A droite, un autre fortin, et, entre les deux, de vastes terrains traversés par la
chaussée et une ligne de tramway.
Nous débouchons de là dans la partie du domaine « Vogelzang » comprenant un
terrain laissé à l’abandon et un jardin potage r; un habile architecte-paysagiste pourra
ici immédiatement donner la mesure de son talent. 11 pourra concevoir grandement,
l’espace le lui permet.
Les trois domaines que nous avons décrits sont, nous croyons l’avoir bien mis en
lumière, des propriétés de caractère privé, constituant, chacun, un tout complet. Or, il faut
les fondre en un vaste ensemble, leur faire perdre ce caractère particulier; songer, avant
tout aux lignes et aux belles perspectives; il faudra, pour cela, voir grand, aussi bien
pour les parties que pour l’ensemble. Lorsque les travaux d’appropriation seront terminés,
il ne doit plus y avoir ni « Vogelzang » ni « Middelheim », mais des sections ayant un
certain caractère particulier, participant parfaitement aux allures de l’ensemble.
Les limites ouest et nord-ouest du « Vogelzang » touchant à la grande route qui sera
élargie de ce côté, il y aura à modifier le tracé actuel, ce qui se fera sans nuire à l’aspect
actuel. Du côté de l’est, la propriété Latinis touche au glacis des fortifications et
devra être remaniée complètement; c’est là que nous rencontrons le fossé qui, probablement,
sera mis en communication directe avec celui du fortin VII; en outre, il faudra le
raccorder au ruisseau qui se trouve au nord de la propriété, lequel, à son tour, pourrait
aller rejoindre les fossés de « Middelheim ».
Lu examinant le terrain, l’on constate qu’il y a un espace libre, considérable, sis entre
le «Vo g e lz an g » et le «Middelheim»; il y a là des prairies et des terres labourées. Llles
sont coupées par une avenue perpendiculaire à la grande route désignée sur le plan sous
le nom de « Nachtegaalstraat », laquelle avenue, à son tour, donne, à angle droit, naissance
à une autre qui débouche dans la drève Le Grelle et se continue jusqu’au fond du
parc de «Middelheim».
L’espace est considérable et permettra de créer de belles choses, des perspectives
magnifiques notamment. Y créera-t-on uniquement des-pelouses, des ¡chemins et des sentiers,
des bouquets d’arbres et des massifs d’arbustes, ou bien y élèvera-t-on aussi des constructions?
Répondre à ces questions serait pour le moins prématuré. Qu’il y aurait de fort belles
chose à faire, nul n’en doute. Qu’on nous permette toutefois de faire remarquer que deux
terrains dans cette partie, nous paraissent, dès aujourd’hui, tout indiqués à des destinations
déterminées.
Le premier est situé entre la «Nachtegaals traat», la drève Le Grelle, la rangée
d’arbres parallèle à la rue du Rossignol, et la drève faisant face au château de M. Kreglinger.
11 mesure environ 8 hectares et, par son exposition et l’excellente qualité de son
sol, conviendrait à souhait pour la création d’un jardin botanique colonial, dont nous nous
occuperons plus loin. Sur le plan du 5 janvier, cette belle partie est séparée par le tracé du
nouveau boulevard de ceinture; il faut espérer que ce tracé sera modifié de façon à la
laisser intacte.
Le second terrain est celui face au «Middelheim», avec, au fond, un rideau d’arbres
d’une exceptionnelle beauté pittoresque; c’est actuellement une prairie; la terre est
excellente et conviendrait particulièrement pour la culture de plantes et de fleurs.
C’est sur cette partie qu’on voudrait voir créer un jardin-fleuriste à la mode française
ou florentine, avec des oeuvres d’art, des groupes, des statues, des vases, - des
bassins, des fontaines, etc. Du château «Middelheim», transformé en café-restaurant, par
exemple, agrandi peut-être, on aurait une vue superbe sur ce tapis floral.
11 va de soi que le domaine du «Middelheim» verra disparaître les constructions
que nous y avons signalées; ce s e r a i^ d ’autant plus indispensable qu’il faudra de tout^i
nécessité ouvrir en cet endroit de larges perspectives pour aboutir aux belles futaies de
hêtres.
Nous avons entendu émettre deux opinions différentes sur le caractère à imprimer
au voisinage immédiat du château. Celui-ci est entouré d’un fossé. Les uns voudraient
conserver celui-ci e t même agrandir la partie devant la façade tournée vers la drève Le
Grelle, afin de permettre à de petites embarcations, parties du fossé du fortin VII transformé,
passant à travers tout le domaine compris entre celui-ci e t « Middelheim »,
d’accoster à une terrasse qu’on établirait devant le futur café-restaurant. Les autres combleraient
le fossé, agrandiraient et embelliraient le château actuel, sur le terre-plein nouveau,
créeraient une entrée monumentale dans la grille en fer qui sera nécessairement établie pour
délimiter le parc.
Nous ne nous étendrons pas sur la valeur de ces projets, d’autres verront probablement
encore le jour; il ne nous appartient d’ailleurs pas non plus de nous prononcer
à ce sujet.
Puisque nous soulevons la question de l ’utilisation du château, disons un mot de
celle du château du «V o g e lz a n g » et de ses dépendances. Il faut souhaiter que leur
ensemble soit conservé, du moins dans ses grandes lignes. Le château pourrait également
être transformé en un café-restaurant ou en une laiterie sans qu’il faille pour cela toucher
aux façades; les dépendances seraient utilisées comme garage pour automobiles ou v o itures,
écurie pour chevaux, demeure pour le jardinier-chef de cette section du parc, etc. ;
l’essentiel est qu’on les conserve.
Revenons encore au « Middelheim », où, du côté ouest, se trouve le potager et,
au delà d’un rideau d’arbres, une grande pièce de terre séparée de celle qui lui fait face
par la si jolie drève Le Grelle plantée de tilleuls. Tout étant mis en rapport intime avec
le reste du parc, il y aurait peut-être lieu de créer sur l’emplacement de ce potager, des
pépinières d’arbres d’ornement à l’usage des plantations des avenues, squares et parcs de
ville; ou bien, y transférer un jour peut-être l’établissement horticole de Kiel; on pourrait
y aménager un terrain pour permettre aux enfants d’y planter de petits jardins.
Tout le parc que nous venons de passer en revue sera clôturé par une grille en
fer. Que sera cette grille?
11 ne faut pas se dissimuler les diffi|cultés que rencontrent ceux qui se livreront
a ces travaux de transformation et d’embellissement. Autre chose est de créer tout d’une
pièce que d’avoir à compter avec des détails existants ou à conserver.
Transportons-nous à présent de l’autre côté de la route de Wilryck, dans la partie
contournant « den Brandt ». Le nouveau boulevard servira dans sa) partie rectiligne de limite
au nouveau Parc pour aboutir à l’étang dont plus haut nous avons signalé la belle ligne.
Cette partie de l’ancien domaine-de M. délia Laille pourra, en majeure partie, rester dans
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