l’autre; il est donc inévitable qu’elles correspondent l’une avec l’autre » (Cl eme n t s 1905
p. 292).
3o L’opinion de M. Mo s s (1907, p. 12), qu’une formation consiste dans la série complete
des phases naturelles de végétation se succédant dans une station donnée, est une
extension importante de cette notion. Elle est en harmonie avec son développement his torique,
et avec l’opinion d’après laquelle c’est la station qui détermine la formation.
Cette nouvelle définition fait rentrer dans la même formation aussi bien le développement
de la végétation sur des sols nouveaux (succession primaire de C l eme n t s ) que
le rajeunissement de la végétation sur des sols dénudés par défrichement, incendies, inondation,
etc. (succession secondaire de Cl eme n t s ) . Ces successions peuvent conduire cependant
d’une formation à une autre lorsque les conditions du sol sont radicalement changées
dans le cours de la succession.
4o Le terme « Association » devrait être appliqué aux premières subdivisions de la
formation, séparées par l’espace ou par le temps. En conséquence on désignera sous le
nom d ’associations les phases différentes d ’une succession. La phase finale d’une succession
à 1 intérieur d’une formation consiste dans une ou plusieurs associations terminales,
la coexistence de ces dernières devant être attribuée à des causes historiques ou à des
variations légères de la station.
5o L’expression groupement local (« plant - society ») doit être appliquée a u n e
agrégation locale d’individus d’une espèce à l’intérieur d’une association.
6o Les limites dans lesquelles seront appliqués les trois termes que nous venons de
définir, varieront naturellement suivant les cas, et les conditions d’observation des faits.
Elles dépendront aussi de causes objectives. Mais des difficultés de ce genre sont inévitables
dans toute la classification biologique, et plus encore en systématique.
B. Résolutions du 18 Décembre 1909.
I
Après avoir pris connaissance de la correspondance échangée à ce sujet entre
Messieurs T a n s l e y et Mo s s d’une part, et MM. F l a h a u l t et S c h r ö t e r de l’autre, et
après avoir vu la définition que le Prof. Wa rmi n g (Oecology of plants 1909) donne de
la notion de « formation », le comité ne voit pas de raison de changer son opinion, et
maintient ses résolutions du 24 avril 1909.
II
Ses raisons sont les suivantes :
D La formation dans le sens de M. Mo s s correspond avec l’unité de végétation la
plus fondamentale reconnue jusqu’à présent.
2o La définition donnée est en harmonie avec la manière dont le terme de formation
est compris par de nombreux phytogéographes ( û r i s e b a c h , S c h imp e r , Q r a e b n e r ,
Ga n o n g , C l em e n t s et autres), qui insistent sur la station comme facteur déterminant
la formation.
3° Les points sur lesquels notre manière de voir diffère de celle des auteurs antérieurs
résultent de l’extension logique du terme formation rendue nécessaire par les progrès
de la science, et surtout par les études, récentes sur le développement successif de la
végétation dans une station dont le caractère fondamental reste constant. Ces idées nouvelles
ne sauraient infirmer notre point de vue, que c’est la station qui détermine la formation.
40 II est très désirable d’introduire le principe génétique dans la classification des
unités de végétation, où il se montrera aussi utile qu’en taxonomie.
50 On nous objecte que cette manière de voir présentera de grandes difficultés, et
qu’il sera souvent très difficile de tracer des limites et d’exposer les faits. Nous sommes
de l’avis que ces difficultés ne seront pas plus grandes qu’en taxonomie, où pourtant
personne ne méconnaît les services rendus par la phylogénie.
60 La tendance à définir une formation d’après les « formes de végétation » de ses
constituants (Wa rmi n g 1909, p. 140) est en contradiction avec l’acception usuelle du
terme formation et donne lieu à des contradictions et à des confusions.
70 Le comité remercie MM. F l a h a u l t et S c h r o e t e r de la peine qu’ils se sont
donnée pour discuter les opinions qui leur ont été soumises de la part du comité.
Appendice.
Critique de la proposition consistant à déterminer la formation
d’après les « formes de v ég é ta tion » qui la constituent.
(Warming 1909.)
Par A. G. TANSLEY et C. E. MOSS (sur les ordres du « Committee »).
La définition que donne M. Wa rm i n g de la « formation » est la suivante (Oecology
of plants 1909, p. 140):
« Une formation est un groupement de plantes caractérisé par des « formes de
végétation » ou « types de croissance » déterminées, qui se sont associées sous l’influence
des facteurs (édaphiques ou climatiques) propres à la station à laquelle elles sont adaptées.
Nous sommes tout à fait d’accord sur la seconde partie de la phrase, concernant l’influence
des facteurs de la station.
Quant à la première partie, nous sommes d’avis qu’elle conduit en pratique à une
classification artificielle.
L’auteur se met en contradiction avec ses propres vues.
D ’une part (p. 140, en bas) il propose: d’employer les principaux «type s de croissance
» comme base de la classification, ou en d’autres termes, de se baser sur la distinction
entre les arbres, arbustes, arbrisseaux, herbes, mousses, etc., et il distingue en effet
dans ses descriptions les formations par les différents « types de végétation » (p. e. pp.
164, 232, 268, etc.).
D ’autre part (p. 142, en haut), il dit expressément « c’es t la nature de la station qui
doit être représentée par les formations », autrement dit : la base de la classification c’est
la station!