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296 ABIES. SAPIN.
Le Sapin Banmier croit dans les regions froides de TAiiic'riqiie Septentrionale;
il a été observé jnsqu'à présent dans le Canada et daus le Nord des Élats-Unis ;
lorsqu'on l'a trouvé vers le Midi dans cette contrée, ce n'a été que sur le sommet
des Monts Allgélianys cl sur les plus hautes montagnes de la Caroline Septentrionale.
Il fleurit au prinlems et ses fruits sont mûrs au commejicement de l'automne.
Les écailles se détachcnl de leur axe et tombent avec les graiues, lors
de la parfaite maturité, dc mcmc quo daus l'espèce précédente.
ABIES lanccolata. SAPI>^ lancéolé.
A. foliis solitariis, planis, lanceolaio-linea- S. à fcuillcs solitaires, l.incéolées - linéaires,
ribus,pungenlibus ; strohilisglobosis, cer- piipiantes; à coues globuleux , peuehcs,
nuis; squamis acuminatis. dont les écailles sont accuininécs.
ABIES lanceolata. Pom. Dict. Enc. 6. p.ig. 5^3.
ABIES major Sinensis pectinalis Taxi foliis subtirs casils, corn's grandioi-ibus, sursùm
rigentibus, foliorum et squammarum apiculis spinosis. Pirii. Auialeth. Rot. pag. i.tab.
351. fig. I.
ABIES nmxima Sinensis pectinatis Taxi foliis, apiculis non spinosis. PLCK. Aniuletli. Bot.
pag. I. tab. 35i. fig. 2.
PJ^'US lanceolata. \TILLO. Sp. 'j. pag. àoj. L.IMB. Descript. of Pin. pag. 32. lab. 34.
I.e Sapin lancéolé est fort diiîércnl de tontes los autres e.spèces du même genre;
on le distingue facilement par ses fcuillcs sessiles, éparses, ouvertes, linéaireslancéolées,
élargies à leur base, longues d'un pouce et demi, planes, roides,
très-entières, terminées par une pointe piquante. Il est encore remarquable par
la forme globuleuse de ses cônes qui sout de la grosseur d'unc nois ordinaire,
et composés d'écaillés ovales , très-aiguës. Les fleurs màles n'ont pas encore été
observées. .
Cette espèce croit spontanément en Chine; elle n'est pas jusqu'à présent cultivée
en Europe. Je l'indique d'après Sir L.VMBERT.
R I : C N E R C I I E S N Î S T O R I Q F E S , U S . I G E S , P R O P R I É T É S , C U L T U R E.
L'histoire du Cèdre remonte aux tems les plus reculés de l'antiquité sacrée et
profane. D'après les lois de Moïse, le bois de (^èdre élail, chez les Lraoliles,
au nombre des offrandes que les lépreux devaient présenter pour'se purifier après
leur guérison; il devait être offert avec deux passereaux vivans, de l'écarlatc ot
dc l'bysope ' i ) . Les prêtres purifiaient avec les mêmes substances les maisons
qui avaient élé habitées par des lépreux, lorsque toutefois il était reconnu
qu'elles n'étaient pas trop infocti'es; car alors elles étaient démolies (2). Dans le
sacrifice où les Lévites immolaient une vache rousse ct la bridaient à la vue du
peuple, le prêtre jetait dans le feu du bois de Cèdre, de l'hysope ct dc l'écarlatc
;_3).
Lorsque Salomon eut bàli le temple de Jéru-salem , il en fit revêtir inlt'ricuremonl
tous les murs dc lambris de Cèdre , ornés dc scul])tures et dc moulures,
et il le fit couvrir en eutier avec le même bois (5). Le pavé tie ce temple était
(t) LETIT., cap. 14
W IbiJ,, V. 45 ad ;
(S) Kn5i»., cap. iq, V. 6
(4) Kto., lib. 5, cjip. a, '
(j) KKO, , lib. 3 , cap, C ,
4, 6.
revêtu dc planches dc Sapin (1) , et les portes étaienl aussi de cc dernier arbre (2).
