Les trois unités fondamentales de la Synécologie peuvent être définies comme suit;
S" d. La station (Standort) comprend l ’ensemble des facteurs agissant sur une localité
déterminée dans la mesure où ils influent sur sa végétation.
Remarques: Les facteurs en question peuvent être groupés de la façon suivante:
A. Facteurs physiques :
a) climatiques,
b) édaphiques,
physico-chimiques (humidité, sels minéraux solubles et alibiles, température du
sol) ;
physiographiques (Cl eme n t s ) altitude, exposition, déclivité, topographie).
B. Facteurs biotiques. (Influence exercée par les plantes les unes sur les autres [Bactéries
du sol, parasites, plantes support ou ombrageantes]; ou par les animaux (Faune
du sol, insectes pollinisateurs, animaux assurant la dispersion des espèces, ou contribuant
à leur destruction).
8° e. Une association (Bestandestypus) est un groupement végétal de composition floristique
déterminée, présentant une physionomie uniforme et croissant dans des conditions stationnelles
également uniformes.
L’association est l ’unité fondamentale de la Synécologie.
(En opposition avec les résolutions A 1 et 4 du comité anglais.)
Remarques: Les caractères d’une association végétale sont les suivants:
]o Elle n’est pus une unité topographique-, sur la même localité peuvent se combiner plusieurs
associations (par ex. les blocs de rochers dans une forêt, ou sur une prairie,
sont le substratum d’associations particulières).
2° Elle est déterminée par sa station comme une unité écologique.
3« Elle est caractérisée floristiquement par la liste des espèces qui la composent.
4o Elle revêt, par suite des formes de végétation qui la constituent, un caractère écologique
déterminé.
Les espèces des mêmes associations appartiennent:
A. ou bien toutes à la même forme de végétation,
B. ou bien à une série déterminée de formes de végétation,
C. ou bien encore sont dépendantes les unes des autres.
5° La physionomie de l’association se trouve déterminée par la fréquence relative des
diverses formes de végétation qui la constituent.
Les divers degrés de fréquence sont désignés d’une façon différente suivant les
auteurs :
D r u d e distingue les espèces en
sociales (soc.) ou dominantes,
gregariae (greg.), apparaissant par groupes,
copiosae^, cop.^, cop.i, espèces mélangées aux dominantes en proportions diverses,
mais qui sont relativement fréquentes.
sparsae (sp.), éparses, sporadiques,
• solitariae (soi.), isolées.
B r o c kma n n (d’après de nombreux relevés de groupement floraux d’une même a s sociation)
les distingue en:
constantes (apparaissant au moins dans la moitié des cas) et comprenant:
a) les plantes caractéristiques (n’apparaissant que dans une association déterminée)
et
b) les formes ubiquistes apparaissant d’une façon constante dans plusieurs as sociations)
et en accessoires (apparaissant au moins dans i / i des cas).
C l eme n t s emploie les termes de
faciès (espèces dominantes),
principal species (espèces principales, ou prévalentes),
secondary species (espèces secondaires).
P. J a c c a r d divise la surface occupée par une association en un nombre déterminé
de localités de 1, 10 ou 100 m^ et exprime le degré de fréquence de chaque espèce en
fonction du nombre de localités sur lesquelles elles apparaissent.
6° Diverses associations, particuFèrement celles des forêts et des taillis sont comme « stratifiées
» (Cayer) et constituées par la couverture basse du sol, les herbes qui s ’en
détachent, puis les buissons e t les arbres.
7o La physionomie d’une association peut changer dans le cours des saisons; il importe
donc de distinguer des « aspects saisonniers » (« a sp e c t s» de CÎ eme n t s ) .
8o La diversité de combinaison des facteurs stationnels conduit à établir à l’intérieur de
l’association des divisions; celles-ci peuvent être établies de la façon suivante:
a) d’après la méthode des carrés (Cl eme n t s ) ,
b) d’après la méthode de Ghiridon (Ol i v e r et T a n s l e y ) ,
c) d’après les coefficients de communauté ( J a c c a r d ) .
Dans la désignation de ces sous-divisions de l’association, on devrait éviter d’employer
le terme «Fami l le» (Proposition 16 de M. H a r s h b e r g e r et résolution A 5 du comité
anglais).
Qo L’association est limitée géographiquement par l ’extension des espèces qui la constituent,
notamment par celle dès plantes dominantes (Leitpflanzen), aussi l’association
peut-elle parfaitement servir à caractériser des territoires phytogéographiques.
10° Chaque association peut être considérée comme un stade d’une succession, c’est-à-dire
de la série des végétations qui se succèdent sur une station déterminée. Ces stades
successifs apparaissant sur un même sol forment une « série » terminée par un « stade
final» (« c lima t s ta g e» ) (Cl eme n t s , Ga n o n g ) .
La désignation des associations peut s ’effectuer comme suit:
lo au moyen d’une expression de la langue vulgaire,
2o au moyen d’une ou plusieurs espèces dominantes:
désignées par leur appellation usuelle: gazon à laîches naines, ou
par l ’adjonction du suffixe «etum », celui-ci pouvant ou bien s ’ajouter aux noms
génériques, ceux-ci étant suivis, soit du nom de l ’espèce dominante au génitif :
Seslerietum caeruteae; soit d’un adjectif; Betuletum equisefosum, ou bien,
s’ajouter simplement au nom d’espèce : Curvaletum (Carex curvula).