prescr ipt ion il y a cinq ans. Mais il a bien fallu reconna î t re à cet te époque
que si l’on ne met tai t pas toute s les langues modernes sur le même pied
— ce qui rendrai t la botanique descrip tive quasi- impossible — il fallait les
éliminer toutes.
Le but poursuivi par l’art. 36 n’a souvent pas été compris. On n ’a
jamais eu l’intention d ’empêcher des auteur s de rédiger des descriptions
complè te s et détaillées dans leur langue mate rnelle . On leur a seulement
demandé, dans un but d ’entente internat ionale, de donner une courte
descr ipt ion latine qui pe rme t te aux conf rères ap p a r ten an t à d ’aut re s pays, et
par lant une aut re langue, de prendre connaissance d’une façon suff isante de
la substance des faits sur lesquels l’auteur basai t un groupe nouveau. Le
devoir que l’on a cherché à imposer — et on n ’a pas eu to r t — est un devoir
d ’altruisme. 11 y a sans doute un pet it ef for t à faire de la pa r t des auteur s de
tout pays et de toute langue, mais ce pet it ef for t est gros de conséquences
au poin t de vue de l’entente internat ionale.
On objecte t rès souvent que le latin n ’est plus enseigné dans les écoles
comme autrefois , q u ’il est même de moins en moins enseigné, et que l’on
marche vers une époque où il ne sera plus enseigné du tout . Dès lors, est-il
raisonnable de mainteni r une prescr ipt ion qui semble êt re en cont radict ion
avec l’évolution générale de l’ins t ruct ion ? Mais, Messieurs, ceux qui t iennent
ce langage oublient que les bases mêmes de la documentat ion écrite en
botanique descriptive sont en latin ! Dans l’éta t actuel des choses ~ et il en
sera ainsi t a n t qu’il y aura une botanique descriptive — les botanis tes sont
déjà obligés d ’apprendre au moins le peu de latin qui leur est nécessai re
pour lire les descript ions de la g r an d e major i té des groupe s végé taux dans
la langue classique qui a servi jusqu’ici en botanique descriptive. Je ne crois
pas êt re cont redi t si j ’affirme que le botani s te qui aura appr is assez de latin
pour lire facilement L i n n é , De C a n d o l l e , F r i e s o u A g a r d h , rédigera
sans beaucoup de difficulté une cour te diagnose latine ! D’ailleurs, l’a r g u ment
de nos cont radicteurs peut se r e to u rn e r cont re eux. On pour ra i t en
effet, et à plus for te raison, re fus e r l’admission de toute s les langues
mode rne s sous pré texte que l’ensemble des langues mode rne s n’est pas
enseigné dans les écoles et ne le sera jamais!
Je crois donc que l’objection que l’on fait au latin de ne plus êt re
enseigné est plutôt un p r é texte — excusez-moi de faire ici un peu de morale —
pour couvrir une cer taine pares se, d’ailleurs assez naturelle. Or , si nous nous
plaçons au poin t de vue de cet te pares se même, il est encore mille fois plus
agréable d’avoir à apprendre les rudiments d ’une seule langue que
d’être obligé de s’assimiler les éléments d ’un nombre infini de langages
écrits au moyen des caractères les plus divers. Avec le développement actuel
énorme des études scientifiques, nous pouvons nous at tendre, en effet, à
voir dans un avenir prochain le flot des publications g agne r de nombreux
pays dont aucun botanis te ici présent ne connaî t la langue.
En ma intenant les décisions prises à Vienne en 1905, nous cont r ibue rons
au développement d ’une science i n t e r n a t i o n a l e , but auquel nous
sommes tous dés i reux de tendre.
MM. K i d s t o n et A r b e r défendent tous deux un point de vue
opposé à celui du rappor teur . Pour les paléontologistes, l’emploi du latin
complique énormément les choses. Les t r av a u x de paléobotanique exposent
en détail des faits de s t ruc ture pour lesquels une terminologie latine n ’existe
pas. Il est ra r emen t possible de donne r une cour te diagnose et celle-ci
devra toujour s êt re complétée par un commentai re détaillé en langue
moderne.
M. le prof. F a r l o w combat également l’emploi exclusif du latin et
estime que l’application de ce principe est pra t iquement ir réalisable aux
Etats-Unis.
M. D i x o n ne croit pas qu’il soit légit ime d ’ouvrir à nouveau un débat
général sur cet te i r r i tante question de langues, à propos de règles spéciales
relatives à la paléobotanique.
M. C o V i 11 e t ra i te l’ar t . 36 d ’absurde ! Non seulement l’emploi obl igatoire
du latin pour les diagnoses de g ro u p e s nouveaux se heur te à l’hostilité
de beaucoup de botanis tes américains, mais encore à l’opposition formelle de
certaines administ rat ions. Celle dont M. C o v i l l e dépend aurai t refusé
l’impression de descript ions rédigées en latin !
M. le prof. A t k i n s o n pense que l’on pour rai t peut -ê t re concilier les
opinions adverses en ne prescr ivant l’emploi du latin qu’à t i t re de r e commandation.
M. le prof. S c h i n z est en principe d ’accord avec les botanis tes
américains. En Suisse aussi, le n omb r e des jeunes gens qui savent assez de
latin pour rédige r une diagnose est minime. Mais il est opposé à ce que l’on
modifie une décision pris e au Congrès de Vienne et int rodui te dans les Règles
in ternationales de la nomenclature ; il engage donc les paléontologis tes à faire
le sacrifice de leurs préférences personnelles.
'M. le prof. E n g l e r défend énergiquement les diagnoses latines obligatoires
pour tous les groupe s nouveaux, il est absolument nécessaire, pour
être universel lement compris, que les botanis tes qui décr ivent des plantes
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