Art. 56.
M. le r a p p o r t e u r g e n e r a l fait un exposé sommai re de la question
dite des « noms mor t -nés » qui, laissée de côté par le Congrès de Vienne, a
provoqué au cours des dernières cinq années l’éclosion d’une vraie l i t té ra ture.
Le détail des trois solutions possibles à cette question figure dans le
Re c u e i l , p. 18-20.
M. le Dr R e n d l e déclare appuyer la mot ion C 56 qui lui pa ra î t à la
fois conforme à l’espr it des Règles de 1905 et rédui re au minimum les changement
s de noms.
M. le prof. S c h i n z s’expr ime au sujet des questions délicates soulevées
par la question des noms dits « mor t -nés » en ces te rmes :
« La différence ent re les mot ions S c h i n z et T h e l l u n g ( Re c u e i l
p. 18, III et 20, II) et B r i q u e t (p. 19, H et 22, II) n ’est qu’appa rente et
repose sur un malentendu qui provient de la t ro p gr ande br ièveté de not re
définition des noms mor t -nés (1909, p, 513). Nous avons toujour s insisté
(p. ex. 1909, p. 496) sur ce point, comme M. B r i q u e t , que les noms
mor t -nés p o u v a i e n t êt re conservés, mais ne d e v a i e n t pas nécessai rement
l’être. Nous avons sans doute dit (1909, 513) que « les noms mor t -nés
ne doivent pas êt re utilisés pour de nouvelles combinaisons de noms », mais
nous n’avons nullement voulu expr imer par là l’opinion qu’une épi thète spé cifique
homonyme ne peut êt re créée dans le genre nouveau auquel une espèce
est rappor tée. Si l’exemple donné par M. B r i q u e t du T a r a x a c u m
o f f i c i n a l e , lequel doit rendre claire la différence existant ent re la mot ion
S c h i n z et T h e 11 u n g et la mot ion B r i q u e t , était correct, alors nous
adopter ions sans hésiter T a r a x a c u m v u l g a r e Schrank, car L e o n t
o d ó n v u l g a r e est mor t -né et pour ainsi dire inexistant , de sor te que
l’épi thète spécifique v u l g a r e peut êt re employée non seulement à l’inté r
ieur du genre L e o n t o d o n , mais encore, et à bien plus for te raison, dans
le genre T a r a x a c u m . En supposant exactes les dates indiquées par
M. B r i q u e t , nous admet t r ions donc comme lui la combinaison T a r a x a c
um v u l g a r e , non pas parce que S c h r a n k a t r a n s p o r té dans le genre
T a r a x a c u m l’épi thète v u l g a r e en l’empruntant au nom mor t -né L e o n t
o d o n v u l g a r e (ce qui n’est d ’ailleurs pas le cas, S c h r a n k ne citant
pas L a m a r c k dans la synonymie) , mais parce qu’il a créé une combinaison
de noms valables selon l’art. 56, laquelle renferme par ha s a rd une épi thète
spécifique ( v u l g a r e ) homonyme du L e o n t o d d n v u 1 g a r e Lam.
Mais je me hâte d’ajouter que les dates at t r ibuée s par M. B r i q u e t
à ces combinaisons sont inexactes. Le T a r a x a c u m o f f i c i n a 1 e Web.
remonte à 1780 (et non pas 1793) et le T. v u l g a r e S c h r a n k à 1787 (non
pas 1792). Il en résulte que, d’après le principe énoncé par lui-même, M.
B r i q u e t doit accepter la dés ignat ion tradi t ionnel le T a r a x a c u m o f f i c i na
l e , et que la différence qui sépare nos mot ions s ’évanouit. Nous ne p o u vons
donc, M. T h e l l u n g et moi, que nous déclarer pleinement d ’accord
avec la mot ion de M. B r i q u e t , parce qu’elle coïncide ent ièrement avec les
principes que nous avons mis en prat ique et que cet auteur a formulés-
d’une façon plus claire. Et en fait, nous avons cité M. B r i q u e t (1909, p. 498)
parmi les auteur s qui sont d ’accord avec nous.
Je r ema rque ra i en pas sant que par e r reur ( Re c u e i l , p. 20, II) not re
définition des noms m o r t - n é s a été désignée comme définition des noms
v a l a b l e s . Enfin, M. l e r a p p o r t e u r g é n é r a l n e donne pas 'de réponse
à la question soulevée (Re c u e i l , p. 8, III) par le cas du C u c u b a I u s I a t i-
f o 1 i u s Mill. Quel nom valable doit p o r te r le S i 1 e n e v u l g a r i s (Moench)
Qarcke dans l’opinion du r a p p o r te u r ?
Pour évi ter tout malentendu, on pour rai t amender et compléter not re
définition des noms mor t -nés (1909, p. 513) de la façon suivante: «Pa r
noms mor t -nés, on entend ici, dans le sens de l’art. 15, les noms spécifiques
(binômes) qui n’ont pas été créés en conformi té avec les règles (en p a r t i culier
avec les art. 15, 48 et 50), et dont il n’y a pas lieu de tenir compte au
point de vue de la pr ior i té dans les cas prévus à l’article 56. L’épi thète spécifique
du nom-né peut donc, dans la suite, êt re employée à nouveau dans le
même sens ou dans un sens différent. »
M. le prof. S c h i n z te rmine en déclarant que, selon lui, la règle des
noms mor t -nés, telle q u ’elle est exposée dans la mot ion C 56, est seule
conforme aux règles de 1905.
M. le prof, d e W e t t s t e i n insiste sur le fait que les botanistes viennois
adversai res de la mot ion S c h i n z - T h e l l u n g , soit MM. J a n c h e n
et d e H a y e k, déclarent se teni r absolument sur le te r ra in des Règles de
1905. Seulement, l’inte rpré ta t ion qu’ils en donnent cor respond à la motion
B 56. II n’est pas ju ste de pré tendre que seule l’interpréta t ion donnée par la
motion C 56 soit or thodoxe. Des deux côtés, on estime sincèrement t i rer
des Règles de 1905 des conséquences que l’on croit logiques. C’est au débat
actuel de t ranche r cette question cer tainement litigieuse.
M. le prof . H a r m s insiste sur les avantages de la mé thode J a n c h e n,
qui a ses préférences personnelles : elle est beaucoup plus simple que le p r o cédé
S c h i n z - T h e l l u n g , lequel exige des recherches souvent prolongées
afin de savoir si un binôme créé jadis est valable dans le sens de nos règles
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