3o Les idéogrammes. Ils donnent à l’aide de figures une représentation conventionnelle
synthétique et abstraite des objets et des idées dont la représentation directe et
concrète est difficile ou impossible (cartes, plans, schémas, diagrammes, etc.).
4° Les notations conventionnelles. Elles constituent pour diverses branches des
sciences et des arts des moyens concis et abrégés d’exprimer à l’aide de signes des idées
et des combinaisons d’idées dont l’expression verbale serait trop longue ou trop difficile
(notations musicales, botaniques, mathématiques, chimiques).
Les documents appartiennent tantôt exclusivement à l’une de ces catégories, tantôt
ils sont mixtes et présentent un mélange de textes , d'images, d’idéogrammes ou de
notations.
114. — Méthode basée sur l ’emploi des documents.
Pour travailler avec méthode, il iaut d’abord s ’enquérir du point de savoir si le
sujet aura été étudié et à quels résultats d’autres seront parvenus ; ensuite il faut essayer
au moyen de nouvelles découvertes ou de l'étude plus approfondie de sources déjà connues
antérieurement, de faire avancer la science et de modifier les résultats précédemment
obtenus. ;
La méthode de documentation consiste à recourir aux documents afin d’y puiser des
informations e t des renseignements pour l’acquisition du savoir, pour l’étude et la
recherche scientifique, pour le contrôle des résultats personnellement acquis. Elle est le
complément des autres méthodes d’investigations: l’observation, l’expérimentation, la
déduction. En un certain sens, elle s ’identifie avec toutes ces méthodes, mais elle en constitue
le mode indirect. Elle exprime ce que d’autres ont observé, expérimenté, déduit.
Appuyée sur des documents complets et à jour (bibliothèques et collections), aidée
par des instruments de recherches à travers ces documents (répertoires), exercée selon
des procédés rationnels et réfléchis (critique des sources), la méthode de documentation
permet vraiment de s ’aider de la collaboration de tous ceux qui ont travaillé précédemment
les mêmes questions et de poursuivre leurs recherches à partir du point où ils les
ont laissées.
Par là, elle rend possible la division du travail intellectuel et permet à tout instant
une plus complète utilisation des résultats acquis.
115. — Utilité et rôle de la documentaition.
La documentation a sa place propre aux côtés de l ’enseignement et de la recherche
scientifique. L’oeuvre de la science est toute dans l’investigation des faits nouveaux; elle
laisse à d’autres le soin de la conservation des résultats qu’elle a obtenus. L’enseignement
a pour tâche la formation graduelle et méthodique des intelligences, selon les cycles
scolaires et universitaires, entre ceux qui produisent et qui écrivent et ceux qui pensent,
qui cherchent et qui veulent produire.
12. Organisation de la Bibliographie et de la Documentation.
121. — Nécessité d’une organisation systématique.
Les sciences ne peuvent faire des progrès sans un système régulier de bibliographie
et de documentation qui soit reconnu et employé par l’immense majorité des savants de
tous les pays. (Conf. Règles de terminologie botanique, n« 1).
La nécessité d’une organisation systématique de la documentation se déduit des considérations
suivantes: Utilité générale et fonctions multiples des livres et des périodiques;
quantité de publications annuellement produites et venant s ’ajouter à la masse des publications
antérieures; dispersion des ouvrages dans un grand nombre de bibliothèques, difficultés
de connaître l’existence des publications au moment où celles-ci sont utiles, grand
nombre de bibliographies, listes des catalogues établies d’après des plans divers et sans
lien entre elles, dont aucune ne donne au chercheur la certitude d’avoir épuisé les recherches,
par suite, recommencement continuel des mêmes travaux et perte de temps dans les
investigations bibliographiques ; caractère inorganique des publications scientifiques elles-
mêmes qui sont soustraites à toute règle, déterminant la distribution rationnelle des
matières et la présentation des résultats sous des formes les rendant comparables et utilisables
comme matériaux d’autres travaux.
122. — Principes de rorganisation.
Des deux ordres de desiderata, exposés dans le paragraphe précédent, découle un
ensemble de règles particulières :
lo L’organisation doit embrasser toutes les espèces de documents et tous les modes
de documentation; elle nécessite des règles, la reconnaissance d’une autorité pour promulguer
les règles, à savoir le Congrès international de Botanique d’accord avec l’Association
internationale des Botanistes, l’acquiescement des particuliers et l’existence d'un organisme
central pour présider au contrôle de l ’application des règles et à la concentration des
collections.
2o En ce qui concerne la production des documents, il faut considérer que toute
publication, si minime soit-elle, est une contribution à l’oeuvre scientifique totale. Comme
telle, elle doit parvenir facilement à la connaissance des intéressés. A cette fin, il faut que
toute publication, en tant que contenant des résultats, soit faite sous une forme comparable,
utilisable, susceptible d’être intégrée à l’ensemble du corps bibliographique de la
science; il faut que des collections systématiques soient établies par la juxtaposition
d’éléments particuliers; il faut que l’entente intervienne pour la coopération aux publications
générales.
3° En ce qui concerne l’utilisation des documents, il y a lieu de viser à la facilité
de communication des données scientifiques contenues dans les documents. A cet effet, la
documentation doit être centralisée, complète et tenue à jour, et i! y a lieu de créer un
réseau international de communication intellectuelle fédérant tous les services de documentation.