SÉANCE D’OUVERTURE DU CONGRÈS DU 16 MAI 1910
Salle du Dôme, Jardin Botanique de l’État, Bruxelles.
A 10 1/2 heures prennent place au b u r e au ; M. le Baron de Moreau
et Th. Durand, présidents de la Commiss ion d ’organisat ion ; M. Car tuyvels,
in specteur de l’Agriculture, délégué de M. le Min is tre ; les membre s
de la Commission ; M. Zahlbrückner , secrétaire général du Congrès de
Vienne et le secrétaire général de la Commiss ion d ’organisat ion du Congrès
de Bruxelles 1910.
M. le Baron de Moreau se lève et prononce le discours suivant :
Mesdames, Messieurs,
En ouvrant ce Congrès m’échoit le g r an d honneur de remercier ceux
qui ont bien voulu répondre à l’invita tion du Comi té d’organisat ion et le
grand honneur aussi de leur souhai ter la bienvenue : aux Couve rnement s
é t range r s d’abord, qui nous ont envoyé des délégués, ma rq u a n t ainsi tout
l’intérêt qu’ils p o r tent à une science qui se développe chaque jour d av an tage
et qui touche, par la multiplicité de ses points de vue, aux préoccupations
les plus intimes de l’espr it huma in; ensuite, aux nombreux r e p r é s e n tant
s des Universités, Instituts et Sociétés savantes qui, venus des États
d ’Europe, d’Amér ique, d’Asie, d’Afrique, d ’Australie, appor tent leur pa r t de
t ravail à la gr ande oeuvre que vous avez ent repr ise.
Deux questions principales sont soumises à vot re examen : l’une d ’elles
fut par t iel lement discutée à vot re Congrès de Vienne en 1905. C’est la
question de la nomenclature végétale que vous avez cette fois à envisager au
point de vue cryptogamique.
L’aut re question p a ra î t pour la première fois au pro g r amme d’un
Congrès Interna t iona l ; il s ’agit de me t t re un peu d ’ordre dans la nomenclature
phytogéographique. MM. les Prof. Ch. Flahault et C. Schröter , chargés
des fonctions de rappor teur , vous guide ront dans vos discussions sur cette
impor tante matière.
Not re Commission d ’organisat ion a cru bon de faire faire des enquêtes
sur deux aut res questions concernant la botanique: Documentat ion et Enseignement.
Des discussions auxquelles elles donneront lieu surgi ront pro b ab le ment
quelques données capables de prê te r à un examen plus approfondi dans
un prochain Congrès.
Messieurs, ce n ’est pas la première fois que la Belgique a l’honneur
d’offrir l’hospitali té à des congressistes botanis te s. En 1880, lorsqu’elle fêtait
au milieu des acclamations pat riot iques, le 50^« anniversaire de son indépendance,
des hommes de science se réunissaient à Bruxelles pour t ra i te r les intérêts
de la Science dont vous êtes les éminents propagandis tes . C ’est alors
que surgit pour la première fois le problème si palpi tant de l’Enseignement
de la Botanique.
Ajoutons que, en 1885, not re Mét ropole commerci ale, Anvers, reçut à
son tour en un Congrès les pr incipaux botanis tes du monde.
La désignat ion de Bruxelles comme siège du IID Congrès Internat ional
de botanique rend la Belgique jus tement fière. Ce pays, l’un des plus petits
du monde, se vante d’êt re à la tê te de tous les progrès. En Agriculture, en
Industrie, dans le Commerce, il s’est élevé à une hauteur qui le met au
premier rang des États producteur s du monde. Dans les Sciences et dans les
Ar ts ses efforts n’ont pas été couronnés de moins de succès, et c’est ce qui lui
vaut. Messieurs, l’honneur de vous revoir réunis en ces solennelles assises.
Vos t ravaux seront, je n’en doute pas, f ructueux! Ils ajouteront , à
tous ceux dont vous pouvez vous enorguei lli r dans le passé, de nouvelles
sources de richesse scientifique, de nouvelles et fécondes solutions.
Encore une fois, merci, et soyez. Messieurs, les bienvenus dans la capitale
de la petite Belgique. Je ne puis me rasseoi r sans dire, au nom du
Congrès, à l’Angleter re, qui vient de pe rdre son roi, la pa r t que nous prenons
-dans ses regret s . Les Anglais aimaient à dire d’Édouard VII qu’il était
l’Homme de la Paix. Quel plus bel éloge peut -on faire d’un souverain, s u r tout
à une époque où tout ce qui devrai t unir les peuples semble, au
contraire, les diviser !
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