C E R A S U S . CERISIER.
r é v o q u é le fait en dout e . R; L i n n é ( ! ) c t qi ]clqncs-aut rc.s avaient aêji
opinion , lorsque l'abbé Rozier , (ta
jtar des raisouncmens qni seiuble
qui cependant nous paraissent pet
dc L i i u i é et d c R o z i e r , parce qUi
euus cette
son Cottrs d ' A g r i c u l t u r e , cliereba ir la prouver
t d'abord .avoir quebpte vraiseiublauce , mais
solides. Tsous (^otubattroiis ccttc opinion de R a i ,
tous ne la trouvons pas evaete , et surtout parce
.sans csauteu. Selon Rozier , L i i c u l l us
ir m i e u x d i r e , des variétés meilleures
.quelles les Romains ne faisaient pas
i(lcs et peu savoureux de ces dernières
me auteur veut que le t ) p e de tontes
que d'après e u x quelques auteurs l'out adoptiK
apporta seuleuietit eu Italie des espèces , ott pe
que celles qui y existaient di'jà sauv.ages , et au
d'attention, parce (]ue les fruits amers, trop a.
u'avaieut l'icu qui p i n les faire renuu (|uer. I . e 1
les variétés de Cerisier aujourd'btii connues, soit ct ait toujours ete spoutauee dans
les forets dc la r r a n c c.
Nous verrons plus bas (pi'ancunc espèce de Cerise uc c r o î t n a t n r c l l e m e n l en Halte,
au moins dans la partie méridionale ; (luinit ii eelles (|ui effectivement peuvent venir
en F r a n c e , il faut distinsuer deux esjH-ces b i e u tranebées, ne pas les confondre cl
ne pas conclure de l'une pour l'autre. Sans doute (|ne lo Merisier est u n arbre spimtanée
, semé dans nos forets par les .seules mains de la nature ; mais de c c que celui-ci
croit et a toujours erii uatiircllcmcnt dans nos bois , doil-on conclure que le Cerisier
y croisse aussi ; ct s i , an contraire, on peut prouver que jamais il n'y vient ualur
c l l c n i e n t , nous pensons (pi'il sera alors s u f f i s a m n i c n l d é m o n t r é que sou origine est
exotique. E n e l l c l , le Meri.sier se trouve en France dans la plupart des bois ; il se
rencontre au fond des grandes forets, el il en est ipii en sont presque toules comp
o s é e s ; tandis .p.e si quel(p.es pieds de Cerisier se reiiconlrenl sauvages, c'est
toujours dans des lieux voisins des liabitalions , el ces arbres prov leinienl évidemment
d e n o y a u x répandus p(n' la main des bonmies ou disséminés par les oiseaux. On
n'a pas fait atleiuion que si le C e r i s i e r était un arbre indigène, (pie s'il était naturel ii
nos f o r ê t s , il devrait s'y trouver très-abondant, en former même de tout entii'res.
L e C e r i s i e r , soit ctdtivé , soit abandonne 'a la nature , a d e u x grands moyens de
nidt ipl i cat ioi ; ses b uits n omb r e u x lui Iburui s s eul le p r emi e r , il l i r e le second de
\n tcms dc V i r g i l e , oit cct arbre était encore un arbre tout nouveau ,
on avai l dt^jii obscrvi . la pr opr i é t é ipi'il a de pous s e r dc ses rac ines i ; imi omb r a b l e
q u a n l i l é de r e j e t s , cl le poi'tc latin y fait allusion dans ces vers :
PulMrtt ai raihce aliis densissima sjlva
rt Cerasis rimisifue. ; rliam paruassia. Lauras
Parva suh ingeriti ruatris se subjicit umhrii. GF.OEO. lil). 2.
A v c c ces puissans moyens dc mtilliplieation , le Cerisier pmirrail ia lui seul former
des forêts entières, et ii plus liirlc raison il aurait dit se conserver dans celles dc notre
pays , si , dans l'origine , il y rut été planté des mains de la nauire. Cepeiulant,
comme nous l'avons déjà observ é, (nt ne le rcneonlre jamais o u que bi
les liois ; et lorsqu'on en Irouvc (piebpies pieds disséminés (;ii el lit
dans c e u x qui avoisinenl le s(ij(nir des liommes, el mm au centre de ees immenses et
Il rarement dans
, c'est toujours
l e s f t u ' é t s , restes de celles (|ui couvraient aiilrcfois une parlie des G a u l e s;
anliqii
forêts solitai
lestpiclles ib
avoir manqi
Merisier et 1
•s(pi(dles les bommes n'ont péiuart- (pie fort tard , el dans
encore (pic rarement la baelic dévaslatricc. C'est donc pour
, dans 1
ep(
. d'cxaclilude , et pour avoir coiifoiidii deux arbres bien distincts, le
; C e r i s i e r , que (piel([ncs auteurs nnidcrnes se sont (Variés dc cc (pie les
(0 Ajas.s. A(oa. vuL 7. pag. 34.
