l’état actuel; il faudrait évidemment élargir les avenues, par exemple, en établissant des
chemins pour piétons, exclusivement, en dehors des rangées d’arbres extérieurs. Nous avons
fait remarquer, face au château, une clairière semi-circulaire d’où partent plusieurs avenues.
De l’extrémité opposée de ces avenues, on pourrait jouir d’une belle vue sur cet espace,
dénudé à présent, en y élevant un monument cadrant bien avec l’aspect des lieux.
L’étang, rappelons-le, pourrait être agrandi. II ne nous déplairait point de voir
laisser, à cette section du nouveau Parc, son caractère et son aspect actuels.
Deux mots encore du parc à villas ou parc habité, et de la transformation du
champ de manoeuvres.
Toute la partie comprise entre les lignes verte et bleue, traversée dans toute son
étendue pa»- le nouveau boulevard, pourrait, avons-nous vu dans le Rapport au Conseil
communal, former un nouveau parc encore, une ceinture d’habitations d’agrément présentant
le caractère du parc habité.
La voirie qui contourne le parc aura une largeur de 20 mètres, ainsi que la rue
dite Zandstraat; la rue dite Nachtegaalstraat aura une largeur de 22 .mètres; le grand
riiig du parc habité aura la même largeur, aucune des artères n’aura une largeur inférieure
à 15 mètres, enfin l’avenue d’accès vers la plaine de manoeuvres aura une largeur 'de
80 mètres et le parc sera relié au quartier de la Pépinière par des artères d’une largeur
de 25 mètres. Le tout forme un ensemble grandiose d’environ 300 hectares, auquel, grâce
aux conventions arrêtées, ie caractère de parc public et de parc habité est imprimé s
perpétuité.
Quant au champ de manoeuvres, une partie d’une vingtaine d’hectares, d’après les
prévisions, sera réservée à l’établissement de jeux, l’autre moitié formera un parc habité
dont l’exploitation se fera d’accord avec l’État.
Ceux qui songeraient à dresser des projets d’aménagement du champ de manoeuvres
feraient, à notre avis, chose utile, en étudiant l’ouvrage que M. Lichtwark a publié sous le
titre de: « La création et l’aménagement du parc public à Hambourg » (1). Sans vouloir
adopter toutes ses vues, on peut néanmoins reconnaître que, s ’il s ’agissait, à Anvers, de
créer et d’aménager un parc tout d’une pièce, dans un terrain nu comme l’a fait Cologne pour
son « Volkspark », nous n’hésiterions point à accepter la plupart des idées de M. Lichtwark.
Seulement, le cas, ici, est autre, nous avons affaire à trois parcs tracés et plantés; il faut
tenir compte des excellentes idées de l’auteur allemand, il faut les approprier aux conditions
qui nous sont faites.
Tout autrement se présente la création d’une plaine de jeux!
(1 ) A. L i c h tw a r k . — P a r k - u n d G a r t e n s t u d i e n . D a s P r o b l em d e s H a m b u r g e r S t a d s p a r k . B e r l in 1909.
B r u n o C a s s i r e r V e r l a g .
VII. Jardins et Musées coloniaux.
Nous avons indiqué quel serait, .à notre avis, le meilleur emplacement pour la création
un jardin colonial avec musée et serres. La question de cette création nous semble assez
mentante pour faire l’objet d’un chapitre spécial.
Il est de toute évidence que pour une ville de l’importance de notre métropole le
Jardin botanique actuel n’a ni le caractère, ni l’étendue qui conviendraient. Tel qu’il est
1 a son utihte comme jardin public situé dans un beau quartier de la ville, et, en tout cas’
.1 faudra conserver, à l’emplacement qu’il occupe, une plantation ou un square en rapport
avec le voisinage. i ;
^ Anvers n’est pas une ville universitaire avec une Laculté des Sciences, et pour aucun
des deux genres d’enseignement supérieur : commercial ou artistique, il n’est besoin
de suivre des cours à l’école de botanique de la rue Léopold. Anvers, par contre, est
un des plus grands ports du monde, et, par ce fait, a des relations suivies avec tou¡ les
points du globe. Anvers est aussi un grand port colonial depuis l’annexion du Congo.
Il y a donc lieu de s ’inspirer de cette situation toute particulière.
^ II faut donc créer un ensemble d’institutions répondant au besoin du commerce et
de l’industrie, et satisfaire ou exciter le goÛt du beau, le tout établi sur une base scientifique.
Ou nous nous trompons fort, ou c’est là aussi la manière de voir de l’Échevin de
l’Instruction publique, M. le Dr V. Desguin,
Le Jardin botanique à créer, au risque de manquer le but et, par conséquent, de ne
pas justifier sa création et les dépenses que celle-ci aura nécessitées, aurait donc un caractère
pratique e t vulgarisateur. II faut laisser aux imstitutions similaires, au nombre de quatre
dans notre pays, le souci de poursuivre les études de botanique pures.
Précisons davantage.
La partie la plus importante - pour ne citer que celle-là - et dans laquelle il reste
énormément à faire, est le commerce du bois. Il nous faut un musée international pour les
bois, afin de grouper tout ce qu’il importe de connaître dans cet ordre d’idées Notre
colonie à elle seule pourra fournir un contingent énorme pour la formation des collections,
mais, il reste, sur le globe, tant de contrées à explorer et que beaucoup de commerçants’
Ignorent probablement. Ce qu’il y a à faire au musée pour le bois est à réaliser pour la
plupart des autres produits végé taux et industriels.
Comment ces collections doivent-elles être formées? Laut-il leur donner le caractère
d’immobilité qu’elles revêtent dans les musées actuels?
Ce sont des questions auxquelles nous pourrions répondre dans une circonstance
mieux appropriée que la présente.
^ ^ Le musée des échantillons devrait être complétée par un service de documentation
a l’usage du public, du commerçant particulièrement, documentation qui exigerait des
relations à créer avec les hommes compétents de tous pays.