La Botanique, enseignée dans les instituts supérieurs, doit être plus développée et
beaucoup plus encore dans les facultés de sciences, de pharmacie et de médecine ;
cette importance sera la plus grande dans les écoles d’horticulture, de floriculture, d’arboriculture,
d’agriculture, etc., etc.
Au début, l’enseignement de la Botanique aux enfants, dans les écoles, doit être
très simple, et, surtout, avant d’inculquer le nom, l’organisation végétale, etc., on doit
faire des excursions à la campagne et, tandis que les enfants jouent, prennent des plantes
croissant spontanément dans chaque région et sous un climat, donné, leur expliquer d’une
manière simple les parties qui constituent les plantes et ce qu’elles produisent.
On doit établir de petits jardins où les enfants cultivent les plantes, où ils peuvent
voir la germination des graines, le développement des plantes et enfin comment s ’effectuent
toutes ies fonctions jusqu’à la fructification ; ces jardins peuvent être soutenus soit par
des particuliers, soit par l’État, qui doit pousser au progrès des peuples civilisés. Les
villes où il y a des instituts supérieurs doivent avoir un jardin botanique et, s ’il n’y a
pas suffisamment de terrain pour son installation, l’État doit avoir un jardin public
destiné à l’enseignement de la Botanique, où l’on puisse cultiver les espèces végétales les
plus importantes, les plus utiles pour l’étude des sciences naturelles ; comme exemple, on
peut citer Buenos-Aires qui a un beau jardin botanique soutenu par la municipalité. C’est
dans les grandes villes où il y a une université qu’il doit y avoir de grands jardins
botaniques, de grands herbiers, pour qu’on puisse étudier des plantes de climats différents,
d’importants groupements de phanérogames et de cryptogames de tous les pays du monde.
Dans les facultés de pharmacie et de médecine, l’enseignement des plantes utiles et
médicinales est de la plus haute importance.
Et, enfin, dans les écoles générales d’HorticuIture, on doit aussi enseigner la Botanique
pratique, puisque la connaissance pratique des plantes est de toute utilité et de toute
importance pour les différentes classes sociales.
Les points que l’on doit enseigner sont très nombreux dans les différents genres
d’études ; il est très curieux de connaître comment les plantes se développent, de quoi
elles se composent, leurs fonctions, leur existence, leurs organes, leur structure pour chaque
espèce et, particulièrement pour les cryptogames, l’étude de la cellule, du tissu vasculaire»
des racines, des tiges, des feuilles et des fruits, leurs moyens de multiplication, l’inflorescence,
le calice, la corolle, l’étamine, le pistil ; la structure des acotylédones, des
monocotylédones et des dicotylédones; la fécondation naturelle et artificielle, la greffe, la
marcotte, les boutures et les autres moyens que la science enseigne pour la propagation
des plantes.
En étudiant la flore espagnole, et tout particulièrement celle de Cadix, nous trouvons
beaucoup d’espèces curieuses croissant spontanément et d’autres, utiles en général, pour
leurs diverses applications, pour leurs produits utiles, à toutes les classes de la société,
très particulièrement les plantes fourragères ; les graminées et les légumineuses; ces espèces
doivent être étudiées botaniquement par toutes les classes de la société.
Mon opinion sera toujours que l’étude de la Botanique est d’utilité publique, car
la connaissant bien, on peut arriver à la culture pratique; ainsi, pour être un bon
jardinier, l’essentiel est de connaître la Botanique ; par là seulement on peut arriver à
avoir diverses connaissances pratiques sur les modes de multiplication des végétaux, et,
parmi elles, une des plus importantes est la greffe, opération bien connue des gens de la
campagne dans la majorité des peuples d’Espagne, mais cependant exécutée d’une façon
routinière et sans autres connaissances que celles laissées par la tradition.
Dans le même cas se trouvent d’autres opérations plus importantes encore, telle
la fécondation artificielle ; il est nécessaire de connaître parfaitement les organes sexuels
des fleurs pour obtenir de bons résultats dans l’hybridation.
Les branches de 1 Horticulture sont nombreuses, mais la base est toujours l’étude
de la Botanique dans toute son étendue, élémentaire d’abord et détaillée ensuite : Botanique
générale, Botanique médicinale, Botanique appliquée, Botanique agricole. Botanique
horticole, etc. ; en un mot, connaître de toutes les régions du monde le plus grand
nombre possible de plantes.
Pour toutes les branches de la science naturelle et tout particulièrement pour le
progrès de l’Horticulture et de la FloricuKure, l’étude de la Botanique, aujourd’hui si
développée dans les pays civilisés, est de grande i nportance tant pour le plus modeste
ouvrier que pour le plus haut potentat; depuis de nombreuses années, on étudie la
botanique dans tout 1 univers, mais je crois qu’on peut encore avancer beaucoup plus à
cause des grandes facilités de communications et, surtout, si gouvernements et particuliers
songent à l’avenir que représente l’enseignement universel de la Botanique, sous tous les
points de vue, pour le bien des hommes sans distinction de classes et de pays.
Comme le langage botanique est universellement connu, c’est encore une raison qui
rend facile le moyen d’enseigner la connaissance des plantes d’une manière pratique et à
la portée de l’imagination la plus pauvre.