-Î42 ANAGYRIS.
<leux fols plus court qne les pélalcs, et couvert dc poils convls et soyeux ; d'uue
corolle papillonacée, de ciuq pélalcs d'une couleur jaune peu foncée ; l'étendanl esl
arrondi, beaucoup plus court que la carène, échancré cn coeur an sommet et marqué
de plusieurs poiiUs d'un violet foncé, rétréci en onglet à sa base , de même que les
ailes et la carène; les quatre pélalcs qui forment ccs parties sont d'un jaune pâle,
allongés , ayant leur bord supérieur terminé, vers la base et avant de se rétrécir, cn
uue espèce de petit appendice. Lcs étamines ont tons leurs filamens libres et dislincts ;
ceux-ci sont contenus entre les deux pt'lales de la carène cl un peu plus courts ; ils
portent des anUières (jblongues. L c sl\le e.st snbulé, h peu près de la même longueur
que les étamines, terminé par un stignuite obtus. Aux (leurs succèdent des gousses
longues de trois ii .six pouces, comprimées, renflées ii l'endroit des graines, terminées
par une pointe très-aiguë, et renfermant trois sis, et «juelqnefois jusqu'à huit
semonces rénit'ormcs, de couleur bleuâtre.
On ne connaît \mi\ua présent qu'une seule cspèce du genre Anagyris; elle croît
sur les collines cl dans les licnx arides, on Barbarie el dans les contrées méridionales
de l'Europe, en Espagne, en Franco, en Italie, en Sicile. Dans son pays naUil, ses
fleurs paraissent de trèb-honue heure, souvent en janvier ot février; dans le Nord, au
contraire, il est rare do voir fleurir cot arbrisseau avant le mois de mai. II craint les
fortes gelées, et il faut, pour le conserver dans le climat do Paris, ou le nuittre eu
caisse, afin de le rentrer l'hivor dans l'orangerie, ou le planter contre un nmr exposé
au midi, el lo couvrir avec des paillassons pendant les grands froids. On le multiplie dc
graines qu'on tire des pavs méridiouaux, et qu'il faul semer sur couche au printems;
on peutaussi le nudtiplicr de marcottes. 11 est d'ailleurs Irès-rnstique, ne demande
aticuii soin, et n'a besoin que d'être médiocrement arrosé. 11 est sujet, <lans les pays
•chauds, à être attaqué par une e.spèce dc puceron, ot il en est quelquefois couvert
d'une si grande qnamité «jne cela le fail.périr. Il y a toul lieu decroireque ccs insectes
sont attirés par l'odeur forte que les fenillcs exhalent.
Les anciens attribuaient aux feuilles dc l'Anagyris plusieurs propriétés donl nous
•ne parlerons pas, parce qu'elles nous paraissent trop su.spocles. La faculté do provo-
(pier le vomi.ssenxont, qui appartient aux semences, selon Dioscoride et Pline, ne
nous jiarait pas devoir de jnènie être passée sous silence, parce que les expériences
que nous avons faites sur les feuilles, nous portent ii croire que cette faculté est plus
constante. (]es feuilles , lors(|u'ollos sont fraîches ot qu'on les froisse entre les doigts,
ont une odeur très-fétide, qni a sans doute vain ;i cet arbrisseau le uom vulgaire do
Bois-puant, qui] porte, et qui avait donné lieu, oluv. los anciens, ii Vdda^e Anagrrin ne
mavfus, pour dire : N'irritez pas coux qui pouvcot vous nuire, el qui nous parait pi)uvoir
se rendre en français par le proverbe Acnveillezpas le chat fjui dort. Mais ayant
observé qu'elles perdaient par la dessioatiou l'oileur fétide qu'on leur reproche lorsqu'elles
sont vertes, et surtout nons étant a.ssuré qu'elles ne la reprenaient pas jiarla
décoction dans l'eau, nous avons essayé de les enqdoyer comme purgatives. Nos
ob.servations nous ont appris (ju'effootivemont elles avaient bien cette propriété que
nous leur avions soupçonnée; mais qu'elles avaient aussi celle de faire vomir. Cc n'est
pas au re.ste qu'elles soient irès-éncrgicpies, puisqu'elles n'agissent gnère <pi'à la dose
de trois à quatre gros, et des malades cn onl pris jus([n'ii six gros suns cn être incommodés.
E X P L I C A T K » UE LA I ' L A ^ ( ; m •.
Un ramp.Tu avec de.s fleurs, l'ig. i . Ea corolle coiuposile de l'élcudarJ, des deux ailes el d'
b rarriic forinéi; de deux pélalcs. Fig. 2. Le calice el les élaïuiiics. Fig. 3. Lc pislil. Le
tout (le grandeur ualiii'ellc.
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