020 ABIES. SAPIN.
JHOI allemand Soegar scieur, et il n'a d'auire clio.se ;i laire (jue dc jdacer la trôner
snr le ciiari'iot, et de reculer ce cliarriot. apri-s que chacune des planches est .scie'e.
Deux sagars dans une seule scierie, ayant nn hon courant (l'eau, travaillant nuil
e l j o u r , sonl capables dc l'aire, par an, trente à Irenlc-six mille planchesréiluiles
h neuf pouces de large , sur onze pieds de long , ce qui peut donner ime i(lt=c de
la (piantilé considérable de planches (pii se fabriquent daus lo di^partcmcnt des
Vosges , lors(|u'(ni saura (pi'il y a au moins cintpiauLc ii soixante scieries habituellement
en activité. I.es premièies planches qui tombent des qualre colés de la tronca
sont appelées dossnn.r, nue de leurs surfaces est arrondie; celles ipii vicmient
ensuite jusipi'aii carré ])arfaiL dc la trvnce .se nomment clio/is, lein's bords sont
iiK'gaux ; e n l i n , les aulres qui suivent sont des planches proprement dites, si elles
ont un pouce (ré[)ais.seur, des madriers si elles onl ipiitize ii vingt lignes, cl des
feinlles si elles ne portent (pic six lignes. Leur largrnir \arie de huit pouccs k trois
pieds. Les plus beaux bois sout einphnés pour les fcuilic.s , les plus vilains p<mr
les madriers. Les planches ([ui servent ii faire des lit leaux , ou petites tringles
de bois de l'épaisseur de celles-ci, ct aux(piclles on donne ordinairement uu poucc
et demi de large, doivent aussi élre sans défaut.
En Provence, il v a des scieries donl le unn-anisine est aussi simple que dans les
Vo.sges ; mais outre los planches qu'on y prépare , on lire un autre parti des Sapins
pour les coiistruclioiis. Après que les madrier> de trois pouccs d'épais.sour onl été
sciés, on les laisse adhérens par nnc do leurs oxlréiuilés , et par deux pouccs
environ de solide , ii la poutre moine d<ml ils ont élé formés; ensnite, on remet
celle-ci sur son autre face, afin de scier chaque madrier de manière îi former des
pièces de bois on chevrons de trois pinices d'écarnssagc. Ces chevrons sont euxmêmes
rcseiés dans le sens dc lenr diagonale, ce qui fournil dos sidivcaux triangulaires.
<;os soliveaux sonl emplo\és, dans los constructions des maisons, à former
les jdancbcrs qui partagent les étages ; pour cet effet, on les pose à plat, par leur
c('»té le ])lus largo, sur les poutres, qui sonl égalomont on Sapin , et on les arrange dc
manière ia cc (pi'ils se louchent par lenrs angles aigus. Ce.s soliveaux se nomment
Cartons dans lo pavs. Après qu'ils sont di^po5("s comme on \iont de le d i r e , on
remplit de petits plâtras los intervalles ou les creux qui se trouvent entre chaipie
Carton, et on les abreuve de jilàtro flu gâché jusipi'â la luiutcur des arrolcs
formées, comme on peut se le figurer par leur C(")i(- (iiii est à angle droit. Celle
opération préliminaire et parliculière élant f a i t e , la manièro de f.iire los j)lafonds
ou dc carreler les planchers ue diflere pas de co qui so fait partoul ailleurs. Cos
plantdicrs sont d e l à plus grande solidité ; ils peinent porter des fardeaux Irèsconsid(
Tablcs sans en élre ébranh-s. Je suis on l ié dans ccs détails (pii m'ont été
fournis par M. MicllEf,, un dos éditeurs dc cet ouvrage, parce qu'il m'a paru
avantageux de faire connailre aux architoctes el aux enlropreneurs do bâlimens à
Paris, ou dans los difforonles parties dc la Erance, le nu'tv en de remplacer, dans
leurs conslruclions, les lourdes solives en CIn'ne, jiar des chevrons do Sapin .pii
réunis.senl la solidilé à la h-gèrolé, cl (pii, à cel avantage, joignent colui di^
l'économie ol colui do nécc.s.siler moins d't^pai-sseur, coipii, sans iiuiro ii la bauleiir
dos apparlomcns, jiout ooiitribiior ii diininuor r(pai.ssoiir dos pl.inchois el p.ir
consétpjcnl nn pen de la liaiitour totale des maisons.
I.es i.hnudies de Sapin cl de Pe.sse s'(Miq)h)ionl d,u
lions et de
boiseries ,
prelirciit
ililc,
•moires
el, .,00 eloi
cai.sses, tiroirs.
toules sortes (lo roi
, ,,laro,„ls . ,,laoo|-
los, haocs, 01
par,,00,s, la,
,1e Sapiu , parce que ce bi
AlilKS. SAPIN. 3ai
mieux. Les ItiLÎiiers, au eontraire, lie iiictlciilen oeovro , pour los iustrnmcns à oortle,
que la P,.sse, <pii se fci„l bieu , ,|ui a le g,'ain tris-blaue, cl dont le bois a surtout
l'avanlage de transmettre le inienx les sons, c'cst-ii-diro de rcnd,-c le Ion le plus liant
lorsqu'on le frapiie on qu'on parle i, une.lcs cxlre'milés ,1c ses fibres longitudinales.
