étoiiffoiit Ios pins iaibles. 11 serait ulile (rabattre ces doruiors ot dc ies culevei-,
aliu qu'ils gènas.sent pas l'acoroissemcnt dos autres; mais ccla ne se pratique
pas dans les Vusgos , quoique ccla se l'asse dans d'autres pays. 11 faut d'ailleurs
observer <|ue si on enlève les jeunes arbres (pd pèri.ssent, du milieu de ceux qui
pous.sent avcc vigueur, cola ne doit se faire (juc lorsque les derniers ont déjà assez
dc force. En général, il ne faut rien couper daus los S.ipinières naissantes. Lorsque
les Sapins oulaoqnisinn! certaine grosseur ct qu'ils s'élancent, ils pcr<lent les branches
inférieures <p)i se <lessèchcnl et lombont en même lems qu'il se fait un bourrelet à
l'endroit <le lenr inqilanlation, et c'est co tjui occasionne les noeuds que l'on voit plus
paniculièrenn^nl dans les troncs des jounes sujets. 'l'ons ces arbres croissent d'abord
lentement; airisésii ciuq ou six ans , ils poussent assez; vite, surtout anx expositions
du nord. Dans lour crue la plus vigoureu.sc, qui a lieu lorsqu'ils sont âgés de
douze il trente ans, ils grandissent do <loux à trois piods entre les deux sèves.
Il ne faut guère ipie cinquante ans au Pin sauvage pour devenir un bol arbre ct
bois de travail, il on faut cent au Sapin et prcsqu'autant à la Pesso. Cette dernière ,
qui s'élance d'abord plus vite ot pronil en jieu de lems beaucoup d'élévation, ne grossit
pas si pnnnpleinoiu ipio le Siq>in. L'un et l'aulre viennent mieux eu groupe qu'isolés
<ju mêlés avcc d'autres arbres, (iopondant les Sapins tondent à se ré2>andre dans
les forêts voisines oii ils ne se roiiianpiaiont pas auparavant; ct l'on observe, par
opposition, que d'autres espèces de bois, comme los Hêtres, les Eoulcaux, se
jettent aussi dans certaines Sapinières trop éolaircies, oii elles marient, d'une
manière fort agréable, lour feuillage plus gai à la sombre verdure dc cclles-ci.
Les Sapins ot surtout les Pcssos pouvoiit, lorsqu'ils sont encore jeunes, être
transplantés, comme l'apprend l'oxpérionce journalière; mais pour réussir, il
f a u t , autaiil que possible, les arracher en iiicillo, cn évitant dc mutiler ou de
couper, soitlos branches, soit los racines ; il faut aussi choisir le momoiit favorable
qui est celui do la montée de la sève. Il est bon encore d'observer dans la transjilantalion
, si f.iire se peut, que los racines, auxquelles il ne lautpas toucher avec
la serpette , ne soient ni ])lus lu moins recouvertes de terre «[u'auparavaut, ct que
lo coté do l'arbre qui regardait le soleil y soit encore tourné. Le moyen dc repeupler
los forets <h^ S.q)in ou d'en créer dc nou\ellcspar des planlations, n'est presque
pas usité dans les Vosges ; los semences v lèvent si bien , ipie les semis seraient préférables
ot pourraient y être pralitpjés très-avantageusement; mais ils sont aussi
négligés que hi transplantation. A l'égard <lcs semis, la manière de los faire est
absolument la même que celle que j'ai iiulitiiiéo pour les Pins ' i, ; il faut sonloiuont
avoir plus de précaulion au sujet dos graines du Sapin, parce que si l'on n'avait
pas le soin de les faire récolter dès los premiers jours de l'antonme, ollcs tomberaient
bientot, seraient perdues ou au moins bien plus dilïiciles à recueillir.
Los côncs dc la Posse ne l,ns.scnt pas échapper leurs graines aussi promptcmcnl;
mais ils est toujours bon qu'ils soient cueillis avant l'hiver.
Les Sapins, nne fois coupée, ne fournissent aucun rejet, cependant la souche ou
portion du troin- (jiii tient aux racines, végète encor«- ipiolquc teins , sos couches
ligneuses externes s'accroissent avec le liber, el chorehont, cn formant un bourrelet
renversé en dedans, à recouvrir l'extrémité coupée, donl le contre se
pourrit par la suite.
