Dépouillement de la Bibliographie scientifique », parue dans le Bulletin de VInstitut tnter-
natwnal de Bibliographte (année 1906, fase. 5), fait ressortir les défauts des bibliographies
actuelles et même ceux des revues spéciales telles que Sctentta, ayant cessé de paraître,
Science Progress et Progressus ret botantcae, qui s ’est occupé jusqu’à ce jour de botanique
pure, mais qui va également s ’occuper de botanique appliquée, comme l’ont décidé les
délibérations de la dernière réunion de l’Association internationale des Botanistes, tenue à
Montpellier en juin 1908.
Je n’ai donc pas à entrer dans le détail des arguments présentés par M. Boubier, ils
seront, je pense, admis par tous et, comme le professeur de Genève, j ’insisterai surtout
sur le fait que les modes de publication adoptés jusqu’à ce jour en bibliographie et en
documentation botaniques ne permettent pas de collectionner à part des séries de bibliographies
se rapportant à l’une ou l’autre question et surtout ne peuvent permettre l’inter-
calation de fiches ou documents nouveaux au fur et à mesure de leur apparition, de façon
à posséder une bibliographie et une documentation toujours à jour.
Le jn o y en le plus radical d’obvier à ces inconvénients, communs à toutes les publications
bFoliographiques botaniques actuelles, ne serait-il pas de tenter l’essai d’une entente
avec les différentes revues existantes pour obtenir d’elles la mise sur fiches de leurs
revues pour en faire tirer des fiches du format normal, fiches qui pourraient être communiquées
aux intéressés suivant les besoins?
L’idéal serait naturellement de voir s ’établir entre les diverses revues bibliographico-
botaniques, une entente telle que chacune d ’elles puisse se livrer à une spécialité. Se
debarrassant ainsi d ’une partie du travail qu’elles exécutent toutes, elles auraient les
moyens de fouiller plus à fond la bibliographie et la documentation, au plus grand bénéfice
des travailleurs.
Il devient absolument nécessaire, au point de vue des études, d’établir sur fiches non
seulement les titres d’ouvrages ou de tirés à part, mais encore ceux de ces mille et une
petites notes éparses, parfois de très grande valeur, perdues ou noyées dans les innombrables
périodiques qui se publient de nos jours.
On ne doit pas s ’effrayer de l’immense quantité de fiches que l’on réunira ainsi. Elles
doivent être constituées sans songer à une utilisation immédiate; ce qui nous paraît sans
valeur ou sans utilité aujourd’hui, peut acquérir rapidement une très grande importance.
Mais, pour utiliser ces millions de renseignements que nous voudrions voir accumules
sur fiches, il faut pouvoir les classer, les ranger, de manière que le renseignement
le plus infime soit obtenu rapidement. ' ' ' j i
Grave question, beaucoup plus compliquée qu’on ne le croit; c’est pour essayer de
la résoudre partiellement qu’il a semblé utile de créer au sein du Congrès international de
Botanique de 1910 une « Section de documentation »,
Il est donc hautement désirable que des projets de classification botanico-bibliogra-
phique, très détaillée, soient envoyés avant 1910 à la « Commission d’organisation du
Ille Congrès international de Botanique » pour qu’ils puissent être envoyés en temps utile à
tous les participants à ce Congrès et qu’une assemblée internationale puisse donner son
avis sur la manière dont devraient être rangées, à l’avenir, les fiches bibliographiques
botaniques.
Nous insistons sur ce que dans cette classification il faudra prévoir tous les détails
et qu’il ne faudra nullement se soucier de la multiplication d’une même fiche. Il est indiscutable
qu’un ouvrage, e t même une notice sommaire, peuvent être classés sous un grand
nombre de rubriques et ce qu’il faut surtout éviter dans la bibliographie e t dans la docu-
mentlation, ce n’es t pas la multiplication des fiches, mais bien une perte de temps pour
le chercheur.
A la formation de la bibliographie que j ’appellerai volontiers pure, se rattache la
constitution d’une série de fiches déjà un peu particulières qui forment dans leur ensemble
un premier trait d’union avec les fiches documentaires proprement dites. 11 suffit de citer
les titres des groupements auxquels nous faisons allusion pour en faire saisir toute la
portée :
Bibliographie par auteur ;
Bibliographie des auteurs.
Il est, en effet, très important de connaître la liste complète des travaux d ’un
auteur, ce qui, la plupart des chercheurs le savent, est dans bien des cas loin d’être aisé.
Combien il serait intéressant aussi de connaître tout ce qui a été écrit sur un auteur!
Dans ce même ordre d’idées, ne serait-il pas utile de posséder aussi la bibliographie
des ouvrages?
C’est, comme on le voit, entrer par là directement dans le domaine de la docum.en-
tation, puisque nous constituons d’emblée par auteur ou par ouvrage des dossiers qui peuvent
être, dans certains cas, simplement bibliographiques, mais aussi analytiques.
Mais les desiderata des botanistes ne s ’arrêtent pas à ces données générales, que
tous les hommes de science ont intérêt à voir solutionner.
Au point de vue documentaire, le botaniste serait désireux de voir former d’autres
dossiers. Malheureusement, dans bien des cas, le spécialiste habitué à travailler une question
n’a pas compris toute l’importance qu’il y aurait pour tous à posséder la documentation
tenue à jour sur certaines questions. Il recherche lui-même la bibliographie ou la
fait rechercher par ceux qui travaillent et publient sous sa direction, e t cette documentation,
jalousement conservée, lui semble suffisante.
Lors de l’apparition des travaux de son école, on trouve à la fin ou en tête des
mémoires des listes bibliographiques plus ou moins complètes qui répètent naturellement
en partie celles publiées antérieurement. Quel temps et quel argent perdus !
Parmi la documentation nécessaire pour tout travail botanique, il convient de citer
en première ligne la continuation de 1’ « Index Kewensis ». Entrepris par M. Jackson,
bibliothécaire de la Société Linnéenne de Londres, avec les fonds laissés par testament
par le célèbre Darwin, qui avait saisi la grande portée de cette oeuvre, cet index a été
continué par MM. Th. Durand e t Jackson, puis par M. Jackson, et, en ce moment, un
nouveau volume est sous presse.
Cette publication, devenue quinquennale, est donc tenue presque à jour.
Mais, de même que pour les publications que nous avons eu l’occasion de citer plus
haut, la consultation de cet index, qui comprend actuellement six volumes grand in-4o
d’environ 500 pages chacun, à trois colonnes par page, devient de plus en plus difficile.
Il serait nécessaire, ici aussi, d’obtenir la mise des données sur fiches. Si l’on pouvait
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