
 
        
         
		M.   le   P r é s i d e n t   pense  que,  pour   forme r   l’espr it  des  jeunes  gens,  
 il  faut  les  faire  observer   et  expér imenter   pendant   plusieurs  années  sans  
 inter ruption,   en  concent rant   ces  expériences  et  ces  observat ions   sur   les  obje ts   
 les  plus  à  por tée  de  leur  vue  habituelle. 
 M.   Q u e v a .   —  L’enseignement   des  Sciences  naturel les   doit  êt re  
 donné  par   des  profes seurs   qui  ont   fait  des  études  de  Sciences  naturel les  et  
 non  par   des  physiciens  ou  des  cnimistes. 
 La  discussion  sur  cette   question  étant   terminée,   M.  le  Prof.  A.  Gravis  
 demande  la  parole  pour   donner   lecture  de  la  note  suivante: 
 Chacun  des  t roi s   degrés   de  l’Enseignement   a  une  double  dest inat ion :  
 à  l’école  primaire,  l’enfant  apprend  à  lire,  à  écrire,  à  calculer,  choses  indispensables  
 aujourd’hui  à  to u t   le  monde ;  ces  connaissances  le  rendent   apte  à  
 cont inuer   ses  études   si  les  circonstances  le  pe rme t tent .   L’Enseignement   
 moyen  a  pour   but   de  donner   une  cul ture  généra le  à  ceux  qui  n ’i ront   pas  
 plus  loin,  en  même  temps   q u ’une  prépa ra t ion  convenable  à  ceux  qui  a b o r deront 
   plus  t a rd   l’Enseignement   supér ieur .   A  ce  dernier   revient  la  mission  
 de  faire  des  hommes   de  haute  cultu re  intellectuelle,  capables  de  travailler   au  
 progrè s   des  Sciences,  et  aussi  des  praticiens  de  talent,   magi s t ra t s ,   avocats,   
 médecins,  pharmaciens,   ingénieurs.  Ainsi  doivent  s’enchaîner   ha rmonieus e ment 
   toute s   les  études,  depuis  les  plus  humbles  jusqu’aux  plus  relevées. 
 Ce  qui  est  vrai  de  l’Enseignement  dans   son  ensemble,  l’est  également   
 de  chacune  des  branches  dont   il  se  compose.  Conformément   au  pro g r amme   
 assigné  à  not re   Section,  nous  n’avons  à  nous  occuper  que  de  la  Botanique :  
 je  vous  propose,  en  out re,   de  nous  re s t re indre   à  l’enseignement   du  degré  
 moyen,  à  cause  de  son  impor tance,   soit  qu’on  le  considère  en  lui-même,  soit  
 qu’on  l’envisage  dans  ses  rappor t s   avec  l’enseignement   supérieur. 
 Il  convient  de  faire  rema rque r ,   dès  le  début ,   que  l’Enseignement   
 moyen  de  la  Botanique  n’est  pas  une  ent ité  complètement  isolée :  il  fait suite  
 aux  connaissances  toutes   élémentai res  acquises  à  l’école  pr imai re ;  pour   une  
 notable  catégor ie  d’élèves,  il  doit   servir   de  prépa ra t ion  aux  études  unive r sitaires. 
 La  question  qui  nous  préoccupe  est,  en  out re,   liée  à  une  aut re   plus  
 va s te :   celle  du  rôle  que  doit  rempl i r   l’Enseignement   des  Sciences  naturelles  
 au  poin t  de  vue  de  la  format ion  intellectuelle.  Le  groupe   consti tué  pa r   la 
 Physique,  la  Chimie,  la  Botanique,  la  Zoologie,  la  Minéralogie  et  la  Géologie, 
   consti tue  un  Enseignement   dont   les  mé thodes   et  la  por tée  sont  toutes   
 dif férentes  de  celles  de  la  Li t té ra ture,   de  l’Histoire,  des  Mathémat iques ,   etc.  
 Ainsi  nous  touchons   aux  points  les  plus  cont roversés   des  p ro g ramme s   qui  
 sont  à  l’étude  en  not re  pays,  aussi  bien  que  chez  nos  voisins. 
 Je  ne  vous  apprendrai   rien  en  disant  que,  depuis  nombre   d ’années,  la  
 nécessité  d’une  réforme  de  l’Enseignement   moyen  est  reconnue,  qu’on  s ’en  
 occupe  et  qu’on  espère  about i r   bientô t.   Puissions-nous,  dans  la  mesure  de  
 not re  intervention  spécialisée,  cont r ibuer   à  amener   ce  résul tat   si  désirable. 
 Demandons-nous,   to u t   d’abord,   quel  est  le  but   à  at teindre  par   l’Enseignement 
   de  la  Botanique  dans  nos  Athénées,   nos  Collèges,  nos  Ecoles  
 moyennes  et  nos  Ecoles  normales   ?  Cer tes,   ce  but   n’est  pas  de  faire  de  
 chaque  élève  un  botanis te  ;  ce  n’est  pas  non  plus  de  lui  donner   les  connaissances  
 uti litaires  qui  conviennent  à  un  agronome   ou  à  un  hor ticulteur .   Le  
 rôle  de  l’Enseignement   de  la  Botanique  au  degré  moyen  est  avant   tout   un  
 rôle  éducatif.  Je  dirais  volont iers  que  la  Botanique  n’est  qu’un  pré texte   
 pour   habi tuer   les  jeunes  gens  à  observer ,   à  comparer ,   à  réfléchir,  à  énoncer  
 un  jugement   basé  sur   un  t ravai l   personnel  préliminaire, en  d’aut res   termes,   
 à  leur  apprendre   le  moyen  à'apprendre  par  eux-mêmes. 
 Tout   ce  qui  vient  à  l’encont re  de  ce  but  doit  êt re  évi té:  donc,  pas  de  
 connaissances  de  pure  mémoire,   pas  de  général i tés   et  d’abs t ract ions   imposées  
 à  l’espr it  pa r   la  parole  du  ma î t re   ou  l’autor i té  du  livre.  Il  s’agit  de  
 me t t r e   en  oeuvre  la  méthode  scientifique  :  cette  méthode  admi rable  qui,  
 dans  les  temps   modernes,   a  révolut ionné  le  monde. 
 Ou t r e   ce  but   pr imordial,   on  peut   se  proposer   un  but   secondai re :  celui  
 de  me t t r e   à  la  por tée  des  jeunes  gens  les  connaissances  que  toute   personne  
 in strui te  peut   pos séder   concernant   les  plantes,  leur  organisat ion  et  leur  vie. 
 Pour   at teindre  le  but   pr imordial,   l’Enseignement   moyen  de  la  Botanique  
 doit  consis te r  su r to u t   en  exercices  d’analyse  exécutés  par   les  élèves  
 sous  la  direction  du  professeur .   Les  leçons  du  ma î t re  ne  seront   que  la  s y n thèse  
 des  observat ions   faites  au  préalable  pa r   les  élèves,  observat ions  qui  
 peuvent,  au  besoin,  êt re  complétées  par   l’indication  de  quelques  faits  non  
 vérifiables  au  moment   de  la  leçon.  On  évitera,  autant   que  possible,  les  
 généralisat ions,   les  définitions  et  l’emploi  des  te rme s   techniques  non  indispensable 
 s. 
 L’o rg a n o g r a p h i e ,   la  Classification  et  la  Biologie  végétale  (Ethologie )  
 sont  les  par t ies   de  la  Botanique  qui  se  prêtent   le  mieux  à  des  exercices