C E R A S U S . CERISIER.
anciens avaient écrit sur l'origine du dernier. C'est ainsi <[nc le docteur T l i o r e a été
des
entraîné il suivre l'opinion de ï l o z i e r , et qu'il a c ru apporter, pour la snui ; n i r,
preuves du ])Ius grand j i o i d s , en disant (|u'il a\ait reconnu jioiir <lu bois dc Cerisier
une coucbc dc bois l'ossile , eiilerréc à irois pieds de profondeur dans une tourbière
près de Dax. Cette découverte de M. Tliorc serait sans r é p l i q u e , ct elle démontrerait
victorieusement que le Cerisier a existé de toute anticpiité dans les
Gaules , si l'auteur avait attaché au mot Cerisier le même sens (|ue nous lui donnons
avec tousles Botanistes; mais comme il est d'ailleurs évident qu'il n'a pas distingué
le Cerisier du M e r i s i e r , et que le dernier .seul existe aujourd'hui sauvage dans les
forêts de l'ancienne A q u i t a i n e , il <loit être démontré qu.
tourbe des environs de D a x , appartieuL au .Merisier et non
: le Ijois enterré dans la
xn Cerisier.
, les Gaules ni en Italie ,
( 2 ) , que les Grecs
chez eux ,
Il n'existait donc p a s , avant L u c u l i u s , de Cerisiers dan
quoiqu'il paraisse d'ailleurs, (l'après'l'héiqihrastc .'i) et Atlit
les connaissaient long-tems avant Luculius , soit ipi'ils fussent indigenes .
conune sur les bords tlu Pont-Euxiii, soit qu'ils les eussent transplantés de cc dernier
pays dans le leur. Q u ' o n ne di.se pa.s que les B.nnaiiisavaient négligé le Cerisier et ne
l'avaient pas remarqué , parce q u e , resté sauvage, ses fruits n'avaient pas attiré
l'attention. Pline a fait l'énumération des arbres sauvages qui ne se trouvaient que
dans ies forêts, comme de ceux qu'un cultivait (hins les jardins ct les vergers. Le
même auteur a distingué les arbres <\ui étaient naturels h l'Italie , de ceux qui y
avaient été apportés, et outre le chapitre consacré au C e r i s i e r , dans leipiel d dit
affirmativement (juc cel arbre n'etail pas connu i
encore ailleurs (.5) que c'était un arbre étranger.
i B o nn ,-aut L u c u l i u s , il dit
Les auteurs qui ont été de notre opinion oui olist
Cerisier dérivait évideiuiiient de celui de Ci-rasonle.
est encore commun sur les bords de la Mer-ISoirc <
isplauté dans l e se
, ' V , : . c La campa
I pr
irnefor
; sont (
I ' V J d'oii i
attesté par cc passage dc T
fort belle pour herboriser ;
naissent d'eux-mêmes. »
Quant à l'espèce que nous avons ree
qu'avant Luculius elle n'existait pas
nu^riilionales, et que ce fut lui qui f
i collines c
•rvé avec raison que le nom du
, Nous ajouterons ipie cet arbre
et auprès de la même ville dout il
rons de Rome; ce qui est
dc Cerasonte nous parut
;rtes de b o i s , oîi les Cerisiers
lunue tl.
,K>n plu
ippo
ndigène en France , on peut croire
1 l l a l i e , au nmins <lans les parties
.les variétés avec celles du Cerisier
proprement dit. Dans les espèces citées par P l i n e , celle cpi'il uonimc DCRACIXE, ct
celle dont lo fruit était très-noir, éuiienl sans doute quehptes-uncs de nos variétés de
Bigarreaux ot de G u i g n e s , variétés ipii ont pour type le Merisier. Si cet arbre eût
été sauvage el .sponlanée aux environs do R o m e , il aurait eu un nom latin , Pline en
aurait parlé, et c'eût éli- probablement pour lui une occasion de comparer ses fruits
à ceux lies Cerisiers venus de VAsie-Mincurc ; mais do ce (pie la langue latine n'a
pas de m o t p a r l i c u l i e r pour exprimer le 3Ierisier, ct de cc que Pliue a garde sur
(I) Hisl. Plant. lib. 3. cap. i3.
(ï) S,c loculo Dnphnus quidam Ha rtsponé
AUxandri succ'-ssonbus, nx>t, m<iUis aanis
p-nlasunt, etc. Allicn. iib. 2. cap. M.
(3) Liv. 12. cbnp. 3.
(4) Cisauboii, scliüli.iste d Ath<<nöt;, et quclnu
dt In qwaiililó de Censiers (jui croissjient dur.s
. illustrmi DIphilum Siphniun
t:;iï(,/uiOfi'jn, CorasoruiH me.
, qui sui Lysir,
: Cerasa stomacho
nipui tiS d'eilf.
idlgencsdti
aech.nige alisoluu
•éi.'S VC 5 clu Pon
C5) Voyage .Ul levai
s .mires mil du, aj conlraive, (jiie la ville de Cerasonte »voit pris son nom
fini ron J ; maia i^tieics arbres iiieul ilaimé leur nom àla viUe,ou qu'ils l'aieut
À l'élat dc lu<}tii.-3(iou, puisiiu'on petit toujoursen coucturs que les Cerisiers