C'est avec co bois qu'on l'ail ces tablettes très-niinrcs employées poor les violons, les
basses, les l'orlé-pianos, los liarpes , elo. On on c x p c l i c bcaoeoup des Vosges
dans tome la France pour cct us.agc. C'ost encorc plus partioulioreinelil avec la Posse
que l'on I'abri,p,e la boissclcrie si eoniounie on Lorraine , t.-ls qi,e ei,ves, envcaux ,
seaux , boÎLes dc lonlo l'orme et ilo toute g,-a,nl,nir. l'our l'abri,pn.r des pla,iohos
aussi ininees que eelles qui servent il fair,., es boites b^gères , 00 soie transversalement
lo tronc <lc l'arbre <pic l'on „ , e l eu o-uvro , en plusieurs sccliuns dc la
longueur iicccssairc jiour former la ciroonforenee de la boilo , cl on ])ron,! la b.autenr
lie la douve ou du cercle dans la la,-gour qoi ixiste outre le centre cl l'écoi-cc, dc
imanière qu'il faudrait île Ircs-gros arbres poor fournir du bois propre à liibriqucr
des boites t,ès-l,antes, puisque cctle 1 teur ue peut se iireiiilro que dans la
moitié du diann-lrc du troue, an.ssi co ilernicr se l'eiid-il toujours d'abord par
ipianicrs. On diHiile les douves on jilanelies au inovon d'une liaclic noniméc Merraiii
; Scoudra ilaiis les Vo.sges Colle liaelie, lorsqu'elle esl eniinanclu^e, a une forme
coudée. L'ouvrier qni travaille av|.c eet oulil se sert beaneoiq, du maiielic , sur
lci|„el il prc.5se en elierebant h écarter les fibrrs <lu bois, 01 il frappe, quand il
csl nccossairc, snr le dos du fer pour le faire prcmlrc dans le bois et diviser
celui-ci en amant dc petites |ilaneliolles ,p,'il le souhaite. Cct instrument sert aussi
à faire du bardeau on les cssamlres donl il sera pin-lé plus bas ; sa lame a ilouze
h dis-huit ponces ,1e long, deux à „-ois pone,.s dc liauleur, si.i i, luiil lignes
d'épai.ssenr sur le dos , el son maiiclic n'a qu'un pioil h un ],ic,l cl demi ,1e longueur.
Lcs ouvriers s'en servent très-adroitenienl pour ilébiter leur bois , ie dresser 01 le
])olir. Q u a n t a la fabrication partieiilièro des boites, lors(pie le bois est divisé en
feuilles on lames , on les aniincit cl 011 les polit avee le eonlcan il deus manches
immiui Plane. Ensuite, alln de pouvoir les courber convcnablomenl, ou les fait
tremper ilans dc l'eau bonillantc. C'esl avcc ees mêmes planrhctlcs , mais en
cboisissant l,.s plus e'paisses, ,]n'on fait les fonds, aux.piels on .loiine une forme
orbirulaircon ovale, avee un coupas partirulicr, donUuie des jambes est terminée
par nnc pointe ponr la f i x e r , et l'auli-e uiobile, pouvant so r.appi-,»'lier , se rcenler
cl se fixer à volonté, ost armée «l'on for tr.ancbaul pour eouper la plancbeltc. Les
liabiuins ,1c Gerardmer, ,|ui l'abri,pieiit de eellc boisselcric de S.ipln, bien plus quo
partoutaillcurs, la cou,luisent cux-memes, snr ,b.g,aii,lscliarriols liiils exprès, jusque
snr les ci'ites ,1e l'dciian et dc la .'\lé.literranée , où 011 l'embarquait autrefois ponr
les Colonies. Los peliti-s boites pl.iles ct rondes ,la„s lesquelles les confiseurs dc
1,1 (jipilalo et ,1'une partie de f , F,-.„,ee uictlenl leurs dragits on ilcs confitures
si-chcs, sont en bois ,1c IVs.se, ct la consommation qu'on" en l'ail, sous cc seul
ra])porl, esl très-eoilsiiléi-able.
La plupart ,les nuisons dos Vosges sont reconvenes en planchettes que l'on
ap].ellc Essaadre.; linsiin'clles o,it di\-buil pnuces ,1c long snr quali-c à cinq dc
l.irge 01 nu d'iqiais.scur, cl ,lu nom ,f/..'.t.ïm',;.,- si lenr bnigiioiir n'est quo de douze
à treize pouees , leur largeur île Iniis i, ,piatre , et leur épai.ssenr ,Ie <lcux ii trois
lignes [ f . L,.s p,cmioi<.s so luaintiennnil sur les toits d,yi laltés en planches,
an uiou'u ilo ,>ierr,.s posées i;)i ot lii ; les secondes, d'on usage ],los géné,-al, s'y
(!) l'ài Frniiflii-Coin,.', l.i [,liij,.ivl d,., ,n,ii4oiis, 1
bmit...,,,* d,. Siipin , .|i,'[,ii imm,ii|. .Jil-W/.J.
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Il de cell.'s des gfii