La gr ande nation, au deuil de laquelle nous nous associons, a des sujets
sur tous les continents et des amis p a r to u t ! A la mémoi re du Roi défunt nous
ga rde rons un souvenir ému et nous envoyons au peuple anglais nos sincères
compliments de condoléances.
L’assemblée souligne vivement les paroles de M'. le baron de Moreau.
M. Th. Durand, président de la Commission, se lève à son tour
et prononce l’allocution suivante :
Mesdames, Messieurs,
Au moment où nous ouvrons ce Congrès , comment ne pas évoquer
les grandes figures de Léo Er r e r a et du Comte Oswald de Kerckhove de Dente
rghem !
Si le IIR Congrès internat ional de Botanique se réuni t à Bruxelles,
c’est que Léo Er r e r a avait accepté de présider à son organisat ion. Lor s qu’il
me par la à Vienne de ce Congrès , je lui répondis : « Oui, si vous acceptez
d’en êt re le véritable organi sa teur ! Non, si vous refusez ! » Beaucoup d’ent re
vous se souviennent cer tainement de l’enthousiasme qu’il souleva, lorsque
dans les t rois grandes langues par lées en Europe, et qui lui étaient si fami lières,
il fit connaî tre l’invita tion officielle du Co uve rnement belge.
Nous, Belges présents, nous étions fiers de lui. Avec quelle maîtr ise, il
présiderai t le futur Congrès, lui, qui était non seulement un savant de p r e mier
ordre, mais aussi un or a te u r à la parole chaude et captivante.
N’avait-il pas to u t ce qu’il faut pour êt re un conducteur d’hommes ?
Moins de six semaines après cette mémorable séance, il n’était plus !
La publication pos thume de ses oeuvres que M^e Léo Er r e r a poursuit,
avec un soin pieux, a étonné le monde savant. La souplesse de son esprit, les
merveil leuses res sources de son intelligence, toujour s en éveil, ont f rappé tous
ceux qui l’admi raient déjà. Ils ont senti qu’il ét ait plus g r an d encore qu’ils ne
l’avaient supposé.
Les gloires sur faites ne suppor tent pas l’épreuve du temps ; la vraie
g r andeur grandi t avec le recul des années.
Léo Er r e r a est de ceux auxquels on succède, «mais qu’on ne remplace
pas ». Celui qui par lait ainsi, c’est le Comte O. de Kerckhove, à qui nous .
avions demandé de reprendre, dans not re Comi té, la place laissée vide. Il
s’ef f rayai t de la tâche à accomplir, et p our tant il avait ce qu’il fallait pour
la mener à bien.
Le Comte de Kerckhove n ’était pas seulement un homme politique
écouté, un ora teur éloquent, il avait conquis une place en vue dans le monde
botanique et horticole. M était plus q u ’un protec teur des sciences, il était un
homme de science. Sans doute , la var iété de ses occupations, les hautes fonctions
qu’il occupait, lui laissèrent moins de temps qu’à Er rera, pour creuser un
sillon profond, mais c’était un penseur et un charmeur et il aurai t conduit
nos débats avec une autor i té incontestable.
Il était écrit que lui non plus ne ver rai t pas ce jour !
Ils ne sont plus là, mais leur souvenir domine ce Congrès et c’est p o u r quoi
nous avons voulu, en vot re nom, leur adres ser un hommage ému.
« L’homme, a dit Er re ra , ne meur t pas tout entier, il se survit dans ses
oeuvres ».
Nous croyons à une immor tal i té plus complète encore, aussi saluons-
nous ceux chez qui s’est opérée, ent re la mat ière et l’esprit, cette my s té rieuse
séparat ion que nous appelons la mor t .
La disparition, en pleine force, de ces deux hommes aux aspirat ions
élevées a quelque chose de profondément douloureux. Que d ’oeuvres encore
ils auraient pu produi re, eux qui cont r ibuèrent si largement aux progrès et à
la diffusion de la science !
Ce discours est vivement applaudi.
M. l’Inspecteur général Car tuyvels prend ensuite la parole pour
excuser l’absence de M. Schollaert, Ministre de l’Intér ieur et de l’Agriculture.,
empêché par suite de la mor t du roi d ’Angleter re de pa ra î t re à la cérémonie
d’ouver ture du Congrès. 11 t r a n sme t aux congressistes les souhaits de bienvenue
de M. le Min is tre et espère voi rempor ter , par tous les é t range r s venus
à Bruxelles, un excellent souvenir des journées qu’ils pas seront en Belgique.
Au nom de la Commiss ion du Congrès de Vienne de 1915, M. le D^ Zahl brückner
lit le rap p o r t ci-dessous :
Meine Damen und He r r e n !
Im Namen des Organi s at ionskomi tees des «Il Internat ionalen bo ta n i schen
Kongres ses » in Wien 1905 beehre ich mich den Schlussbericht zu
ers tat ten.
Nach Abschluss des Kongresses vvar unsere Hau p t so rg e die Heraus -
gabe der Kongressschr if ten. Durch das Entgegenkommen der Firma
m■Ai: