EXCURSION
du Jeudi 19 Mai 1910
Le jeudi 19 mai, les congres sistes ont visité Anver s ; les uns accompagnant
M. le Prof. J. Mas sar t , et se rendant à Anvers par ba te au de Tamise à
Anvers (voir Excursions botaniques), les autres venus directement à Anvers
par chemin de fer.
A l’ar r ivée dans la mé t ropole commerciale , M. Ch. de Bosschere reçut
les congressistes et les conduisi t di rectement au Jardin zoologique et, sous
la conduite du Directeur, M. le Dr Lohest , on pa rcourut rapidement les
salles de réception et de concert, et IC' jardin, en cet te époque en pleine
pér iode d ’agrandissements .
Après avoir visité la Bourse, la Cathédrale , on se rendi t au célèbre
Musée Plantin, où la Commiss ion d’organisat ion fit r eme t t r e à chacun des
congressistes présents une feuille t i rée sur vieux papier avec les caractères
de l’impr imer ie plantinienne et illustrée d’un cer tain nombre de clichés
ayant passé dans les oeuvres de Dodoens , le père de la botanique en Belgique.
Le texte de cet te feuille é ta i t :
« Op donde rdag 19 Mei 1910 bezochten de leden van het Internationaal
Kruidkundig Congres het Musaeum Plant in-Moretus , ingericht in de lokalen
der be roemde Plantynsche Aa r t sd ru k k e r i j en bevat tende , te zamen me t den
alem, gebez igd door den st ichter van het huis en zijne opvolgers, kunst -
schat ten van allen aard.
» Onde r deze laaste bevinden zich nog de houtsneden g eb ru ik t in de
vverken van Dodonaeus, Clusiiis en de Lobel, welke hier in de zest iende
eeuw g e d ru k t vverden en wa a ra an de plantenf igüren ont leend zijn, die
deze bladzijden versie ren.
»T ô t aandenken van dit heug)lijk bezoek, werd een exemplaar van het
tegenwoordige stuk, g edruckt met pla aten en letters û t r Plantynsche druk-
kerij, aan elk lid van het Congres aang'eboden. »
Les congressistes furent ensuite reçus à l’Hôtel de ville, où M. de
Bosschere les présenta au Conseil communal, présidé par M. le Dr Vic tor
Desguin , échevin de l’Instruction publique. M. l’Lchevin adres sa aux congre s sistes
le discours suivant :
Mesdames, Messieurs,
Ce n'est pas la première fois que notre ville a l'honneur de recevoir les Membres du
Congrès de Botanique. Lors de notre première Exposition Universelle, en 1885, c'est à
Anvers que vous avez tenu vos assises. Nous en avons conservé le meilleur souvenir et
apprenons avec grand plaisir que des membres qui ont assisté au Congrès de 1885 se trouvent
encore ici aujourd'hui. Nous savons d'ailleurs que l'organisation de cette assemblée fut
parfaite, qu'elle servit de modèle à tous les Congrès qui eurent lieu par la suite.
Aujourd'hui nous avons la satisfaction de vous recevoir dans notre Maison commune,
de vous souhaiter la bienvenue dans notre ville et vous dire que nous apprécions bien haut
l'honneur de votre visite.
La ville d Anvers s'est toujours trouvée dans des conditions désavantageuses au point
de vue botanique. Malgré le désir de beaucoup de ses habitants et de ses administrateurs,
d leur a été impossible de donner à l'arboriculture, à la floriculture, à l'ornementation de
ses places publiques, le développement qui est devenu une nécessité dans toutes les villes
modernes.
Port de commerce et place de guerre tout à la fois, enserrée depuis ses origines dans
des fortifications dont l'enceinte fut reculée au fur et à mesure que le commandaient ses
besoins les plus urgents, lorsque la place manquait à sa population constamment grandissante,
obligée d'apporter tous ses soins à l’extension de ses relations commerciales, de ses
établissements maritimes, elle n’avait guère le temps de songer à ce qui paraissait être un
objet de luxe.
Notr e ville a cependant un passé qui prouve qu’elle ne s ’est jamais désintéressée des
progrès de la science. Nous pouvons citer avec fierté le pharmacien-botaniste, P. Cau-
denberg, dont la statue a été élevée dans notre Jardin botanique; nous pouvons rappeler
que les oeuvres de Dodoëns, de l’Escluse, de Lobe!, et d’autres encore, furent imprimées par
Plantin, dont la maison célèbre, acquise par la ville et conservée religieusement, est devenue
un Musée qui provoque l’admiration des étrangers et sera, je n’en doute pas, honoré de votre
visite. ¡7
Je citerai encore le nom, connu de vous tous, d’un de nos compatriotes, Henri Van
Heurck, dont le monde savant déplore la perte; il s ’est signalé surtout par ses recherches
cryptogamiques et son Atlas des Diatomées est universellement apprécié.
Anvers possède, et a possédé, des horticulteurs de grand renom, des amateurs éclairés,
propriétaires de jardins et de terres qui méritent l’attention, pour la variété et l’excelr
lence de leurs productions. i ( '
C’est seulement depuis l’extension qu’a prise la ville, par le dernier recul de son
enceinte fortifiée, qu’il a été possible d’y créer un parc, pas très étendu, mais pittoresque
et bien planté.
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