Outre le temple que Salomon consacra au Seigneur, il bâtit encorc pour les
rois d'Israël (5) un palais appelé maison du bois du Liban (.t), parce que ce palais
était ]>rosqu'en entier construit do Cèdre, loulcs les colonnes, les lambris el les
plafonds étant <lc co bois (5). Salomon n'en ayant pas dans ses états l'immense
qnantilé qn'il lui fallait ponr les grands édifices qu'il éleva, il obtint d'Hirani,
roi de Tyr, la permission de faire couper sur le mont Liban (6) lous les
Cèdres el lous los Sapins dont il avail besoin. Il lui donnait pour paiement,
chaque année , vingt mille mesures de froment el vingt mesures d'huile très-pure.
Lorsque toutes les conslrncliuns «pi'il avait entreprises furent terminées, il
céda au roi de Tyr vingt villes dans le pays de Galilée (7). Iliram avail aussi
envoyé à Salomon tout l'or qui lui avail été nécessaire.
Il est d'ailleurs souvent parlé du Cèdre dans les livres sacrés (8) ; le prophète
Ezechiel compare nn prince puissant au Cèdre du Liban : Ecce Assur quasi
Cedrus in Libano , pulclier ramis, et fwndibus nemorosus, excelsiisque allitudine,
et inter condensas frondes ele^atum est cacumen ejus. Cedri non
fuerunt ait lores illo in paradisu Dei (9). Amos met en comparaison la grandeur
d'un peuple avec ce.lle du Cèdre , et sa force avec, celle du Chêne : Ego autem
ex.terniiiiavi Amorrhoeum à fade eorum ; cujus altitudo, Cedronwi altitudo ejus,
el fortis ipse quasi Quercus (10).
Tout le monde connaît les beaux vers de Racine, donl l'idée principale est
empruntée des psaumes de David (11) :
J'ai vu l'impie adoré snr la terre ;
Pareil an Cèdre, il cachait dans les cieiix
Son froût audacieux ;
11 semblait à son gré gouverner le tonnerre.
Foulait aux pieds ses ennemis vaincus :
Je n'ai fait que passer, il n'était déjà plus.
Les Grccs , si l'on s'en rapporte à la description de TntopniiASTE (12), donnaient
le nom dc Cèdre à deux arbres fort différens de celui du Liban ; l'un paraît
êlre le Genevrier de Phénicie et l'autre le Genevrier Osycèdre. 11 est fort incertain
que PLIXF. ait mieux connu le Cèdre que THÉOPURASTE , quoiqu'il en distingue
quatre c.spèces. Il appelle d'abord petits Cèdres les deux Genévriers dont
il vient d'être question, el il pn-lc ensuite de deux sortes dc grands Cèilres (i3).
L'un, selon cct aulour, porte des (leurs sans fruits; l'autre, des fruits saus fleurs,
et la l'ruelification est telle qu'on voit toujours paraître nn nouveau fruit avant
que le précédent soil mûr, et ce fruit j'essemble à celui du Cyprès. 11 est assez
(1) REO. ,Ub, 3, cap. 6, V. i5.
(25 Bsa. , lib, 3, cap. 6 , v. 34.
(3) Ibid , cap, 9 , v. lo.
(+) Il.;j , cap.
(3) ll)ia, 7, V. ï , 3, 7 , II , 12.
((."î ibiil, cii|i. 5 , V. S, 8 , 10.
{7) Ibid, cap. 9, V. II.
(8) PsALv., <)i , V. IS, IsAi, cojK a. V, iS^j cap. 9 , v. 10 ; op. 41 , v. 15. tixcn., cap. 27, v. j.
(,,) E2ECN.,C.-.P. 3I 3 H C.
(10) AMOS, CÎ-P. ï , V. y.
C^i i^' fii/i l'muiIl/Il suotifj:altati:''^ et elfvatum sicut -C .e dra. _Ir AIf ini, Tl-..-. IC .. T-.. ÏH
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I5, 18. Flar. JOSBI^B . Aa;ii[. jud., li». 8, cli. j , § 317. lib. 3,