La Pesse se laisse tailler comme l ' I f , ot elle servait autrefois à orner les jardins
dc la même manière ; mais aujourd'hui on ne la défigure plus par le oiseau ou p.ir
(0 Vo,L-z page î54 el .uiv.mles.
en liberté, et son port eu ost beaucoup ]>lus beau,
sans que cola nnisc à son accroisscmenl ; le plus
mplace la pousse terminale qu'un accidcul qucl-
'on est pas de même dn Sapin ; une fois couronné ,
,
on peut lui retrancher beaucoup de ses branches
le croissant, ou la laisse croître
Cct arbre pont perdre sa fièchi
souvent une pousse collatérale r
conque a ronipue ou détruite. Tl n e
il ne s'élance plus. lût rovanclio infi-rieures trop vigoureuses, ct qi
absorbent la sève au détriment de la cime ;
c'ost ce ipi'on fait souvent dans les Vo.sges , non dans l'inlonliou do favoriser Taccroi.
ssomonl en hautonr , mais paroe (pie les habilans emploient ees branches à se
chauffer ou à d'antres usages économicpics. Il ne faudrait pas les retrancher trop
près du tronc, ni sur les arbres Irop joun(\s, parce que la perle do la résine qui s'écoulerait
dos plaies nuirait beaucoup h l'arbre. Lc hasard ou le besoin supplée ici
au raisonnement; les gens qui vont ainsi (•monder les Sapins coupent les branches
a un pied du tronc, afin de pouvoir l'acilemcnL, au moyen des tronçons , monter
sur les arbres ct en descendre. Il arrive delà tpie coux-ci n'en souffrent pas, ccs
tronçons Iais.sant échapper moins de résine que les branches n'en détourneraient
pour leur entrolicn , et se desséchant d'ailleurs assez promptoment.
Si les Sapins ne redoutent pas les froids les plus rigoureux, los grandes sécbcrossos
, causées par les ardeurs do l'été, lour sont très-nuisibles. L'été de i8o5 ,
qui a élé très-sec , a fail périr, dans los Vosges, de vastes forols exposées nu midi , et
où l'on avait trop éclairci les bois. On a v u , les années suivjmies, los feuilles jaunir,
Kmiber, ct le tronc se dessécher ensuite. L a Pesse souffre beaucoupdes entailles qu'ou
lui fait pour eu extraire la poix; il y a même liou de croire que ccttc opération,
donl il sera question plus bas, donne h son fouillagc la teinte jaunâtre, ct à
tout l'arbre l'aspect caduc qu'il a souvent. La Pesse est (piehpicfois rabougrie,
parce (pic lo C/iermes Abictis ( I . i x . ' th'jmsc ses oeufs sur les bourgeons (pii se
boursonfllenl (i) à la suite de cette piip'ire, ce qui en arrête l'accroissement. Les
maladies et los avaries qui font plus ou moins de mal dans los forêts de Pins (a)
peuvent aussi ravager les Sapinières ; niais la plus grande source de lenr dégradation
existe d'ailleurs dans une exploitation poussée trop loin ou mal entendue.
On ne cesse de crier contre la destruction dos forêts , ot on ne se lasse pas de les
épuiser; les propriétaires eux-mêmes on sont cause, parce (pi'ils se pressent trop
de jouir. Il n'est pas d'usage dans les Vosges dc mettre l(;s Sapinières eu blaneétoc
, ct ccla est fort bien vu ; cos forêts dépérissent ou sonl abattues par les vents
lors(]u'olles sont trop éolaircies, surtout dans les lieux escarpés, les terrains où il
v a peu do terre végétale , et qui sout cxpos('S au soleil On coupe au contraire
les arbres isolément par-ci par-là, cn ayant soin d'abattre ceux qui no prennent plus
d'accroissomont ou qni ont quelques défauts. Cotte manière de jardiner les Sapinières
los iioltoio ct facilite leur re]>eu]iloniont. "Mais les choses uo se passent pas
toujours ainsi ; souvent on coupe les plus beaux arbros, ccux qui sont pleins
do vigueur ct dans tout lour accroissonu-nt ; on les abat sans les ébranchor ; ils
nuililent on écrasent en lombani ceux qui sont plus faibles et qui so trouvent au
devant d'eux. Il arrive aussi, lorsqu'on exploite lo sommet ou los flancs escarpés
d'une montagne, (pi'ajn-ès avoir ôté h^s branches d'un arbre, on le lance ensuite,
par sa petite extrémité, dans le fond des vallées. On peut juger avec (piello vitesse
(i) T.ps t.apr)iu mansi'iil rcs Imurwiifl
(i) Voyez , ibns ce viiluim-, pagM a
5. Voyez Ami
Acod. l. S. pag. 528. Min
il.ms certains pays de pbuie, ou coiipo
'esl pas piaticablc il.iiis Itsp.nys de uioulagi
ms les bois d'une Sapiui^M