tions édaphiques, ou formations stationnelles, déterminées en première ligne par les propriétés
du sol. »
Pour S c h im p e r , ce sont les conditions de vie et spécialement la nature du sol qui
constituent le caractère dominant et différentiel des formations.
G ü n t h e r B e c k v. M a n a g e t t a (1902):
« En définitive, chaque formation végé tale résulte de ce que des formes de v ég é ta tion
déterminées, c'est-à-dire adaptées à des conditions de vies spéciales, se réunissent, de
façon à constituer un groupement durable, représentant vis-à-vis des facteurs stationnels
qui l’influencent, un état d’équilibre, lequel se traduit par une physionomie caractéristique.»
(Pour B e c k c’est donc aussi l’unité des conditions de vie qui es t l’essentiel.)
La durée de l’état d’équilibre sus-mentionné peut d’ailleurs être limitée, c’est ce
qu’on observe par exemple dans les « Successions ». 11 ne s ’en suit pas cependant, — et c’est
là l’opinion de D r u d e comme celle de B e c k , — qu’il faille considérer une formation avant
tout comme le terme final d’une succession, mais plutôt comme le résultat d’un état d’équilibre
entre une station et la végétation qui la recouvre.
C’est pourquoi, chaque fois que, dans une formation végétale à caractère physionomique
uniforme, dans une prairie alpine ou une tourbière, par exemple, nous pouvons constater
dans ie groupement des espèces des modifications résultant de changements dans les
qualités du sol, le nouveau groupement végétal ainsi produit, peut être envisagé comme
représentant une formation nouvelle, alors même qu’il n’aurait qu’une durée temporaire.
L’opinion de B e c k peut donc se résumer comme suit;
a) La formation est l’expression de conditions d’existence déterminées.
b) Un groupement végétal en formation, mais qui n ’est pas encore complètement et définitivement
adapté aux conditions de sa station, n’est pas, à proprement parler, une fo r mation.
Pour citer B e c k textuellement, ce groupement n’a pas encore «einen längere Zeit
dauernden Abschluss gefunden ».
Ce que B e c k désigne sous le nom de «formation», correspond d’ailleurs avec notre
«as soc iation», car il distingue ses formations floristiquement. 11 parle entre autres d’une
douzaine de «formations» différentes du chêne en Autriche-Hongrie.
S c h r ö t e r (1902): «Un e formation comprend toutes les associations qui, dans leur
physionomie (forme de végétation) e t dans les caractères fondamentaux de leur écologie,
présentent une concordance manifeste, indépendante de la position systématique des e sp è ces
qui les constituent. »
On peut citer comme exemples de «formations » : la forêt à feuilles caduques, le
bas-marais, ie haut-marais, la végétation des rochers, le limnoplankton. La formation
correspond au « g en r e » de la systématique, l ’association à 1’« espèce ».
B r o c k m a n n (1907) parle de «valeur écologique», en insistant sur une certaine
égalité des unités.
C l em e n t s 1907:« Une formation es t un ensemble de végétation, autrement dit une
partie du tapis végétal, telle qu’une prairie, une fo r ê t , un marais, la couverture de lichens
‘d’un rocher, un étang avec ses nénuphars, etc. ». . .«La formation est l’unité d’une v é g é t
a t io n » . . .« Dans son sens étroit, une formation n’est pas autre chose que la couverture
végétale d’une station » . . . « La formation e s t le produit de la station ».
De ce qui suit il résulte clairement que C l em e n t s , par le moyen de ses listes floristiques,
a voulu caractériser simplement les subdivisions de telle on telle formation. Sous
l’influence de variations des conditions biologiques dans l ’intérieur d’une formation, apparaissent
dans le groupement des espèces qui la constituent, des modifications qui permettent
de la subdiviser en portions plus ou moins nombreuses, caractérisées chacune par certaines
espèces particulières.
Dans des régions très éloignées les unes des autres, existent des stations semblables
souvent occupées par des formations similaires, bien que les espèces qui les constituent
soient parfois complètement différentes, ce que l’histoire des migrations laisse aisément
concevoir.
C l em e n t s n’emploie pas le terme « association ». Parmi les termes (Consocies, so-
cietys, comunitys et family) qu’il utilise, celui de « Consocies » paraît le mieux correspondre
au sens du mot « association ». Lorsqu’en des points différents d’une formation
déterminée, des espèces différentes dominent, celles-ci constituent des «C o n s o c ie s » ; c’est
ainsi que dans la formation désignée par les Américains sous ie nom de « Prairie » on peut
distinguer des « Andropogon-Consocies », des « Stipa-Consoàes », etc.
G r a dm a n n (1909) considère la formation » comme l’unité fondamentale de la Syné cologie.
il considère la liste des espèces comme le caractère distinctif de la formation à
laquelle elles appartiennent, et, par cela, il entend le groupement que nous désignons comme
« association ».
G r a dm a n n estime que la formation dépend en première ligne de l’unité, autrement
dit de l’uniformité de la station; il recommande de déterminer tout d’abord les caractères
des associations sur un petit territoire, quitte à recourir à d’autres principes que celui de
l’unité stationnelle pour caractériser des groupements plus importants.
W a rm i n g qui, précédemment, rejetait l’expression de « Formation », l’utilise cependant
en 1909 dans le sens où nous l’avons définie (sous chiffre 8 f.).
3. Désignations concernant la phytogéographie floristique.
8”g. Le terme de « Zone », doit être réservé pour désigner les grandes subdivisions
climatiques de la terre ; il ne doit être utilisé ni pour désigner les subdivisions aliitudinales ou
régionales à l’intérieur d’une formation (» Zonation » de Clements) ni pour les subdivisions territoriales
proprement dites (Engler).
8’’h. Pour désigner les tranches successives de végétation qui se superposent sur le flanc
des montagnes ou dans la profondeur des eaux, l’emploi du terme * étage*, précisé par Vindication
de la cote d’altitude, est recommandé.
8”i. Le terme * ceinture» convient pour désigner les groupements concentriques à l’intérieur
d’une formation ou d'un groupe de formations (Zonation de Clements).
8°k. Le terme « Région » doit être exclusivement utilisé pour désigner une étendue territoriale
dans le sens horizontal et non pas comme « synonyme » d ’étage dans le sens altitudinal.