique, et
c’est d’âjjrès cés documehs que M. de Lacépède a ‘comp osé
Son artiélè du scombrefgermon.
La description de Commerson, comparée scrupuleusement
avec nos individus de F ra n c e s ’y 'àdapte'râit toute
entière. A la véritéj il compte-neuf fausses nagèoiÿës^ inàis
sa figure montre qu’il a compris daüs cémônabrë le dernier
rayon dé la seconde dorsàlè et de l’analé. Cependant cette
figure présente une proportiorii très-différente de la grosseur
à la longüeur.
La hauteur du poisson n'est que trois fois et demie dans la longueur*
Le museau et surtout la mâchoire inférieure sont plus coürts
à proportion, et c^est ce qui vient d’être confirmé par un échantillon
de ce germon de la mer des Indes, que M. Dussumier a pris
sous l’équateur vers la fin de Mars, et qui d’ailleurs ressemble à peu
près en toutes choses à,nos germons d’Europe.
Commerson raconte qu’une quantité innombrable de
ces poissons entoura et suivit son navire pendant plusieurs
jours au milieu de Février |de 1768, dans la mer Pacifique,
par les 27 et 26° de latitude australe et vers le ib 3° .de
longitude. Ils pesaient de vingt à soixante livres. Celui
dont il donne les* mesures était long de trois pieds deux
pouces sur neuf pouces de hauteur sous la première dorsale.
Ils mouraient au milieu de convulsions et de trem-
blemens, mais sans faire entendre le moindre son. Leur
chair, et surtout le bouillpri fait aveç leur tê te , parurent
excellens, et les matelots qui avaient souffert de la disette
s’en nourrirent abondamment et long-temps de suite, sans
en épïoüvér auéune incommodité; ' ' P*
C’est d’un dé ces germons orientaux que Nieuhof donne
une figure, qui a été copiée dans Willughby (app. ,*pl. 9 >
fig i) -sous le nom de cprett sèu thynfii-sp$iïës. Nieuhof
assure qu’ils. parviennent a six et sept pieds de longueur,
qu’on les prend à l’hameçon, et cfue leur- chair est savoureuse
et sans danger.1 j
L e G e r m o n A v e n t r e ra y é d ’a r g e n t . •
('Lhynnus argentivittatus, nob.)
Il y a un thoïLà longues pectorales que MM. Quoy et
Gaimard ont observé et dessiné dans la mer Atlantique,
et qui vient d’être rapporté de la mer des Indes par M. Dussumier.
Il lie tout-à-fait les thons ordinaires aux germons.
Ses pectorales sont un peu moins longues que dans le germon ,
et vont trois fois et demie dans la longueur totale; elles sont aussi
plus larges~a propôrtioni' Leur largeur a la base est quatre fois et
demie dans leur longueur ; dans le germon d’Europe elle y est six
fois et demie, et dans le germon pacifique .plus de cinq foi#.-
La pointe supérieur^ de son corselet ya jusque sous le milieu de
la deuxième dorsale; l’échancrure superieurè revient jusque sous les
premières épines de la première dorsale. La pointe latérale est aiguë
et se porte juéqu’à l’aplomb du commencement de la deuxième
dorsale, et l’échancrure inférieure touche à l’ouïe, etc.
D. 14 — 14 — IXf A. 11 — IX; P. 34, etc, ’
|P ! Houssard nous a rapporté de fltlantique un squelette que
nous jugeons de cette espèce. La tête a les crêtes intermédiaires
portées presque aussi en avant que dans le thon commun. Les apo-
1. Nieuhof, Ôos’t ., et Willughby,Icht., a p p .,p . fc-
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