labourés, et dans le lointain s ’aperçoit le château du «Middelheim». Le tout fera partie
du nouveau parc et, par conséquent, sera aménagé pour obtenir un ensemble harmonieux.
Nous côtoyons, en la dominant, la route de Wilryck et apercevons, plus loin, là où
le chemin se retrouve au niveau général du parc, dans une des parties les plus boisées,
entre les troncs de hêtres très élancés, un chalet rustique, passablement délabré, mais
très pittoresquement niché dans un cadre très fouillé, qui, l’été, sera d’un vert réjouissant.
Il faudrait le reconstruire, en respectant son aspect actuel; il pourrait servir de «Tr inkhalle
», et, en tout cas, il serait une attraction pour le promeneur, d’autant mieux qu’il est
placé de manière à être vu de différents endroits du domaine.
Vue dans le parc du « Vogelzang »
Les chemins et les sentiers, dans cette partie sud de « Voge lzang », de même que
les espaces plantés d’arbres, sont couverts de cette jolie mousse émeraude comme d’un
tapis de velours aux reflets changeants. Cela fait si bien, surtout quand le soleil s ’y joue
et y crée les multiples images fantasques faites d’ombres et de lumière.
Non loin de là, un cèdre du Liban, puis encore des futaies de hêtres et de tilleuls,
des chênes aussi, et, isolé superbement, encore un magnifique cèdre qu’on ne saurait trop
admirer. Mais que sont tous ces arbres en présence de ce hêtre formidable qui, à lui
seul, couvre un espace d’au moins 800 mètres carrés ! Son tronc monumental es t un piédestal,
auquel les puissantes racines tortueuses rampant autour du pied comme de g ig an tesques
serpents entortillés, font un soubassement d’une altière beauté. La circonférence
de leur masse mouvementée mesure une vingtaine de mètres. La couronne que supporte le
massif piédestal étend ses bras moueux à une vingtaine de mètres de haut; il en est qui,
las d’années peut-être, se couchent sur le sol; d’autres même s ’y sont ancrés en poussant
des amarres, puis se sont redressés et ont poussé d’audace jusqu’au point de vouloir, à
leur tour, devenir des sujets indépendants. Il y a ici un emplacement excellent pour des
bancs où une centaine de promeneurs pourront se livrer à la contemplation des merveilles
de la végétation, dont l ’arbre qui le protégera contre les ardeurs du soleil, est un spécimen
unique.
De sous ce monument végétal, le regard, où qu’il plonge, aperçoit des points intéressants;
là-bas, la verte pelouse avec le château et le cèdre du Liban, au fond, le pavillon
à colonnes caché en partie dans la verdure ou bien le chalet rustique qui se devine,
d’un autre côté, dans les fouillis de ramures.
C’est vraiment à regret qu’on reprend le chemin vers la sortie; il fait si délicieusement
bon vivre ici qu’on y prolongerait volontiers le séjour. Quel charme y trouveront
plus tard nos concitoyens !
III. — Le domaine du “ Brandt „.
Le domaine « den Brandt » est immense et, comme il est indiqué dans le « Rapport
au Conseil », ce n’est qu’une partie d’une étendue de 48 hectares qui fera partie du parc
public.
L’auberge du « Dikke Mee », formant le coin du très grand domaine de M. délia
Laille, fera place à un beau restaurant.
Une large trouée faite quelques pas plus loin, dans les taillis, indique la direction
que prendra le prolongement de la ligne du tramway n° 5. Celle-ci devra aboutir au
« Bist ».
Immédiatement au delà de cette-nouvelle voie commence le domaine de la ville" qui
contourne la propriété privée de M. Kreglinger et celle de M. C.-Q. Grisar, pour revenir
ensuite à la route de Wilryck. Le parc sera séparé du beau domaine de M. Kreglinger par
une allée pour cavaliers. Bien que n’étant pas située entièrement sur la propriété urbaine,
cette superbe avenue sera publique. Ceux qui la connaissent reconnaîtront avec nous
qu’elle sera une des artères les plus pittoresques du parc. S’engager dans cette galerie, dont
le dôme feuillu e s t formé par une double rangée de chênes, sera se plonger du coup au sein des
délices qu’offre, si intensément, le domaine du « Brandt ».
Sur la gauche de cette allée, on remarque d’abord une plantation de beaux conifères,
des constructions en briques rouges, puis la propriété privée est entourée d’une
berge plantée de tilleuls taillés de manière que l’ensemble forme, l’été, un rideau de
verdure, l’hiver, une succession de troncs aux tê te s gros ses et bosselées.
Il faut s ’arrêter au bout de ce rideau de tilleuls pour jeter un coup d’oeil d’ensemble
sur l’immense forêt qui s ’ouvre devant vous. Bien différent est l ’aspect, totalement même, et
c’est ce qui, à nos yeux, en fait le principal mérite. C’est bien une forêt peuplée de hêtres,
toujours des hêtres, et dont la vue pourtant ne se lasse point, tant leur aspect est
majestueux.