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 Salle  du  Dôme,  Jardin  Botanique  de  l’État,  Bruxelles. 
 A  10  1/2  heures  prennent   place  au  b u r e au ;   M.  le  Baron  de  Moreau  
 et  Th.  Durand,   présidents  de  la  Commiss ion  d ’organisat ion ; M. Car tuyvels,   
 in specteur  de  l’Agriculture,  délégué  de  M.  le  Min is tre  ;  les  membre s   
 de  la  Commission  ;  M.  Zahlbrückner ,   secrétaire  général   du  Congrès   de  
 Vienne  et  le  secrétaire  général   de  la  Commiss ion  d ’organisat ion  du  Congrès   
 de  Bruxelles  1910. 
 M.  le  Baron  de Moreau  se  lève  et  prononce  le  discours  suivant  : 
 Mesdames,   Messieurs, 
 En  ouvrant   ce  Congrès   m’échoit  le  g r an d   honneur   de  remercier   ceux  
 qui  ont   bien  voulu  répondre  à  l’invita tion  du  Comi té  d’organisat ion  et  le  
 grand  honneur   aussi  de  leur  souhai ter   la  bienvenue  :  aux  Couve rnement s   
 é t range r s   d’abord,   qui  nous  ont  envoyé  des  délégués,  ma rq u a n t   ainsi tout   
 l’intérêt   qu’ils  p o r tent   à  une  science  qui  se  développe  chaque  jour   d av an tage  
 et  qui  touche,  par   la  multiplicité  de  ses  points  de  vue,  aux  préoccupations  
 les  plus  intimes  de  l’espr it  huma in;   ensuite,  aux  nombreux  r e p r é s e n tant 
 s   des  Universités,   Instituts  et  Sociétés  savantes   qui,  venus  des  États  
 d ’Europe,   d’Amér ique,  d’Asie,  d’Afrique,  d ’Australie,  appor tent   leur  pa r t   de  
 t ravail  à  la  gr ande   oeuvre  que  vous  avez  ent repr ise. 
 Deux  questions  principales  sont  soumises à  vot re  examen :  l’une d ’elles  
 fut  par t iel lement   discutée  à  vot re  Congrès   de  Vienne  en  1905.  C’est  la  
 question  de  la  nomenclature  végétale  que  vous  avez  cette  fois à envisager   au  
 point  de  vue  cryptogamique. 
 L’aut re  question  p a ra î t   pour   la  première  fois  au  pro g r amme   d’un  
 Congrès  Interna t iona l ;   il  s ’agit  de  me t t re   un  peu  d ’ordre   dans  la  nomenclature  
 phytogéographique.   MM.  les  Prof.  Ch.  Flahault  et  C.  Schröter ,   chargés  
 des  fonctions  de  rappor teur ,   vous  guide ront   dans  vos  discussions  sur   cette  
 impor tante  matière. 
 Not re  Commission  d ’organisat ion  a  cru bon  de  faire  faire des enquêtes  
 sur  deux  aut res   questions  concernant  la  botanique:   Documentat ion  et  Enseignement. 
   Des  discussions  auxquelles  elles  donneront   lieu  surgi ront   pro b ab le ment  
 quelques  données  capables  de  prê te r   à un  examen  plus  approfondi  dans  
 un  prochain  Congrès. 
 Messieurs,  ce  n ’est  pas  la  première  fois  que  la  Belgique  a  l’honneur   
 d’offrir  l’hospitali té  à  des  congressistes  botanis te s.  En  1880,  lorsqu’elle  fêtait  
 au  milieu  des  acclamations  pat riot iques,   le  50^«  anniversaire  de  son  indépendance, 
   des  hommes   de  science  se  réunissaient  à  Bruxelles  pour   t ra i te r   les  intérêts 
   de  la  Science  dont   vous  êtes  les  éminents  propagandis tes .   C ’est  alors  
 que  surgit   pour   la  première  fois  le  problème  si  palpi tant   de  l’Enseignement   
 de  la  Botanique. 
 Ajoutons  que,  en  1885,  not re  Mét ropole  commerci ale,   Anvers,  reçut   à  
 son  tour   en  un  Congrès   les  pr incipaux  botanis tes   du  monde. 
 La  désignat ion  de  Bruxelles  comme  siège  du  IID  Congrès   Internat ional   
 de  botanique  rend  la  Belgique  jus tement   fière.  Ce  pays,  l’un  des  plus  petits  
 du  monde,  se  vante  d’êt re  à  la  tê te   de  tous  les  progrès.   En  Agriculture,  en  
 Industrie,  dans  le  Commerce,   il  s’est  élevé  à  une  hauteur   qui  le  met   au  
 premier   rang  des  États   producteur s   du  monde.  Dans  les  Sciences  et  dans  les  
 Ar ts   ses  efforts  n’ont  pas  été  couronnés  de  moins  de  succès,  et  c’est  ce  qui  lui  
 vaut.  Messieurs,  l’honneur   de  vous  revoir   réunis   en  ces  solennelles  assises. 
 Vos  t ravaux  seront,   je  n’en  doute  pas,  f ructueux!   Ils  ajouteront ,   à  
 tous  ceux  dont  vous  pouvez  vous  enorguei lli r   dans  le  passé,  de  nouvelles  
 sources  de  richesse  scientifique,  de  nouvelles  et  fécondes  solutions. 
 Encore  une  fois,  merci,  et  soyez. Messieurs,  les  bienvenus  dans  la  capitale  
 de  la  petite  Belgique.  Je  ne  puis  me  rasseoi r   sans  dire,  au  nom  du  
 Congrès,  à  l’Angleter re,   qui  vient  de  pe rdre   son  roi,  la pa r t   que  nous  prenons  
 -dans  ses  regret s .   Les  Anglais  aimaient  à  dire  d’Édouard  VII  qu’il  était   
 l’Homme  de  la  Paix.  Quel  plus  bel  éloge  peut -on  faire  d’un  souverain,  s u r tout 
   à  une  époque  où  tout   ce  qui  devrai t  unir  les  peuples  semble,  au  
 contraire,   les  diviser ! 
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