pêchers en espalier le long d’un mur; il s ’y trouve également quelques serres où se
cultivent des primeurs. Toute cette partie devra être aménagée et mise en concordance
étroite avec les travaux dont nous aurons à nous occuper ultérieurement. Ici aussi, de
beaux arbres, notamment des maronniers de l ’Inde, des hêtres, des robiniers, etc.
A droite, une vaste cour gazonnée, avec, des deux côtés, des dépendances, constructions
en briques ayant servi ou servant encore de demeure au jardinier, d’écurie, d’étable, etc.
Elles ont du caractère, de même que le château qui s ’élève au fond de la pelouse.
Celui-ci a sa façade principale orientée vers l ’ouest; nous avons en face de nous la
façade latérale donnant sur le nord. Devant celle-ci et, un peu à droite, se profile avec
majesté un cèdre du Liban, arbre caractéristique dont, au cours de notre promenade,
nous rencontrerons plusieurs spécimens. Celui-ci a une couronne d’une vingtaine de
mètres de diamètre; du côté du château, ses branches s ’étalent à un mètre du sol. Peu
d’arbres, mieux que le cèdre du Liban, prêtent à un paysage autant de caractère. Les
Anglais l’ont compris à merveille; ils l’ont planté dans tous leurs parcs, dans ceux de
Londres notamment.
Devant la dépendance de droite se dressent d’énormes tilleuls; au coin de l’autre,
des hêtres très élevés.
L’ensemble de cette partie du parc avec ses trois bâtisses et ses grands arbres nous
ramène en plein XVIIL siècle et produit une impression agréable sur le visiteur, le prédispose
au calme et à la pleine jouissance d’une promenade à travers un domaine où la v é g é tation
crée un cadre d’une réelle beauté.
Remarquons en passant qu’une serre en rotonde est accolée à la bâtisse de droite
et fait tache dans le pittoresque ensemble; elle pourra disparaître d’autant plus facilement
qu’elle est dans un état vétuste. i > ;
La façade principale du château est d’une grande simplicité. La végétation en le
domaine que nous visitons domine tout et doit continuer à occuper le premier rang; les
constructions doivent rester au second plan. L’architecte de ce domaine l’avait parfaitement
compris; la Ville s ’efforcera de maintenir cet état.
Devant la maison blanche aux volets clos s ’étend une énorme pelouse; la vue dont
on jouit d’ici est superbe, le soir surtout quand le couchant se colore de ses teintes de
feu et crée un admirable fond à ce magnifique tableau naturel.
A certains moments, nous avons vu des vaches paître sur la vaste pelouse: coup
d’oeil pittoresque qui fait espérer qu’on trouvera moyen d’animer cette pelouse par la présence
de quelques animaux. D ’aucuns ont suggér é l’idée de créer dans le nouveau Parc un
parc aux daims ou aux cerfs; elle nous semble mériter l’attention des autorités. Toutes les
pelouses existantes pourront en tout cas être foulées par les pas des promeneurs; les
enfants pourront s ’y ébattre librement.
Laissons le château à notre droite et engageons-nous plus loin dans le parc; des
tilleuls, des platanes, des peupliers d’Italie, quelques aubépines, des sapins, des ormes,
étoffent le paysage.
Le taillis couvre l ’espace compris entre le chemin ou nous nous trouvons et la clôture
du côté du fortin; un ruisseau coule à l ’ombre des futaies; le sol y est frais et couvert
d’un tapis de toute fraîcheur brodé des jolies fleurs étoilées, luisantes, des ficaires
et des toutes gracieuses anémones des bois: un vrai coin de forêt fleuri. Ce ruisseau peui
profond prend, un peu plus loin, quelque allure; un pont, en mauvais état, est jeté pardessus.
Un énorme marronnier voisine avec le cours d’eau; ses branches couvrent un espace
d’au moins 75 mètres carrés; celui-ci nous paraît tout désigné pour servir de lieu de repos
aux promeneurs. Un tilleul aux gros ses branches capricieusement tordues s ’offre ensuite
aux regards et, grâce à un caprice d’amateur peut-être, un pin passe son tronc droit et
rigide à travers la couronne de ce tilleul pour épanouir son sommet au-dessus du sien.
Dans le parc du « Vogelzang ».
De s peupliers du Canada énormes, des massifs de thuya et de lilas, de beaux hêtres
plantés en quinconce, des troncs argentés de bouleaux, des bosquets de rhododendrons,
partout toujours des essences forestières isolées ou plantées en groupe, le gazon parsemé
d’anémones des bois, un mince ruisseau bourbeux, puis, le terrain monte doucement et,
à chaque pas, des points de vue magnifiques. Ceux-ci, d’ailleurs, se multiplient à souhait,
tous les accidents de terrain, toutes les belles silhouettes d’arbres, toutes les constructions,
ainsi que les environs du domaine, ont servi de prétextes à l ’ouverture d’échappécs
qui forment un des charmes d’une promenade à travers le parc de «Vo g e lzang » .
Un pavillon circulaire s ’élève au haut du chemin montant. De ce pavillon, la vue
sur le parc est une des plus belles, et il s ’ouvre aussi, dans la direction du sud, une perspective
sur la verte prairie, sur l ’allée face au château Kreglinger, sur des champs