pa r la mé thode purement descriptive. II faut cependant se g a rd e r de vouloir
to u t expliquer et, sur tout , ce qui n’est pas actuel lement bien élucidé.
La mé thode biologique ne peut exclure l’exposé descriptif des points
de vue morphologique et systémat ique. La connaissance de l’organographie
et de la classification consti tue la base indispensable des études botaniques.
C’est par la descr ipt ion morphologique, accompagnée de dessins, qu’on
peut le mieux exercer les élèves à l’observat ion.
Po u r st imuler l’activité des jeunes gens, on leur fera faire des e x e r cices
de déterminat ion, des expér iences de physiologie choisies parmi les
plus simples, des cultu res expér imentales dans le jardin de l’LcoIe, des
excursions, etc.
Ainsi compris, l’enseignement exigera plus de temps que par le passé.
Il est donc nécessaire qu’un plus g r a n d nombre d’heures soit a t t r ibué aux
branches scientifiques dans les écoles du degré moyen.
De son côté, M. J. Cof far t , profes seur à l’Athénée Royal de Huy,
vient de publier des « Cons idérat ions sur l’Enseignement de la, Botanique
dans les Etabl is sements d’ins t ruct ion moyenne» (1). Cet te notice présente
pour nous un intérêt de premier ordre.
L’auteur examine d’abord la si tuation de l’Enseignement de la Bo ta nique
dans not re pays ; il rappelle les idées de réforme qui ont été d éve loppées
au Congrès international de VEnseignement moyen, tenu à Bruxelles
en 1901 ; il cite l’opinion de tous ceux qui ont fait connaî t re leur avis sur
la nécessit é d ’une réforme de l’enseignement des Sciences. Tous sont
unanimes à proclamer la nécessité d’un enseignement plus concret et
l’initiation des élèves à la mé thode scientifique.
M. J. Cof far t , à son tour , cherche à préciser en quoi doit consis te r la
réforme désirée. Il pa r t de cette idée que le rôle de l’enseignement de la
Botanique, au degré moyen, doit êt re essentiellement un rôle éducatif. Pour
cela, les leçons de Botanique doivent comprendre l’étude morphologique,
physiologique et sys téma t ique des végétaux. Mais l’auteur se hâte d ’ajouter :
« Si l’organographie et la classification n ’ont rien donné de bien satis-
» faisant jusqu’ici, il faut s’en prendre aux mé thodes employées. Il en serai t
(1 ) D a n s la R e vu e des Hum a n ité s, d é c em b r e 1909 e t n um é r o s s u i v a n t s (35 p a g e s ) .
» de même de la biologie si l’on cont inuait dans les anciens er rements . Ce
» qu’il faut, c’est changer , non les programme s , mais bien la manière de les
» appliquer. Cer tes, la biologie a été t rop négligée jusqu’ici : les plantes ont
» été t ro p souvent considérées comme des objets de collections. 11 y a lieu
» de se préoccuper du point de vue vital, mais cela ne peut se faire qu’en
» te nant un compte suff isant de l’organisat ion elle-même. Out re leur impor-
» tance comme exercices d’observat ion et de réflexion, les études d’organo-
» graphie et de classification sont l’int roduct ion nécessai re à la biologie (1).
» On évi tera la surcharge des programme s , qui n’a pas seulement
» pour résul tat de surmene r l’élève, mais sur tout de l’habi tuer à apprendre
» à moitié et à oublier à mesure qu’il avance. »
Deux semes t res d’été devraient êt re at t r ibués à la Botanique. Durant
le premier , on analyserait , au point de vue de l’organographie et de la
classification, un certain nombre de types convenablement choisis. On comp
a re ra i t ces types ent re eux et on en dédui rai t quelques général i tés sur les
organes, quelques notions rela tives aux genres et aux familles. En proc é dant
ainsi par analyse et par synthèse, on reconna î t rai t combien il est
difficile de donner des définitions exactes et d’énoncer des caractères
généraux. On se g a rd e ra i t donc bien de débute r par des définitions et des
généralités, comme on le fait encore t ro p souvent.
Le deuxième semes t re (durant l’année suivante) serait consacré plus
par t icul ièrement à la Biologie : on r eprendra i t au poin t de vue éthologique
les type s étudié s préc édemment au point de vue organographique et sy s téma tique
; on ab o rde ra i t les cas spéciaux d’ad apta t ion; on exécuterai t quelques
expér iences de physio logie t rès élémentaire.
L’auteur fait observer , à cette occasion, combien il est difficile de faire
réel lement des démons t ra t ions à des jeunes gens qui ne pos sèdent pas encore
les connaissances chimiques nécessaires. La démons t ra t ion des faits qui ne
peuvent êt re perçus di rectement par nos sens, exige l’emploi d’ins t ruments
délicats, de réacti fs et de procédés techniques qui dé tournent l’at tent ion
des jeunes élèves du fait principal qu’il s’agit de me t t re en relief.
D’ailleurs, en toute s choses, le profes seur doit savoir se borner . Peu
mais à fond, telle doit êt re sa devise. Quant aux élèves, il faut les rendre
actifs et non les laisser dans l’état passif, simplement réceptif, dans lequel
ils sont res tés t rop longtemps jusqu’ici.
(1 ) La m êm e id é e e s t t r è s n e t t em e n t e x p r im é e d a n s le R a p p o r t d e la S o c i é t é Im p é r i a l e d e Z o o l
o g ie e t d e B o t a n i q u e d e V i e n n e , c om m e il a é t é d i t p lu s h a u t .